Chapitre 4

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Alors que je commence à envisager de rentrer chez les Clark a croche pied ou, au pire des cas, en rampant, une énorme berline noire se gare devant moi. J'essaye de regarder par la vitre mais elle est teintée. Brusquement, la portière s'ouvre et un homme baraqué d'une quarantaine d'année se plante en face de moi.
Là, j'ai peur...

Eh bien! Harry ne m'a pas menti! Vous êtes sacrément arrangée!

Son regard est posé sur ma cheville, de plus en plus enflée et qui vire au bleu.

Je... Je n'arrive pas à me relever.

Pourquoi je dis ça? Je pense qu'il avait remarqué! Je me sens tellement ridicule, le cul par terre en pleine rue! Et cet homme, si grand et costaud qui se retient de se moquer de moi! Je vois bien qu'il se bat intérieurement pour rester sérieux. Par contre, je pense qu'il ferait bien de respirer un peu. Son visage commence à prendre une teinte violacée assez inquiétante et même si je ne le connais pas et même si il me fait flipper, j'ai besoin de lui pour me lever et je n'ai pas envie qu'il s'évanouisse sur moi!

Ne vous inquiétez pas, c'est Harry qui m'envoie pour vous emmener à l'hôpital.

Il a enfin reprit une inspiration et son visage reprend sa couleur d'origine.  Il semble avoir enfin réussi à se calmer et il m'observe attentivement. Je déteste sentir des yeux posés sur moi et je me demande pourquoi il me regarde comme ça. Il a l'air de s'interroger.
Soudain, après un petit hochement de tête, il me soulève et me pose sur son épaule comme.... Un... Un sac à patate en fait!

Ma cheville me lance trop pour que je me débatte. Je me laisse faire sagement et il me pose à l'arrière du véhicule en faisant bien attention à ne pas me faire mal. Il me dépose de tel façon que je puisse allonger mes jambes sur les sièges à côté de moi. Je lui en suis reconnaissante.

Cette voiture est vraiment immense! Alors que je m'extasie sur cet intérieur luxueux je me rappelle pourquoi je suis la et je me décide à poser des questions à mon chauffeur. J'ouvre la bouche pour parler mais il me coupe la parole.

Pardonnez - moi, je ne me suis pas présenté! Je suis Paul, le garde du corps d'Harry.

Enchantée, je m'appelle Olivia.

Malgré l'absurdité de la situation, ma politesse est intacte.

Harry m'a appelé tout à l'heure pour me dire que vous étiez dans cette rue, seule et blessée. Il avait l'air complètement paniquée. Puis - je vous demander ce qu'il s'est passé pour que vous retrouviez dans cet état à moins de 7 heures du matin?

Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas envie de dire la vérité. Je ne veux pas l'accuser. Je ne veux pas le rendre responsable de ma blessure. Alors je mens. Pour la deuxième fois en un quart d'heure.

J'allais à la boulangerie, j'étais pressée et mon talon s'est coincé dans un trou. Ma cheville s'est tordue et je suis tombée.

Et Harry?

Eh bien, euh, Harry faisait son footing et il m'a vue par terre alors il m'a demandé si ça allait et puis il vous a appelé.

Ça m'étonne de lui qu'il ne soit pas resté avec vous. Cet homme est de loin la meilleure célébrité pour laquelle j'ai travaillé. Il a tellement bon coeur...

Puis il ajoute:

Pour une star.

Pourquoi s'est il senti obligé de rajouter cela? Qu'est ce que ça change? Il a prononcé cela comme si les "star" comme il dit n'étaient pas humains! Comme si ils étaient une espèce à part entière

Paul se gare devant l'hôpital le plus luxueux de la ville, mais aussi le plus cher et je me demande comment je pourrais payer. Mon salaire de fille au pair est infime mais, comme je suis nourrie et logée cela me convient parfaitement. Je peux mettre de côté et m'acheter de beaux vêtements ainsi que faire des cadeaux à ma famille mais, cet hôpital semble vraiment au dessus de mes moyens. Comme si il lisait dans mes pensées, Paul déclare:

Harry m'a dit qu'il se chargeait de tout régler.

OH non, il ne faut pas, je peux payer!

Je proteste, mais au fond, j'espère qu'il ne changera pas d'avis.

Ça lui fait plaisir. Il aime que son argent soit utile. Et puis, quelques centaines de dollars en plus ou moins, pour lui ce n'est rien!

J'apprecie moyennement cette dernière phrase, que je trouve un peu déplacée mais je me contente de sourire. Contrairement à tout à l'heure, Paul ne porte pas mais me soutien en m'offrant son épaule pour m'appuyer et en passant un bras autour de ma taille. Je grimace à chaque pas mais je préfère  cela à me retrouver ballotée sur son épaule.
Il me laisse à l'hôpital en me faisant un petit signe amical de la main, que je lui rend avec un sourire.

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