Chapitre 1

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J'attendais que la machine à laver devant moi arrête de vrombir comme un moteur de voiture de course. Elle commençait à devenir âgée, je l'avais dit à ma mère mais elle était persuadée qu'elle pouvait encore faire son temps. « De toute façon ce n'est pas comme si c'était toi qui laver le linge. » Je devais lui donner raison sur ce point-là, je ne lavais que le linge qui était compromettant et que ma mère ne devait pas soupçonner l'existence. Je posais mon livre et allais enfin ouvrir le couvercle pour récupérer les affaires essorées. Je montais dans le grenier vide de la maison, ouvrit les fenêtres et étendit le linge sur un fil de fer que j'avais placé entre les deux poutres porteuses.

Ma mère était partie en week-end avec mon père et elle ne reviendrait pas avant dimanche soir. Cela me laissait du temps pour faire sécher mes affaires. Mon portable vibra dans ma poche arrière et je grognais en posant le bac plein de linge.

« Ça te dit de sortir en ville cet après-midi ? »

C'était Mathieu qui venait de m'envoyer un message. Je lui répondis que j'étais libre et retournais à mon linge. Il m'envoya le lieu de rendez-vous ainsi que l'heure alors que je terminais. Je descendis en bas me préparer des pâtes, seul plat que je savais préparer, avant de me préparer. Je grimaçais en montant les escaliers, le cours de sport de la prof vendredi ne m'avait pas épargné. J'allais dans ma chambre attrapais ma boîte, un t-shirt et un jean avant de me diriger dans la salle de bain. Je me brossais les dents et rentrais sous la douche. Ce ne fut qu'une fois que je fus compléter sécher que j'attrapais la bande et l'apposais contre ma poitrine commençant à compresser ma poitrine en l'enfermant dans le bandage. Je mis ensuite mes vêtements en arrangeant mes cheveux du mieux que je pouvais. Mon portable vibrait de manière impatiente contre ma cuisse et je le sortis pour apercevoir l'inondation de message :

« On t'atteeeeeeend ! »

- Au moins c'est clair.

Je soupirais et me dépêchais de mettre mes chaussures avant de descendre les escaliers en vitesse et de fermer la porte de la maison, attrapant mon skate pour rouler le long du trottoir. Le soleil tapait fort contre ma tête me faisant déjà râler. J'arrivais sur le petit terrain de basket où mes amis s'étaient installés à l'ombre des arbres le bordant.

- Enfin te voilà Sam ! S'écria Aliana.

Elle courut vers moi en me prenant dans ses petits bras.

- On t'attendait Sam. Aliana ne voulait faire la cheerleader qu'en ta présence.

- Et bien je suis là maintenant.

Le ballon glissa jusqu'à moi, s'arrêtant contre mes baskets brûlantes. Je l'attrapais en faisant craquer mes doigts avant de me positionner sur le terrain.

- On fait les même équipes que d'habitude ?

Zachary hocha la tête et vint se placer à côté de moi, je lançais le ballon à Raphaël qui l'attrapa sans mal pour se placer au centre en face de Mathieu. Ils firent un engagement et le match commença sous les cris d'encouragement de Marie et Aliana.

Si j'aimais ce petit groupe c'était pour leur faculté à faire abstraction de ma féminité pour me traiter comme un vrai garçon. Ici, jamais on ne m'appelait Samantha, c'était Sam, prénom unisexe. Quand on parlait de moi, c'était « il », quand on leur demandait qui j'étais. C'était agréable d'être libre. Je dribblais Mathieu et fonçais jusqu'au panier, dunkant avec force.

- Que quelqu'un le descende de là ! Rit Raphaël.

Je restais accrochée au panier comme si ma vie en dépendait. Je redescendis, frappant le bitume de mes baskets abîmées et repartais en direction de la balle. Mathieu hurlait à s'en exploser la gorge, il perdait de plusieurs point et si il y avait bien une expression pour désigner Mathieu c'était : mauvais-perdant. Á vrai dire il détestait tellement perdre que la plupart d'entre nous le surnommait gentiment Kagami. Ce surnom lui collait tellement à la peau qu'il avait maintenant comme projet de se teindre les cheveux en rouge.

Mathieu était mon meilleur ami depuis la maternelle et il était la première personne à qui j'avais avouais ne pas me sentir bien en fille. Il m'avait aidé à cacher mon nouveau look de garçon manqué à ma mère. Les autres s'étaient greffés à notre duo quand nous sommes arrivés en primaire puis au collège.

- Ah, je suis fatigué, soupira Mathieu.

Il s'allongea sous les arbres, nous étions tous exténués, le soleil tapageur ne nous laissait aucun répit, pas la moindre brise de vent ne faisait refroidir nos corps surchauffés.

- Tu as encore perdu Mathieu.

- Ne te vantes pas trop vite Sam. Un jour, je t'aurais.

Il pointa un doigt vengeur vers moi et je levais les yeux au ciel.

- On va chez moi ? Proposa Raphaël.

- Tu as du soda ?

Il hocha la tête et je me relevais :

- Dans ce cas on peut s'arranger.

J'aidais tout le monde à se lever et on partit en direction de la maison de Raphaël, tous parlant des devoirs à faire pour le lundi.

- Sam ! Tu as préparé la dissertation ?

- Quelle dissertation ?

Je les vis se moquer légèrement de moi, j'étais la personne du groupe qui était toujours dans la lune.

- On a une dissertation à faire en français. Tu sais sur les essais ?

- Je ne m'en souviens pas.

Mathieu rit en plaçant son bras autour de mon cou, frottant énergiquement mes cheveux alors que je râlais.

- Lâches moi ! Tu sais pas combien de temps j'ai mis à me coiffer ce matin

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- Lâches moi ! Tu sais pas combien de temps j'ai mis à me coiffer ce matin.

- Rah Sam je te jure ! T'es pire qu'une fille.

Je ris à sa remarque alors que Raphaël essayait de trouver les clés de sa maison. Pendant qu'il bataillait avec la porte je préférais prendre des renseignements sur les devoirs.

- Il y a les exercices en anglais, la dissertation en français.

- Je devrais finir quoi en premier ?

- La dissertation.

- De toute façon tu peux la faire le soir d'avant que tu aurais quand même un 16, bouda Aliana.

Je lui souris en lui mimant des bisous. Aliana avait raison, je ne faisais jamais mes devoirs à l'avance, privilégiant le sport et la lecture mais arrivais quand même à avoir des notes raisonnables. Je participais rarement en cours mais arrivais à avoir de bonnes notes aux oraux. Mes profs en devenaient fou à s'en arracher les cheveux. Zachary était persuadé que c'était en partir ma faute si notre professeur d'anglais avait une plus grande calvitie depuis le début d'année.

- Limonade ? Proposa Raphaël depuis sa cuisine, la tête dans le frigo.


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