Chapitre 17

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Je m'assis à la table du petit-déjeuner, encore ensommeillé, mes pieds enfouis à l'intérieur de mon sarouel léger, mes cheveux en bataille. J'avais mis un certain à me souvenir de ce qu'il s'était passé et les souvenirs m'avaient sauté dessus comme des chiens enragés. La mère de Marie posa un bol de céréales devant moi avec un verre de jus d'orange rempli de glaçons.

- J'en ai mis également dans vos bouteilles d'eau, comme vous me l'avez demandé.

- Merci maman, répondit Marie près de moi.

- Papa est pas là ? demandais-je.

- Il s'est levé tôt pour partir à l'agence immobilière et prendre un rendez-vous avec un avocat.

- Ma mère l'a vraiment trompé avant ?

- Quoi mais que... Comment tu sais ?

- Je vous ai entendu, hier.

La mère de Marie s'installa à une chaise en soupirant :

- Tu n'étais pas encore né, on était jeune, cela ne faisait que quelques mois qu'elle sortait avec ton père. Il lui a pardonné dès qu'il a su. Il ne voulait pas la perdre à l'époque. Je suppose que ce n'est plus pareil maintenant.

- Comment peut-on pardonner à quelqu'un de nous tromper ?

- Ton père ne voulait pas perdre ta mère, il pensait qu'elle était son âme-soeur. Nous nous sommes beaucoup disputé à ce sujet. 

- Mon père a toujours cru que des histoires comme celle de Roméo et Juliette étaient possibles.

- Il est un grand romantique.

- Mais vous ? Vous n'avez jamais aimé ma mère ? 

Elle me sourit doucement, posant sa main sur ma joue :

- Contrairement à ton père, je n'ai jamais réussi à pardonner ta mère. Puis quand tu es né, je l'ai trouvé trop sévère avec toi. 

- Pourquoi ? 

- Elle me disait qu'un enfant avait besoin de restrictions alors que je continuais d'affirmer qu'il avait besoin d'épanouissement. 

- C'est bizarre de me dire que vous connaissez mes parents depuis toujours alors que Marie fait vraiment parti de mon groupe d'amis depuis qu'on a 8 ans. 

- Tu te rends compte que ça fait 8 ans qu'on se connait vraiment ? 

Je prit Marie dans mes bras et posais mon menton sur ses cheveux. 

- J'étais toujours rassurée de te voir à la maison plutôt que chez toi, au moins ici j'étais toujours sûr que tu t'amusais. 

Il est vrai que il n'y avait aucun jeu chez moi, juste énormément de livres. Il fallait fouiller dans la cave pour trouver un jeu de carte et encore, je n'avais pas vérifié mais j'étais persuadé qu'il y manquait des cartes. 

- Il faut qu'on y aille, Sam ! 

Marie me tira la bras et on remonta dans sa chambre pour récupérer nos sacs de cours. Du moins c'est ce que je croyais :

- Marie ? 

- Ouais ? 

- J'ai pas pensé à emmener mon sac.

- Tu veux dire que...

- Il est resté chez moi, ouais en gros.

- Tu veux qu'on aille le chercher ? 

- Nan c'est bon, ne t'inquiètes pas, je vais m'en passer pour aujourd'hui. 

- Oh mais mon dieu Sam ! Tu vas perdre ton statut de bon élève ! 

Tomboy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant