Chapitre 3

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Nate


Je me réveille en sueur, le souffle court et je tremble, sans pouvoir m'arrêter. J'essaye de reprendre mon souffle petit à petit. Le t-shirt qui me sert de pyjama me colle, telle une deuxième peau. Je respire fortement, tellement j'ai du mal à respirer. Je passe mes mains sur mon visage et me frotte vigoureusement, comme si ça allait m'aider à oublier cette vision. Ce cauchemar qui vient me hanter dès que je ferme les yeux. Me rappelant, sens cesse, cet affreux épisode de ma vie. Au moment où mes mains rentrent en contacte avec mes joues, je sens des larmes, que je n'avais pas pu retenir et les efface rapidement, presque brusquement. Je ramène mes genoux vers moi et commence à me balancer d'avant en arrière, tout en essayant de reprendre une respiration convenable. Ne voulant pas fermer les yeux pour revoir cette affreuse scène, je les garde fermement ouverts, regardant un point imaginaire sur le mur en face de moi.

Plusieurs minutes se sont écoulées, quand j'arrive enfin à métisser mon rythme cardiaque. Des pensées noires envahissent mon esprit. Une soudaine envi de me gratter le poignet gauche m'envahit. Je porte ma main droite à mon poignet et me rappelle, que je l'ai bandé un peu plus tôt dans la soirée. Après une brève hésitation, je commence à dérouler la bande blanche et commence à me garder. Heureux de pouvoir enfin assouvir ma démangeaison. Je me sens libéré, même si c'est seulement pour quelques secondes, du lourd fardeau que je traîne. Mon esprit est tellement concentré sur la douleur physique que je ressens au poignet, qu'il oublie celle mentale.

Putain ça fait du bien.

Je me gratte, gratte, gratte, jusqu'à ce que je sente un liquide chaud couler sur mon poignet. Je soulève mon avant-bras et observe avec attention les minis fleuves rouges qui y circulent jusqu'à mon coude, pour en suite former des petites gouttes qui tombent l'une après l'autre sur le drap bleu marine qui couvre la moitié de mon corps.

Je me recouche tranquillement, mais au lieu de me rendormir, je me mets à regarder mon plafond, où des étoiles fluors le décor. Plus jeune, cela m'aidait à dormir. Mais maintenant, le simple fait de les regarder me dégoûter, me rappellent ma vie d'avant. Où la maison était remplie de bonheur. Où mon père était encore à la maison et était fier de moi. Où que ma mère me parlait, me souriait et me prenait dans ses bras. Où mon père et ma mère s'aimaient encore. Mais bien sûr, il a fallu que je gâche tout.

Je tourne la tête à gauche et regarde l'heure. Cinq heures et demie du matin. Il me reste encore deux heures avant de me lever pour le lycée. À cette pensée, mon ventre se contracte et une boule commence à se former dans ma gorge. Je vais devoir encore supporter les moqueries des autres élèves et, aussi, la bande de Jason, qui passe son temps à me pourrir l'existence, alors que je demande qu'une seule chose : rester seul dans mon coin. Avec mon malheur.

Je tends mon bras vers la table de chevet, attrape ma paire d'écouteurs et mon téléphone. Puis, je les enfonce dans mes oreilles, choisissant une musique au hasard. Petit à petit, je me sens transporter dans les bras de la Morphée.

*

J'avance tranquillement dans le long corridor bondé des élèves, où règnent des cris et des rires. Je marche tête baissée, comme à mon habitude, la capuche de mon sweat rabattue sur ma tête, cachant de mon visage. Quelques mèches de cheveux qui me bloquent un peu la vue.

Quelqu'un me percute brutalement l'épaule gauche, me faisant ainsi reculer de quelques pas et échapper mon sac à dos sur le sol en céramique beige sale.

- Regarde où tu marches, grogne une voix.

Je ramasse vite mon sac et, sans relever la tête, fuie, ne voulant pas avoir de problème, après avoir lancé un bref désolé. Mais, bien sûr, à peine avoir fait un seul pas en avant, une main empoigne mon poignet. Je retiens un gémissement en serrant les dents, quand les doigts serrent mes blessures. La personne me retourne dans un mouvement brusque.

- Regarde-moi dans les yeux !, m'ordonne la voix.

Mon corps se tend, quand je reconnais à qui la voix appartient. Une paire de Nike blanche apparaît sous mes yeux.

Jason.

- Putain, en plus d'être un pédé, es-tu sourd ?, me questionne-t-il.

Je continue à observer le sol, comme si c'était la chose la plus intéressante du monde. Énervé par mon mutisme, il me pousse violemment contre un casier.

- Je t'ai dit de me regarder dans les yeux quand je te parle, exclame-t-il. Combien de fois, je vais devoir te le répéter ?

Je le sens prendre mon menton avec sa main et un frisson me parcourt tout le corps. Mon regard croisse ses deux orbes bruns, qui d'ailleurs me lancent des éclaires. Je cligne des yeux et mon cœur se met à battre rapidement. Sûrement dû à la proximité de nos corps. Son visage est tellement proche, que je peux sentir son souffle sur le mien. Gêné, je détourne les yeux et mes joues s'empourprent, au fur et à mesure que les secondes s'écoulent.

– Ne m'énerve pas, souffle-t-il.

Pourquoi je me mets toujours dans la merde, sérieux. À croire que je suis un aimant à problème.

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Voilà le chapitre 3. Excusez-moi pour le temps que je mets pour poster mes chapitres et les fautes. Pour le moment, ils sont courts, mais au fur et à mesure que l'histoire va avancer, ils vont devenir plus longs. Bref, j'espère que l'histoire vous plait. Laissez-moi des commentaires, comme ça je pourrais améliorer les prochains chapitres.


Apparence trompeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant