Chapitre 19

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Á partir de ce moment-là, tout c'est enchaîné très vite. En deux semaines, j'avais mon emploi du temps de quand je serais en Corée et Ruby faisait son possible pour m'aider à apprendre au moins les formules de politesses. Je restais avec mon père tant que le juge n'aurait pas pris de décision. En parlant de ça, j'étais en face de lui en ce moment, entre mon père et ma mère. Autant dire que l'ambiance était plutôt tendu entre eux. Quand je suis rentrée à l'intérieur du bureau, ma mère avait suffoqué en hurlant presque :

- Mon dieu mais qu'est-ce que c'est que cette tenue ? 

Je m'étais contentée de hausser les épaules et écoutais pour une énième fois mes parents donner chacun leur tour les différentes raisons pour lesquelles l'autre était incapable de s'occuper de moi. 

- Mon mari est toujours parti, il ne peut jamais s'occuper d'elle. 

- Je te rappelle que tu rentres toujours tard de ton boulot. Et puis, elle n'accepte pas notre fille comme elle est. Ma fille me fait plus confiance à moi qu'à sa mère. 

- Mais bien sûr que si ! Vas y dis moi ce que je ne sais pas sur ma fille.

- Bordel ta fille est lesbienne ! Tu le savais ça ? 

Merci papa. Best coming out du monde. 


Bien évidemment ma mère s'était mise à hurler et avait demandé à ce que je sorte immédiatement du bureau, ce que je m'étais dépêchée de faire. Si avec ça mon père n'obtenait pas ma garde, je penserais sérieusement que cet avocat est sadique. J'envoyais un message à mon père pour lui dire que j'allais chez Ruby. J'aperçus du coin de l'oeil, une silhouette familière mais n'y prêta pas attention. Elle me donnait des frisons désagréables.  Sur le chemin du retour, je regardais mes messages. Le directeur de Mr. Rich avait insisté pour que je sois inscrite à une agence de mannequinat officielle et mon père et moi avions écumé le net avant de tomber sur la plus connue. Il m'avait emmené à l'entretien d'embauche que j'avais, étonnement réussi avec brio. Cela permettait notamment à mon père de pouvoir se reposer un peu le week-end puisque l'agence prenait en charge mes déplacements "professionnels". J'avais également un manager qui s'occupait de me dire ce que je devais faire et ce que je devais préparer. Au début notre relation était plutôt froide mais au fil du temps on a apprit à se connaître et il nous arrive de rigoler ensemble. 

Je frappais chez Ruby et sa mère m'ouvrit la porte avec un énorme sourire à faire chavirer le plus déprimé des hommes. Je n'ai jamais su où était le père de Ruby et je n'osais jamais poser la question. Elle m'indiqua que Ruby était déjà dans sa chambre à me préparer des fiches. Je montais les escaliers et rentrais dans la chambre de ma petite amie. 

- Je t'attendais pas avant une heure ! paniqua-t-elle. 

- Pourquoi ? Tu comptais voir ton amant avant ? 

Je fronçais les sourcils alors qu'elle pouffait de rire et je m'allongeais sur le lit, au dessus d'elle et collait mon nez à son cou. 

- Hé ! Enlèves toi de là, il faut qu'on travaille. 

- Mais j'ai pas envie, me plaignais-je de la voix d'une enfant de 8 ans. 

- Peut-être mais il faut que tu t'entraînes. Allez debout !

Je me relevais et m'assis en tailleur sur son lit, posant ma tête dans mes mains. 

- Allez, comment on dit bonjour ? 

- Annyeong haseyo ! Je m'en souviens, il est facile celui-là. 

- Et au revoir quand c'est toi qui part ? 

Tomboy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant