chapitre n°4

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Même le coeur brisé, il faut continuer d'avancer...

La sonnerie sonne, me libérant du cours épuisant de sciences. Je range vite mes cahiers et m'en vais rapidement. A la sortie je croise Emilie, le toutou de l'autre blonde.

-Qu'est ce que tu veux? Je lance agressivement.
-Juste te présenter mes excuses pour Aliyah tout a l'heure... dit-elle en baissant les yeux, visiblement intimidée.
-Et elle peut pas venir s'excuser elle même?
-Tu sais très bien qu'elle ne le fera jamais...
-Alors inutile de t'excuser à sa place merci quand même , je lance en la contournant et je la laisse planter là.

Je mets mes écouteurs et marche d'un pas rapide vers chez moi. Je suis sur mon téléphone quand quelqu'un me percute violemment l'épaule. Je relève la tête et croise un mec un peu plus grand que moi, les cheveux en bataille, yeux bleux tres foncés.

- Aïe! Tu viens de déboiter l'épaule! Je dis, rageuse.
- Excuse-moi mais si tu lèverais la tête de ton tel tu m'aurais vu!
- pfff
- C'est ca « pfff » me lance-t-il alors que je m'apprêtais à partir. Je me retourne lentement et je le vois qui souris.
- Oups, j'ai dis quelque chose de mal? Il fait semblant d'être désolé puis sourit de nouveau.
- Oh la ferme
- Ouhh mais qu'elle est vulgaire la petite en plus !

Je me tourne de nouveau mais il lance:

-C'est pas toi qui habite l'énorme baraque à deux pas de la mienne?

Toujours en lui en tournant le dos , je lance:

-Si c'est moi et la petite elle t'emmerde!

Je l'entends rire et j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles. J'arrive en trombe chez moi et trouve la voiture de mes parents garée.
Je rentre donc et mon père est sur le canapé, une bierre à la main et ma mère est dans la cuisine .

-Je suis rentrée!
-Bonjour ma chérie.

Ma mere me fait un bref câlin puis elle me demande si ma journée s'est bien passée , je reponds oui pour lui faire plaisir. Elle me demande si mes notes sont toujours aussi bonnes et je lui reponds « seules les notes t'intéressent maman?» elle me répond que non puis elle me parle de son boulot etc..
Je salue brièvement mon père et file dans ma chambre. Je pose mon sac. Je troque mon jean pour un legging de sport, remets mes écouteurs et sors faire un jogging.

Lorsque je cours je me concentre plus sur ma respiration que sur ce qu'il y a autour de moi. Alors je passe sans m'en rendre compte devant le mec de tout à l'heure. Enfin, je m'en rends compte à cause de son regard insistant sur moi. Il est avec trois mecs qui se retournent sur mon passage. L'un d'eux me lance :

-Coucou la miss, t'aurai pas un numéro ?
-Si j'en ai un mais pour les gars comme toi! Je lance en continuant mon chemin.

Je regrette de ne pas avoir monté le son de ma musique plus fort, sinon, je ne l'aurai pas entendu, mais bon.
Après trois quarts d'heure de course je finis par rentrer.
Le soleil décline laissant place a un ciel rose/violet : magnifique.

Je prends ma douche et descends dîner.
À table mes parents discutent de leur travail. Encore. Ca fait une semaine qu'ils ne m'ont pas vue et les seuls moment où je suis en leur présence ils préfèrent parler de leur travail. Je patiente en espérant qu'il change de sujet mais non, je finis par craquer:

-Je suis a table, devant vous et la seule chose que vous trouvez à faire c'est de discuter de votre boulot? Sérieux ?

Ma mère me regarde outrée, s'il y a une chose qu'elle déteste c'est le manque de respect et je venais clairement d'en faire preuve.

-Vous allez me dire que en une semaine d'absence vous n'avez pas eu le temps de parler?

-¡Callate! ¿Como me puedes hablar así? !Dime!
( tais-toi! Comment peux-tu parler de cette manière? Dis moi !)

Ma mère à cette habitude de passer à l'Espagnol (sa langue natale) lorsqu'elle s'énerve.

- Vous parlez toujours de boulot Maman! Vous parlez, respirez boulot! C'est épuisant maman! Et toi papa, tu ne me demande jamais rien à propos de moi, si ce n'est pour le demander si je compte toujours être dentiste comme tu le voudrais!

-Kiley, tu sais très bien que ce n'est pas comme ca que nous voulons que tu nous voies, me dit doucement papa.

-Mais c'est le cas papa, et ça fait mal. Vous êtes plus pareils qu'avant ? Vous n'avez pas été les seuls à avoir subi la perte de Kristal. Et depuis je suis devenue un fantôme. Vous l'avez perdu mais moi je suis toujours là et pourtant j'ai l'impression d'être partie aussi.

Je quitte la table blessée et une fois dans ma chambre je fais une chose que je n'avais pas faite depuis longtemps: je prends l'une de seules photos d'elle qui me reste, et je pleure...

La Fille Aux TatouagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant