La Fille Aux Tatouages

chapitre n°2

Si tu esquives le problème, tu n'as fait que le retarder tu ne l'as pas effacé...

Mes yeux s'ouvrent tranquillement en ce mois de mai. Je me lève doucement et mes pieds entrent en contact avec la douce moquette qui recouvre le sol de ma chambre. Je jette un coup d'oeil par ma fenêtre: le temps est magnifique, le soleil brille, le ciel est bleu.

Comme chaque matin je descends au salon et je le trouve vide. Mes parents ne reviennent que dans deux jours. Mes yeux rentrent en contact avec son regard, ses yeux toujours aussi gris et beaux « bonjour » je prononce doucement comme je le fais habituellement. Mes parents ne se sont jamais remis de ce qu'il lui est arrivé. Ils ont toujours voulu oublier leur peine, ils n'arrivaient pas à admettre qu'elle nous avait quitté. Alors depuis ils passent leur temps à travailler. Ils affirment qu'ils travaillent beaucoup parce qu'ils aiment ca, mais je vois bien que non, je ne suis pas dupe.

Je prends donc mon petit déjeuner seule devant la télé puis file à la douche. En raison du tres beau soleil surplombant le ciel , j'opte pour un simple débardeur noir avec un jean bleu foncé. Je me maquille très légèrement car le rendu que donne le mascara autour de mes yeux gris me suffit amplement, je mets mes baskets et vais au lycée.
Comme d'habitude sur le chemin quelques personnes se retournent pour regarder soit mes tatouages soit mes cheveux alors je me retourne et leur souris hypocritement. Ils finissent alors pas détourner le regard, pour mon plus grand plaisir. Arrivée au lycée, tout le monde est soit dans la cour soit devant le lycée. Je cherche mon pote Arkann du regard et je finis par le trouvé adosser a sa voiture en train de fumer une cigarette. Je m'approche de lui et lui fait la bise.

-Salut la miss, me lance-t-il.
-Salut le bad boy , comment tu vas?
-Plutot bien, tu finis à quelle heure?
- À 18h, youpi! Je lance faussement joyeuse.
-Bon courage ma vieille, tu veux tirer une taffe? Me demande-t-il en me tendant la cigarette.
Je ne fume pas mais il m'arrive de tirer quelque taffes pour commencer une journée s'avèrant longue, comme celle-ci.
-Ouais vas-y passe, je réponds finalement.

Il me tend le cigarette et des ma première inspiration, la nicotine fait son effet et je me sens prête à attaquer la journée . Je me détends instantanément , recrache la fumée puis finis pas lui rendre le bout de cigarette.
La sonnerie sonne et je vais en cours. Si j'ai été attentive au cours de francais et de biologie, durant toute l'heure de mathématiques je n'ai strictement rien suivi, d'ailleurs, le prof a dû me reprendre plusieurs fois, mais bon. Moi les professeurs m'agacent avec leur air de je-sais-tout. Ils croient tout connaître de la vie mais non.
Je me suis demandé, assez souvent j'avoue, pourquoi à l'école , où nous apprenons tant de choses si essentielles selon eux nous n'apprenions rien de la vrai vie. C'est vrai on ne nous avait jamais appris ce que ca ferait de perdre quelqu'un de cher par exemple. Non, ce sujet nous ne l'avons jamais abordé, et pourtant beaucoup de personne subissent cette sortie soudaine d'un être cher de leur vie.
Ou alors pourquoi lorsque notre petit ami nous quitte sans remords, nous les pleurons pendant une semaine tandis qu'eux sont déjà en soirée pour draguer d'autre fille.

Je suis sortie de mes pensées par la sonnerie annonçant l'heure du déjeuner et les cris du professeur qui tente de se faire entendre pour donner les devoirs de la semaine. Je me lève précipitamment et sors en trombe de la classe. Je fonce donc à la cafétéria espérant qu'il n'y est pas déjà trop de monde. Je suis soulagée en n'apercevant que seulement six personnes font la queue mais lorsque je vois la Miss Aliyah me faire son sourire hypocrite, je sens mes nerfs se tendre.

-Range ton sourire avant que je te le fasse avaler moi-même, dis-je d'un ton menaçant.
-Oh mais Kiley est énervée on dirait.

Elle penche sa tête sur le côté et me reluque de haut en bas puis remonte a mon visage.

-Toujours aussi laide à que je vois Ky.
-Pour toi ca sera Kiley.
-Ben voyons, pourquoi enfin ? C'est comme ca qu'il t'appelait si je me souviens bien n'est ce pas?
- Oh puisque c'est l'heure des souvenirs, cette jolie bouche que tu veux pas fermer elle a fait le tour du lycee, n'est-ce pas? Oh et je ne parle pas des bouches malheureusement , je rétorque avec un sourire narquois.

J'entends plusieurs rires qui suivent ma question et je tourne le regard rapidement pour apercevoir qu'une foule s'était formée autour de nous sans même que je m'en rende compte.

-Bon allez j'y vais, bisous bisous, tu viens Emilie ? Dit-elle en tournant les talons suivie de sa soit disant«meilleure amie» , que je nomerai plutôt « meilleure toutou».

-Il n'y a rien a voir les amis !

Ils détournent tous le regard comme une même personne et je me décide enfin à commander mon déjeuner. Voilà que la journée commence bien!