Turbulences

Chapitre 11

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Ses yeux ne quittent pas l'écran de son téléphone portable -toujours en train de vibrer- qu'il serre dans le creux de sa main. Je me redresse alors doucement pour m'asseoir à côté de lui et répète nerveusement :

_Erm... Claudia ?

Je le sens se tendre imperceptiblement lorsque ses yeux quittent enfin l'appareil et qu'il tourne la tête dans ma direction.

_Euh..., souffle-t-il en se passant une main dans ses épais cheveux blonds. C'est ma...

_Copine ?, je continue pour lui.

_Oui...

Mon cœur commence à palpiter dans ma poitrine et je me fige soudain. La revoilà, cette désagréable sensation dans le creux de mon estomac. Pourtant je le sais ! Je le sais qu'il a quelqu'un dans sa vie... Mais en avoir vaguement conscience –ou plutôt faire en sorte de complètement l'occulter- et l'entendre clairement de sa bouche fait une énorme différence.

L'appel de cette fille rend soudain les choses nettement plus concrètes.

Je sens mon visage changer de couleur et ma gorge qui s'assèche. J'ouvre la bouche et la referme. A vrai dire, je me sens un peu bête et ne sais pas tellement quoi ajouter. La vibration du portable de Peeta cesse enfin, et il finit par briser ce silence gênant entre nous en soupirant :

_Oh... Elle a essayé de me joindre... sept fois ?!, dit-il en relevant les sourcils, visiblement très mal à l'aise.

_Ah oui, quand même !, je marmonne un peu sèchement.

Je fronce le nez et entortille quelques mèches de cheveux entre mes doigts nerveusement. Je soupire un peu plus fort que je ne le voudrais lorsque je lui demande prudemment :

_Et... Emmh... C'est un problème ?

En me voyant hausser les sourcils, il enchaîne rapidement.

_Oui... Enfin non !, souffle-t-il en frottant sa nuque de sa main gauche. C'est juste que... Je lui ai dit que je travaillais aujourd'hui, que j'allais rentrer tard, et elle déteste ça.

Je reste un peu interdite, à côté de lui, sans trop savoir quoi dire. Peeta fixe à nouveau son regard sur son téléphone, soupire et reprend avec lassitude :

_Claudia... C'est une fille hyper possessive..., m'explique-t-il en tripotant nerveusement l'appareil dans sa main.

_Je vois..., je murmure faiblement.

_Elle a du mal à me laisser respirer. Au début je trouvais ça flatteur... Mais... Enfin c'était le début quoi !

Ma main quitte mes cheveux et je me mets à serrer les draps entre mes doigts lorsque je lui demande :

_Parce que vous êtes ensemble depuis combien de temps déjà ?

_Un peu plus de cinq ans, me répond-il.

Je porte inconsciemment mon pouce à ma bouche, mes yeux glissent lentement vers ses mains qui tressautent toujours. Je jette alors un rapide coup d'œil à son téléphone portable.

_C'est... elle ?, je fais en désignant de la tête la photo d'eux qu'il utilise en fond d'écran.

Il se racle le fond de la gorge et me répond alors, la voix légèrement étranglée :