chapitre n° 25

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Mes pieds se balancent au rythme de ceux de Christian sur la balançoire à côté de moi. Ca fait bientôt dix minutes que nous sommes là, à se balancer dans mon jardin, sans rien dire. Il m'observe. Je le sens. Il ne veut rien dire parce qu'il sait déjà. Il sait pourquoi j'étais en colère et il voulait que je m'exprime. Il a réussi. J'ai trempé son t-shirt de mes larmes mais ca ne le dérange pas .
Le vent caresse nos visages à chaque balancement. Puis on finit par s'arrêter et à s'allonger dans l'herbe regardant le ciel. J'inspire longuement puis commence à parler.

- Je l'aime encore. Enfin je ne sais pas si je l'aime mais je ne veux pas le voir avec quelqu'un d'autre. Ca veut dire quoi ? Que je suis amoureuse, ou jalouse? Ou encore sans cœur car je ne veux pas le laisser vivre sa vie sans moi dedans ? Parfois j'ai l'impression d'être entourée, mais d'être seule. Dans mon coeur, il y a un trou que je n'arrive pas à reboucher. Il manque ma famille et un petit ami dedans. J'ai peur de finir seule. Sans personne dans cette immense villa. Dans cet immense monde rempli de gens différents. J'ai fait des belles rencontres, Calvin, Antoine, toi , et d'autres filles que j'ai pu rencontrer. Et je me demande si vous serez toujours là...

Je ferme les yeux. Et je sens mes larmes couler sur mes joues froides, malgré le temps chaud.  Sa main douce vient essuyer mes larmes et je rencontre à nouveau son torse chaud me faisant sentir en sécurité. Lorsqu'il se met à parler, sa voix grave provoque une vibration contre mon visage que j'aimerais sentir pendant toute ma vie.

- Et bien si tu veux savoir, commence-t-il, aussi fort que je puisse paraître, j'ai beaucoup pleuré à un moment de ma vie .

- Au décès de ton père? Je demande en levant la tête vers lui et en rencontrant ses yeux magnifiques.

- Oui, répond il sans lâcher mon regard. J'étais effondré. Je voyais ma mère qui ne voulait même plus se lever le latin, où même aller travailler. Chaque soir je pleurais, je parlais tout seul, imaginant mon père en face de moi. C'était à ma mère de me consoler mais au lieu de ca j'ai dû endosser le rôle d'homme bien trop tôt.  Mais je me suis relevé. Et heureusement pour moi car je ne sais pas ce que je serai aujourd'hui.

Je le regarde longuement. Je l'admire. Vraiment.

- Tu es incroyable, je murmure... et magnifique.

Un sourire fent son visage parfait pendant que mes joues tournent au rose bonbon en me rendant compte que j'avais prononcé ces mots a voix haute.

- Jamais je ne pourrais être aussi forte, je continue pour ne pas lui laisse le temps de relever mon compliment.
- Vraiment ?
- Je ne pense pas , non.
- Tu es bien plus forte que tu tu ne le crois.

Le suis-je? Peut-être qu'un jour je me remettrais de l'absence de ma soeur et de ma famille entière. Je ne vois même pas pourquoi j'emploie le mot famille pour parler de ses parents minables qui m'abandonnent sans remords.

Mes yeux sont ancrés dans les siens et j'aimerais rester à vie comme ca , dans ses bras , au chaud, sentant cette vibration lorsqu'il parle.
Sans même que je m'en rende compte, ses lèvres sont scellées aux miennes et je lui rends son baiser. Il est doux et m'embrasse comme s'il avait peur de me casser. On se sépare à bout de souffle, restant tout de même dans les bras de l'un de l'autre.
Il enfouit sa tête dans mon cou et je caresse ses cheveux doux.

La Fille Aux TatouagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant