32. Pris sur le fait

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La pression de ses doigts entre mes cuisses est de plus en plus insupportable. Il lèche ma peau alors que Judith m'appelle depuis le salon, me retourne pour que je lui fasse face et m'embrasse afin de m'empêcher de lui répondre.

— Je crois bien qu'on n'a pas fini... murmure-t-il en segmentant sa phrase par des baisers.

Sans préambule, il me porte en tenant mes cuisses, mordille ma nuque humide et promène deux de ses doigts sur mon intimité. Je sursaute, il me pénètre de ceux-ci en souriant innocemment et j'ouvre grand la bouche, tentant tant bien que mal de contenir un gémissement.

— Arrête ça... grogné-je. Mon Dieu, tes doigts...

— Dis-moi que je ne te fais pas plaisir et je t'empêcherais de jouir. Tu aimes ça, obsédée. Et j'aime te voir ainsi.

J'entends la porte de la chambre de Judith se fermer et le mouvement de ses doigts en moi se faisant plus brutal et plus vif m'arrache un geignement. Il plaque sa main sur ma bouche et continue à me torturer plus bas. Il me mène jusqu'à la limite de l'orgasme, retire subitement ses doigts et me fais descendre.

— Tu ne comptais pas t'arrêter là, si ?

— C'était trop tentant, ricane-t-il.

Comme pour me venger, je glisse ma main sur son membre gonflé frôlant mon sexe et il se tend en comprenant mes intentions. Mais suis-je capable de faire ça ? J'ai lu quelque part que beaucoup de femmes prenaient leurs partenaires en bouche.

— Oseras-tu aller si loin ?

J'ignore sa question et lèche son gland. Il étale sa main sur la vitre, la tête baissée et j'entrouvre les lèvres, prête à l'accueillir. L'expression de son plaisir est instantanée et il tire un peu mes cheveux en bougeant son bassin. Je profite de ce moment où il est suffisamment malléable pour me laisser le contrôle de la situation. L'eau de la douche jaillit du pommeau et me surprend au point de cesser mon mouvement. Je me relève doucement en captant son regard et il se met à mon niveau pour sceller nos lèvres. Je me mets sur la pointe des pieds et il s'insère en moi en attrapant une de mes cuisses.

— Bordel.

— Cesse... Cesse de jurer, haleté-je lorsqu'il donne des à-coups.

— C'est parce que... c'est tellement bon... chuchote-t-il.

Je ne sais encore expliquer ce qu'Elijah me fait ressentir, c'est si puissant, je n'ai jamais éprouvé de tels sentiments pour quelqu'un.

Je plante mes ongles dans son dos, il accélère et ralentit, ce qui ne fait qu'augmenter mon excitation. Je m'interdis de gémir, à l'inverse d'Elijah qui n'hésite pas à rugir dans mon cou. Je tremble de partout en sentant mon orgasme, son bassin se cogne au mien et je m'accroche à ses cheveux.

— Je t'aime, Emy, je t'aime, marmonne-t-il en se vidant en moi.

Entendre ces mots quitter ses lèvres, c'est quelque chose... Et à chaque fois, je me rends compte que je suis la première femme à qui il les dit. Ses mots agissent comme un électrochoc, je jouis une nouvelle fois et il me retient pour ne pas tomber. Il ferme l'eau en poussant le robinet derrière lui, nous restons accrochés l'un à l'autre dans un silence royal jusqu'à trembler de froid. Il touche ma hanche, je m'enveloppe dans une serviette et il fait de même pendant que je fixe le suçon sur ma nuque dans le miroir.

— Cadeau, plaisante-t-il derrière moi.

Porter une marque de sa part sur mon corps, c'est quelque chose qui me plaît assez. C'est comme si ça voulait dire que je suis sienne et qu'il veut que tout le monde le sache. Je tiens sa main et ouvre la porte de la salle de bains, tombant nez-à-nez avec Judith portant son casque, la musique à fond. J'ai maintenant la certitude qu'elle nous a entendu.

— Oh, tu es là ! ricane-t-elle en enlevant son casque.

— Euh... Oui...

Le regard de Judith se dirige vers sur la silhouette me précédant et elle fait un signe de la main avant de filer dans le salon. Je ramasse les vêtements éparpillés dans la cuisine et le salon pendant qu'Elijah s'habille dans ma chambre.

— Je ne pensais pas que...

— Ça va, c'est aussi chez toi, dédramatisé-je en attrapant le boxer.

Je regarde autour de moi pour être sûre de ne rien oublier et soupire, un petit sourire gêné aux lèvres en me disant que je prenais mon pied il y a moins de dix minutes.

— Tu as entendu, pas vrai ?

— J'ai mis le casque dès que tu as fait du bruit et vu les vêtements, je m'en doutais, se rit-elle. Je me permets de penser que ça devait être... bon. C'est pas comme si tu ne m'avais jamais entendu avec Dallen !

Je ricane, un peu moins embarrassée.

— Tu as pleuré ? relancé-je en voyant ses yeux bouffis.

— Rien de grave, relativise Judith.

Je fronce les sourcils, inquiète.

— C'est quand tu veux, intervient Elijah avec un débardeur et un short propre sur lui.

Depuis qu'il vient dormir chez moi, il laisse quelques affaires dans ma chambre. Ça ne me dérange pas, au contraire, je fais la même chose dans son appartement.

— Je vais m'habiller et on en discute, d'accord ?

Elle hoche la tête et pianote sur son téléphone. Toujours en serviette dans le salon avec son boxer dans les mains, je me dirige vers ma chambre. J'attrape un t-shirt à brettelles épaisses, un pantalon de pyjama et des sous-vêtements avant de refermer le meuble. Il s'assied sur mon lit, j'enlève ma serviette et je mords nerveusement mes lèvres alors qu'il se rince l'œil. Une fois prête, je lui suggère de rester là puisque je vais discuter avec ma meilleure amie et il sort une cigarette avant d'ouvrir ma fenêtre.

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