La Fille Aux Tatouages

chapitre n°6

Si on décide de quitter quelqu'un, il faut arrêter de prétendre le faire pour son bien car, depuis quand quitter quelqu'un et lui faire du mal c'est pour son bien?

Il me fixe et je fais de même. On se devisage longtemps puis je finis par dire :

-Tu parlais de qui à Antoine?
-Tu m'espionnes maintenant?
-Du tout.
-Alors explique moi que me vaut l'honneur de ta présence ?
-Je suis simplement venu te voir pour te dire que je ne voulais pas que tu parles de nous à Antoine et si possible que tu ne lui ne parles pas du tout. Je suis montée et je t'ai entendu. Point final.

Il me regarde comme s'il était étonné de la façon dont je venais de lui parler.

-Quoi? Je lance.
-T'a vachement changé depuis notre rupture.

Le mot rupture tente de faire ressurgir des moments douloureux en moi mais je résiste et je décide de lui lancer quelque chose pour voir sa réaction.

-La faute à qui?
-Je comprends pas.
-Je ne me souviens pas être la cause de notre rupture.

Il reste stoïque devant ce que je viens de lui lancer à la figure puis je décide de continuer.

-Et puis tu en as pris du plaisir à me faire du mal non?
-C'est faux et tu le sais très bien, dit-il à présent froidement.
-Que devrais-je savoir?
-Que loin de moi était l'idée de te faire du mal pour le plaisir.
-Alors dis moi, dans quelle partie du plan « sortir avec ma meilleure amie et continuer de l'embrasser chaque jour sous mon nez » est pour mon bien ? Ah oui, suis-je bête, je devrais vous laisser vivre votre belle histoire d'amour vous qui êtes faits l'un pour l'autre.
-Arrête tout de suite.

Il s'est rapproché de moi au point que son torse est quasiment collé a mon nez. Il me dépasse légèrement, comme autrefois même si j'ai un peu grandi. Nos yeux ne se lâchent plus et j'avoue que même si j'essaie de lutter de toutes mes forces, j'aimerais l'embrasser,enfin je crois mais je repense a ce que nous sommes en train de se dire et je me reprends.

— La vérité est trop dure à encaisser peut-être?
-Il y a trop de choses que tu ignores pour me dire ca.
-De quoi tu parles ?

Il se décale légèrement et je me rends compte que j'avais coupé mon souffle.

-Laisse tomber si tu as fini je vais te demander de partir.

Il s'apprête à rentrer dans sa chambre mais je refuse de lâcher le morceau.
Je le suis donc dans sa chambre. Je m'arrête deux secondes pour contempler cet endroit qui m'est tant familier.
Quelque chose me surprend: une photo de nous en train de s'embrasser est sur son bureau. Elle est là, posée, comme si elle voulait me montrer qu'il ne m'a pas oublié. Mais je ne sais pas si je serais heureuse s'il m'aimait encore ou pas. Je prends sa chaise de bureau et prend place en face de lui. Il a sa tête entre les mains.

-De quoi tu parles?
-Je t'ai demandé de me laisser Ky alors, s'il te plait, laisse moi.
-Alors je peux te poser une autre question?

Il relève la tête et acquiesce.

-Pourquoi tu m'appelle Ky?
-Quoi? Ca te gêne ? Ca te gênais pas avant.
-Si c'était avant, pourquoi le fait tu encore?
-Je n'en sais rien, c'est naturel on va dire.
-Qu'est ce que tu me cache?
-C'est Alyah.
-C'est Aliyah quoi ?

Il prend une grande inspiration et plante ses beaux yeux dans les miens.

-Elle m'aimait et tu avais surement remarqué ses attitudes bizzares autour de moi. Un jour elle m'a demandé de sortir avec elle. C'était juste après un de nos rendez-vous. Quelques jours avant ca, j'ai vu ma cousine. Et elle partait le soir même à New york pour des études alors je lui ai fait un câlin et Alyah, je ne sais même comment et pourquoi elle était là mais elle nous a pris en photo. Et étant persuadée que tu croirais ta meilleure amie plutôt que moi elle m'a menacée de te faire croire que ma cousine était en fait une fille avec qui je te trompais elle avait pris plusieurs photos de nous à l'entrée d'un hôtel celui où sejournait ma cousine où encore au restaurant . Elle m'a demandé de te quitter pour être avec elle.

Je crois être choquée mais au fond je ne sais pas. Venant d'Alyah, je me dis que finalement j'ai toujours su qu'elle était quelqu'un prête a tout pour parvenir à ses fins, finalement ca tenait la route.