Chapitre 2

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Quand je relève la tête, alertée par le son de ses foulées rapides résonnant sur le béton, j'ai le temps d'apercevoir qu'il est en tenue de sport. Il court bien trop vite pour quelqu'un qui fait son footing. Il a l'air de fuir quelquechose... Je n'ai pas le temps de le détailler davantage car en quelques secondes, nos corps entrent violemment en collision. Le choc est si fort que je tombe. Dans un effroyable craquement, ma cheville se tord et une terrible douleur m'assaille. Comme si ce n'était pas assez, l'homme s'effondre sur moi. Il a le temps mettre ses mains de chaque côtés de mes épaules afin d'amortir sa chute et ne pas m'écraser. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre. Je souffre trop pour être gênée. Soudain, il se relève brusquement.

Je suis vraiment désolé! Tout va bien?

Je prends le temps de le dévisager avant de lui répondre. C'est impoli mais, pour être honnête, je m'en fiche un peu. Il porte un tee shirt blanc qui laisse entrevoir des tatouages noirs et des abdos en béton, un short de sport gris et des baskets noires. Je remarque que ses cheveux bruns sont attachés en un "bun" assez fournis. Il porte des lunettes de soleils ray ban noires m'empêchant ainsi de voir ses yeux. J'ai l'étrange sensation de l'avoir déjà vu quelque part.
C'est impossible. Je  suis arrivée à Los Angeles il y a seulement une semaine.

Vous avez mal quelque part?

Sa voix grave et profonde me tire de mes pensées. Et je me rend compte qu'il  ne parle pas comme les Clark ou toutes les autres personnes que j'ai pu rencontrer ici. Il parle lentement, tellement qu'on peut facilement lire sur ses lèvres, mais son accent est différent. Un accent anglais peut être?
Il me tend le main pour m'aider à me relever et me sourit gentiment.

Merci, euh je me suis fait mal à la cheville mais je... Oh!

J'attrape sa main pour me relever mais aussitôt que mon poids du corp repose sur ma cheville droite, je m'écroule avec un petit cri franchement pitoyable. Heureusement pour moi, l'inconnu est là pour me rattraper. Il me fait m'assoir par terre. La rue est déserte à 6 heures du matin. Je préfère cela. Je n'aime pas me donner en spectacle.

D'accord, à l'évidence vous êtes blessée. Laissez-moi voir ça.

C'est la cheville droite.

Il s'accroupir à côté de moi et roule l'ourlet de mon jean avant de m'enlever ma chaussure. Il passe sa main sur ma cheville. Elle est glacée. Un frisson me parcourt instantanément mais je sais que ce n'est pas à cause de sa froideur. Je rougis. Devant ma gêne, il me sourit chaleureusement. Il a un sourire magnifique. Ses dents sont d'un blanc éclatant et elles sont absolument parfaites. Des fossettes se creusent sur ses joues. Je craque et je rougis encore plus.

C'est gonflé... Dit-il en fronçant les sourcils d'un air préoccupé.

Il appuie légèrement et...

Aïe!

Les larmes me montent aux yeux. J'ai terriblement mal.

Je suis désolé, pour ça et pour vous êtres rentré dedans et... Excusez moi...

Non... Ce n'est rien. Vraiment. Tout le monde fais des erreurs, je suis bien placée pour le savoir. Ce n'est pas de votre faute. J'aurais dû regarder devant moi, je vous aurez vu arrivez et surtout, j'aurais dû mettre d'autres chaussures.

Je tente de rire pour alléger l'atmosphère mais la tentative ressemble plutôt à un couinement. Je suis ridicule.
Il relève ses lunettes sur sa tête et plonge son regard d'émeraude dans le mien. Il émet un petit rire triste avant de déclarer:

Je vous rentre dedans et vous pensez que c'est votre faute?

Eh bien...

Soudain, à l'autre bout de la rue, une foule bruyante apparaît.

Oh non! Je... Je suis desolé, je dois partir. J'appelle des secours pour vous, surtout, ne bougez pas et ne dites à personne que vous m'avez vu!

Et voila. Il est repartit aussi vite qu'il était venu. Je le suis des yeux avant de le voir disparaître tel une apparition, au coin de la rue.

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