Tomboy.

Chapitre 2

- Sam. Est-ce que Sam est là ? 

Mon professeur interrogeait mes camarades dont la plupart des noms m'échappaient. Je relevais la tête en levant ma main gantée d'une mitaine noire. 

- Je suis là.

Mon cahier atterrit avec violence sur ma table de cours. J'étais arrivée avec un léger retard et malgré ça, mon professeur ne m'avait pas remarqué. Je calmais ma respiration, j'avais couru la moitié du chemin après mettre aperçu de mon retard. 

- Sam ? Sam ? Sam ?! 

- Quoi ? 

- Pourquoi t'étais en retard ? 

- J'ai loupé mon réveil. 

- C'est tout ? s'étonna Raphaël avec une mine déçue. 

- Tu t'attendais à quoi ? Á ce que je me sois fait enlever par des extra-terrestres et qu'ils m'aient relâché après avoir fait des expériences bizarres ? 

- Bah oui, au moins. Enfin un truc digne de Sam quoi ! 

- Je te déteste.

Je me retournais en direction du professeur et commençais à écouter d'une oreille discrète ses paroles sans saveur. Je n'étais pas une personne particulièrement assidue en cours, je me contentais de faire acte de présence comme aimait le définir mon prof de sciences et vie de la terre. 

- Sam, es-tu encore avec nous ? 

- Oui, monsieur, désolée. 

Aliana me tira mes cheveux courts pour me remonter la tête. 

- Ils commencent à devenir long. 

- Tu veux me les couper ? 

- C'est vrai je peux ? 

Depuis mes onze ans, Aliana me coupe mes cheveux, même si au début cela était une véritable catastrophe, elle avait réussit peu à peu à s'améliorer pour mon plus grand bonheur. Mes parents trouvaient mes coupes de cheveux divertissantes et aimaient voir les nouvelles excentricités de ma coiffeuse. Ainsi j'étais passé par de nombreuses et diverses formes, un côté rasé, une crête iroquoise, la seule chose où j'avais réussit à poser un veto était quand elle avait voulu me faire une queue de rat derrière le crâne. Elle m'avait boudé pendant deux jours, le temps d'un week-end avant de me pardonner. Elle était comme ça, incapable de m'en vouloir. 

Quand la sonnerie retentit, la classe se leva, sortant  d'une transe collective qui avait duré une heure entière, afin d'aller profiter de la joie de posséder un réfectoire. Je retrouvais Mathieu, il avait été déplacé loin de moi en début d'année. Notre prof de littérature était notre prof d'anglais de l'année dernière et il n'avait pas été dupe à notre pseudo-conversion en bons élèves, décidant de nous séparer dès notre arrivé en classe. 

- Tu m'as manqué Sam ! 

- Je sais, je manque à tout le monde. 

Il essaya de me frapper derrière la tête, tandis que nous prenions place dans la queue d'élèves surexcités à l'idée de manger. 

- Il nous reste quoi comme cours ? demandais-je à mes deux camarades. 

- Cela fait cinq mois que nous avons repris les cours, Sam. Tu pourrais au moins faire l'effort de te rappeler de ton emploi du temps. 

- Pourquoi le ferais-je, alors que je t'ai tout le temps avec moi mon chéri. 

- Doucement Sam, je ne suis pas gay, ria-t-il.