Chapitre 2

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PDV Chad Antonelli

Il fait un froid glacial. Je cherche désespérément Rafael dans la forêt plongée dans l'ambiance nocturne. Le foulard enroulé autour de mon cou virevolte au gré d'une légère brise.

"Allez viens, sponky!" J'appelle mon chien mais, il gémit à cause d'une patte cassée.Il ne peut pas marcher alors, je continue ma balade seul.

Je poursuis une silhouette dans la pénombre. Je franchis un brouillard et , je le vois debout devant le corps invalide de Rafael recouvert de feuilles sèches. Il me sourit en avançant dangereusement vers moi. J'essaie de hurler mais, une bouffée d'air me comprime. Arrivé à ma hauteur, il me tend une paire de chaussettes en disant: "Tiens Chad. C'est Rafael qui les avait cachées." Ses mains enfantines sont recouvertes de sang.

Je me réveille en sueur de l'affreux cauchemar qui me tétanise toutes les nuits depuis deux semaines.
En douze années de séparation, je revois encore le visage de mon p'tit frère. Ses yeux obscurs comme les ténèbres n'arrêtent pas de veiller sur moi. Mes cauchemars se terminent toujours ainsi, lui me tendant un objet égaré que Rafael avait soi disant caché. Je ne comprends rien à ces rêves. Pourquoi aurait-il tué Rafael juste parce qu'il m'avait pris quelque chose?

Il n'avait rien d'un enfant ordinaire. Il passait la plupart de ses journées à disséquer des anolis, des lézards ou des oiseaux. Il avait même une fois tenté de disséquer mon chien à l'époque, Sponky.C'était un bull dog que mon grand père m'avait offert. Sauf qu'on était arrivé à temps pour empêcher au chien de le dévorer. Il était étrange comme enfant. Vraiment étrange. Il n'aimait pas jouer avec les autres enfants de son âge et préférait s'enfermer dans sa chambre pour dessiner des choses bizarres durant des heures; Des choses que ma mère n'avait jamais voulu nous montrer.
Un jour, j'avais entendu ma mère se disputer avec mon père puis, le lendemain on l'avait emmené dans une famille d'acceuil. Il n'avait que huit ans la dernière fois que je l'ai vu. Je le regardais s'en aller dans la voiture de mon père, le visage attristé. Et moi, mes dix années ne pouvaient pas m'aider à comprendre ce qu'il se passait. Bref, il mène une autre vie loin de nous maintenant. Je n'ai jamais compris pourquoi on l'avait emmené si loin de nous.

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