Chapitre 12

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Raphaël avait demandé à son père de lui prêter son ancien van jaune criard. On y avait entassé nos affaires à l'arrière et avions casé nos corps comme nous le pouvions sur les sièges restants. Anthony, qui était revenu spécialement de New-York pour nous voir et surtout nous conduire à Venise Beach. Aucun de nous n'était pas en âge de conduire et nous n'avions pas envie de nous encombrer d'un père qui n'aurait aucune envie d'être là. 

- Si ce truc ne tombes pas en ruine d'ici une vingtaine de minutes, je considère ça comme un miracle, ronchonna Aliana.

- Ce van m'a conduit aux quatre coins du pays depuis ma naissance donc un peu de respect ! répliqua Raphaël.

- Je respecte les vieux qui ont fait la guerre du Vietnam et pourtant c'est pas eux que j'appellerais pour protéger la nation aujourd'hui.

- Sam, toi et tes comparaisons bizarres aussi...

Je haussais les épaules et resserrait mon étreinte autour de la taille de Ruby. On avait prévu de dormir sur la plage, certains dormiraient dans le ventre et d'autres dans des tentes. Les garçons s'étaient mis d'accord sur le fait que je serais certainement crevée le soir et que donc je devrais dormir à l'intérieur et sur un vrai matelas. 

- Faut qu'on aille à quelle plage ?

- Venise Beach.

- Et bien tu peux appeler tes gars pour leur dire que l'on va être en retard ? Il y a un bouchon.

- Il est long ou pas ?

- Je sais pas, c'est pas le genre d'infos qu'on trouve sur CNN, non ?

- Quelqu'un connait la fréquence de CNN ? demanda Matt.

- Je suis plutôt branché sur les radios rock, riais-je.

- Je crois qu'on est tous dans le même cas.

Un rire se propagea dans le van alors que le véhicule n'avançait que de quelques centimètres. Plus le temps s'écoulait et plus mon excitation grandissait. Je n'arrivais pas à croire que tout était réel. J'étais une adolescente mal dans son corps de fille qui adorait de grimer en garçons. J'avais des amis hors du commun alors que mon corps était l'ennui à l'état pur. Et j'allais maintenant faire un spot publicitaire pour une marque de vêtement. Tout était ahurissant et j'avais l'impression que quand je serais là-bas, ils me tendraient une banderole où ce serait marqué "SURPRISE !". Je n'arrivais pas à me calmer et mes jambes tressautaient, faisant sautiller Ruby.

- Tu vas arrêter ?

- Je suis trop stressé.

- Ne t'en fais pas, Sam. On va arriver à l'heure je pense.

- Cool, merci. 

Marie, à l'avant avec son frère, régla la musique sur du rock, remplaçant la pop de la radio. Je penchais ma tête en arrière, c'était le problème de Los Angeles, un trajet qui aurait du prendre 10 minutes dans une autre ville devenait un trajet de 30 minutes. Malheureusement pour moi, je détestais la voiture, cela me donnait mal au crâne et je ne savais jamais quoi y faire. 

- Respires, Sam, on est arrivé à temps, ne t'en fais pas. Tu ne vas pas te faire taper sur les doigts.  

Je me détachais et sortis du van, entraînant Ruby avec moi. Une femme aux cheveux peroxydés à grand coup de rendez-vous chez le coiffeur, nous apostropha, accompagnée de plusieurs personnes et d'appareils photos et de divers autres objets. 

- Sam ? Tu es arrivé à l'heure ! Je te présente l'équipe, Craig à la photo, Christina pour le maquillage et Filion pour les vêtements

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- Sam ? Tu es arrivé à l'heure ! Je te présente l'équipe, Craig à la photo, Christina pour le maquillage et Filion pour les vêtements. Moi c'est Andreas, je serai là si tu as des questions. Ce sont eux dont tu auras principalement besoin. On n'a que quelques photos à faire en extérieure puis on se dirigera vers le bâtiment que tu vois là-bas. C'est là où se trouve le buffet et les boissons. 

- En somme, c'est l'endroit le plus important. 

- Exactement et qui sont les personnes qui t'accompagne ?

- Oh, Ruby, ma petite amie et voici Marie...

- C'est moi qui s'occupe de ses blogs, sourit Marie en tendant une main que Andreas serra. 

- Et je suis Anthony, l'étudiant en école d'art. 

- Et fraîchement diplômé, si j'ai bien compris. Vous faites quoi maintenant ?  

Il se gratta le cou, d'un air gêné.   

- J'ai un stage qui peut déboucher à un emploi à New-York.

Andreas me présenta aux autres mannequins dont j'avais déjà oublié les prénoms et me mena jusqu'à la maquilleuse qui s'occupait de moi. 

- Alors tu as déjà fait un shooting photo ? me demanda un mannequin près de moi. 

Il était torse nu et on lui appliquait de l'huile sur le torse. Je lui donnais à peu près mon âge mais tout le monde savait que je donnerais 64 ans à Elizabeth II. Il avait les cheveux blonds mais ses racines étaient brunes, preuve qu'il s'était fait une teinture, ses yeux étaient légèrement bridés et d'un vert intense. Il me souriait gentiment alors que je lui faisais par de ma non-expérience ;

- Enfin sauf quand Marie, ma meilleure amie, s'improvise photographe. Et c'est franchement l'horreur. 

- Ne t'en fais pas, quand c'est notre première fois, les photographes nous guident et sont moins exigeant.  

- Ça fait combien de temps que tu fais ça ? 

- Deux ans je crois, mais je faisais déjà des pubs quand j'étais petit. Mais je remercie la puberté de m'avoir fait passé dans la cour des grands. Les photos pour les magasins d'enfant alors qu'on a 15 ans, c'est légèrement vexant. 

Je me retenais de rire.

- Si tu t'épilais moins, tu aurais sûrement passé moins de temps dans les magasins pour bébé. 

- C'est pas de ma faute, j'aime pas les poils ! 

Je riais alors qu'il paraissait tellement innocent en prononçant cette phrase. On nous appela et on se dirigea ensemble vers la plage. 

- En fait, moi c'est Ryan. 

- Sam. 

On enfila les vêtements que l'on nous donnait, un short pour lui et un short avec un débardeur pour moi. 

- Je me donne l'impression d'être une pancarte publicitaire. 

- Comme nous tous, c'est ce qu'on est un peu, non ? intervint une blonde près de moi. 

- Excuse moi mais j'ai oublié ton prénom.

-Sandra, enchanté Sam. 

- Je sais, Andreas l'a dit tout à  l'heure. 

- On arrête de parler et on s'active.

On s'avança vers les caméras et les appareil photos, nous positionnant là où Craig nous demandait de nous placer. Un groupe de badauds nous regardait avec un certain intérêt avec pour certain, une pointe de jalousie. Quelques uns filmaient avec leur téléphone alors que la musique se mettait en route, afin de mettre un peu d'ambiance qui était un peu monotone entre les indications de Craig, les bruits des appareils et le roulements des vagues. 

- Allez maintenant allez jusqu'au hangar et ouvrez les portes à deux. 

On sautilla jusqu'au bâtiment et je tirais la grande porte avec Ryan. 

- Allez, couper ! Cinq minutes de pause et on y retourne. Je meurs de soif, conclut Craig. 

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