Chapitre 8

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Malgré l'heure matinale, l'immense hall du terminal fourmille déjà de monde. Les voix des gens résonnent, les voyageurs vont et viennent, je me fais un peu bousculer. Pourtant, comme à bord de l'avion, j'ai de nouveau la sensation d'être seule avec lui.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine, je respire profondément et garde serré mon téléphone portable dans ma main.

Je suis en train de me perdre complètement dans son regard. Je n'arrive plus du tout à m'en détacher... En réalité je crois que j'en suis bien incapable. Je ne fais aucun effort pour rompre le contact avec Peeta et de toute façon, je n'en ai pas envie.

Le sourire qu'il m'a lancé après la lecture de mon texto ne quitte plus son visage. Et l'intensité de son regard, l'étincelle que je perçois dans ses yeux d'un bleu si profond me donne l'impression de me liquéfier à nouveau. Je sens la chaleur se répandre dans tout mon organisme et la boule de feu que j'avais niché au creux de mon estomac pendant tout le voyage et en train de refaire surface. Ses baisers, ses caresses... je brûle de pouvoir gouter à nouveau à tout ça avec Peeta.

Je me mords la lèvre lorsqu'il fait sensuellement glisser sa langue sur les siennes et... Oh bon sang, je n'ai plus qu'une envie : combler la faible distance qui nous sépare et plaquer ma bouche contre la sienne.

Je suis cependant brutalement ramenée à la réalité lorsque le contact d'une main dans le bas de mon dos me fait tressauter.

_...Kat' ?

La voix de Gale arrive à mes oreilles et brise ce moment d'intimité entre Peeta et moi.

_Hein... quoi ?, je fais en me tournant vers lui.

_Tu dors debout ou quoi ?, plaisante-t-il.

_Hmmm non non, je marmonne.

Sa main ne quitte pas le bas de mon dos et me pousse tranquillement en direction de la sortie lorsqu'il ajoute :

_Allez viens, j'ai récupéré nos affaires... On y va.

Je me tourne une dernière fois en direction de Peeta resté au niveau des tapis roulants. Il me sourit malicieusement, je crois même qu'il me fait un clin d'œil, et me fait signe avec son téléphone dans sa main droite pour me faire comprendre qu'il me contactera plus tard. Je soupire et reporte mon attention sur Gale qui recommence à me presser alors que nous nous dirigeons lentement vers la sortie. Je me surprends encore à rêver à la nuit que je viens de passer dans les bras de Peeta lorsque nous attendons notre taxi devant le grand hall de l'aéroport. Je devrais probablement m'en vouloir, avoir des tas de remords pour ce que je viens de faire. Mais ce n'est pas le cas. Je suis probablement trop fatiguée pour ça. Alors lorsqu'un taxi s'arrête enfin à notre hauteur et que Gale m'ouvre la portière, je m'engouffre dans la voiture sans un mot.

Notre appartement se trouve à une vingtaine de kilomètres de l'aéroport, dans le centre de San Francisco. Nous mettons habituellement presqu'une heure pour faire ce court trajet avec tout le trafic du centre-ville. Mais ce matin, il ne nous faut pas plus de vingt minutes pour regagner notre logement. Il est encore très tôt, alors nous n'avons pas à subir le calvaire des embouteillages.

C'est avec soulagement que j'introduis les clés dans la serrure et que je m'engouffre dans mon appartement, mon petit ami sur mes talons. Je pose mon sac sur le sol en même temps que Gale ferme la porte d'entrée à clé, puis il dépose son bagage près du mien et fait un pas vers moi.

TurbulencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant