Chapitre 18

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Point de vue de Chad

Plus les heures s'écoulent, plus je deviens malade. Ma peau présente des  rougeurs anormales et le pire, je suis brûlant de fièvre. Je ne peux même plus garder mes yeux ouverts sans avoir l'impression que je vais pleurer.

" Tu dois aller à l'hôpital. " Me suggère, pour la enième fois, une gouvernante.

" _Si je vais à l'hôpital, ils vont sûrement me garder. Mon père et mon frère sont allés voir un malade mental, ce n'est vraiment pas le moment idéal pour être cloué dans un lit. " Dis-je d'une voix moronne, affalé dans le sofa.

Elle essaie de descendre ma température corporelle, en mettant un tissu mouillé sur mon front. Mon état a tellement l'air de tous les inquiéter mais, je ne vais pas mourir, n'est-ce pas? Ce n'est qu'une simple allergie.

" J'ai une question à vous poser. Vous et moi, nous fréquentons la même église. Est-ce que par hasard tous les fidèles sont au courant d'une conversation que j'ai eu avec le Père? "

La gouvernante devient soudainement mal à l'aise.

" Il y a une rumeur qui circule depuis ce matin. Les gens disent que vous aviez avoué au Père une chose que vous aviez faite; Une chose pour laquelle vous vous culpabilisiez beaucoup. "

" Et, quelle est cette chose? " M'enquiers-je en m'attendant déjà au pire.

Elle hésite de m'en parler et fuit mon regard autant qu'elle le peut.

" Allez madame Muñez, vous me connaissez depuis trois ans. Ne soyez pas gêner. "

Elle lâche un soupir qu'elle semble avoir longtemps retenu. Elle me regarde droit dans les yeux quand elle m'avoue ce à quoi je m'attendais.

" Les gens disent que vous aviez avoué d'avoir tué Samantha Rivera. "

Cette fois, je ferme les yeux. Ils me brûlent tellement. Et, j'ai si froid que je me croirais en hiver.

" C'est ça le problème. Je n'avais absolument rien dit au père. Quelqu'un m'avait sûrement vu là-bas et a inventé toute une histoire. "

Elle ne semble pas convaincu par mon aveu mais, c'est le moindre de mes soucis. Puis, elle me touche le front l'air inquiète. Elle recommence à me parler mais, sa voix semble si loin. Ma vision se trouble et le noir m'engloutit.
        
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Point de vue de Rafael

" Je pense que c'est là. " Dis-je à mon père quand nous arrivons près d'un entrepôt.

Il fait tellement noir qu'on ne peut remarquer que ce qui se trouve qu'à deux mètres de nous. Les alentours sont bordés d'arbres et il n'y a aucune maison en vue.

On gare la voiture un peu plus loin que l'entrepôt comme Dimar ou Rashid, peu importe son nom, nous l'avait indiqué.

Je m'apprêtais à rentrer quand mon père me tira par le bras.

" Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? " Fais-je, impatient.

" Promets-moi que tu ne feras pas de bêtise, une fois à l'intérieur. "

Je me dégage de son emprise en roulant les yeux.

Une ampoule éclaire faiblement la pièce lugubre. Il n'y a pas grand choses à part des tonnes de planches. Le silence est on ne peut plus déroutant. Mon coeur réclame à sortir de sa cage thoracique. Je n'ai jamais eu autant peur de toute ma vie.

Mon père, lui, semble très calme comme si on venait visiter un vieux pote. On suit le chemin d'un couloir qui nous mène à une porte à demi ouverte. Et là, j'aperçois Landie attachée à une chaise. Sans crier garde, je me précipite dans la pièce.

" Ehhp! Pas si vite. Pas si vite. " Un jeune homme que je n'avais pas remarqué se place devant moi, me bloquant le passage.

Ses yeux sont d'un noir profond; On dirait la ténèbre elle-même. Ils sont exactement comme les yeux de mon petit frère, Dimar. Il n'y a plus de doute. C'est lui.

" Dimar... " Soufflé-je, partagé entre la surprise et la peur.

Un sourire sardonique étire ses lèvres mais, il n'y a aucune trace de joie sur son visage.

" Enfin, en face. " Soupire t'il en me détaillant de la tête au pied. Puis, il jète un coup d'oeil derrière moi et ajoute: " Te voilà, beau p'tit papa! "

" Oui, nous voilà et maintenant, qu'est-ce que tu veux? " Intervient mon père, rudement.

" Vous n'êtes pas content de me voir après tant d'années? " Réplique t'il en prenant un air faussement vexé.

Je balaye la pièce du regard. Il n'y a personne d'autres à part nous. Peut-être qu'on pourrait se jeter sur lui et l'attacher comme Landie. Mais, je dois être sûr qu'il n'a pas d'armes sur lui.

Et comme s'il lisait dans mes pensées, il brandit un flingue qu'il avait gardé sous sa chemise rouge sang dans ma direction.

" Ne pense surtout pas à jouer au héros, Rafael. "

Landie assiste la scène avec de grands yeux paniqués. Elle essaie de dire quelque chose mais ses lèvres sont emprisonnées par un tissu.

Rashid s'approche de moi lentement. Il est un peu plus grand mais, j'arrive à le regarder dans les yeux sans lever la tête. Ses cheveux noirs comme notre père, sont lissés en arrière.

" Écoutez-moi attentivement, maintenant. Je veux être l'unique héritier de tous tes biens, papa. Et, je veux aussi que tu me mettes à la tête de ton entreprise. "

Mon père lui rit au nez et lui répond sur un ton dur : " Quel est le nom de ton film, Rashid? J'ai du mal à comprendre ton rôle. "

" Mon film s'appelle 'Vous êtes dans la merde avec moi' et je vais t'apprendre à fermer ta grande gueule. " Rétorque t'il avant de donner un gros coup de poing à mon père.

J'allais m'interposer mais, il brandit à nouveau l'arme dans ma direction.

" T'as intérêt à garder ton calme l'un d'entre vous ne partira pas d'ici vivant. "

Mon père crache du sang et essuie ses lèvres en foudroyant Rashid du regard.

" Si tu me tues, tu n'auras jamais ce que tu veux. Qui signera les papiers pour te léguer l'entreprise si je ne suis plus là? " Avance malicieusement mon père. Pour une fois, il semble avoir le contrôle de la situation.

" Tu as raison. Je ne vais pas te tuer... Pas maintenant. Cependant, je dois vous donner une petite leçon pour que vous sachiez que je ne joue pas. "

Il se dirige vers Landie et je crainds déjà le pire.

" Rashid, non! Ne fais pas ça, non! " Crié-je, en me ruant sur lui.

Il me donne un coup de flingue sur la tempe qui m'étourdit un moment. Mon père, lui, décide de rester en dehors du duel. Il n'était pas vraiment d'accord pour aider Landie, de toute façon. Mais, à deux, on pourrait mettre Rashid K.O même s'il a une arme.

Je ne me laisse pas vaincre et me précipite sur lui à nouveau. Il essaie de pointer l'arme dans ma direction mais, je réussis à garder son bras levé. Plusieurs coups de feu partent au plafond pendant notre lutte. Il me met un coup de genou au ventre et profite de mon moment de faiblesse pour pointer l'arme sur le front de Landie.

" Adieu, chère petite Landie. " Dit-il en souriant malicieusement.

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