chapitre 3

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Chapitre 3 :


Il vit les lèvres de Tom s'élargir en un faible sourire et un gémissement résonner dans la pièce alors silencieuse. Un gémissement de plaisir. Ouais, Tom était au septième ciel là et le cerveau de Bill ne fit qu'un tour, voyant déjà son imagination développer des scènes obscènes devant ses yeux. Le dreadé haletait presque et son tee-shirt relevé laissait clairement voir sa peau bronzée, son torse musclé et la chair de poule délicieusement excitante qui se dessinait de plus en plus.

Bill ne pouvait déjà plus décoller ses yeux de ce spectacle, cela n'avait rien de sexuel, mais c'était tellement ça à la fois. Il le bouffait des yeux, imprimant chacun des souffles que lâchait Tom, imaginant chaque sensation de ses doigts sur son corps, tremblant de désir de goûter cette peau appétissante. Le corps tremblant, offert, cambré, et sans défenses du blond lui faisait de l'œil, le narguait et le tentait.

Il sortit de ses pensées, horrifié par lui-même. Sans même sans rendre compte il avait avancé dans la chambre, marchant de façon automatique jusqu'à hauteur du lit et c'est en voyant sa main presque se poser sur le corps de Tom qu'il réagit, faisant un bond en arrière et paniquant totalement. Bon dieu, mais qu'allait-il bien faire là ? Il se méprisa très fort à la pensée qui l'avait effleuré et partit presque en courant, claquant la porte derrière lui. Il avait peur, mais à présent c'était une toute autre peur qui l'assaillait. La peur de ne pas se contrôler. Il y avait pensé très fort... Profiter de ce corps tentant alors qu'il était complètement défoncé... Dans quel merde s'était-il fourré ? Tant pis, il allait laissé tomber et ne plus jamais revenir, ne plus jamais le revoir, ne plus jamais se soucier de lui, ni penser à lui. C'était fini avant même d'avoir commencé et c'était sûrement mieux comme ça.

En arrivant chez lui, Bill fila directement sous la douche. Il venait d'accumuler une certaine fatigue entre ses 24 heures de veilles à l'hôpital et la journée avec Gus, qu'il trouvait très sympa d'ailleurs, il était juste mort et ne rêvait plus que de son lit moelleux. Il n'avait pas voulu, aurait préféré ignorer cette pensée, mais en s'allongeant, la seule chose à laquelle il put songer était Tom.

La nuit fut courte. Bill se tournait et se retournait dans tous les sens, ne trouvant pas la position adéquate, se réveillant à peine le sommeil arrivait et pensant inlassablement à ce type qu'il ne connaissait pas, qui ne voulait pas de lui et encore moins de son aide. Lorsque son réveil sonna, il avait à peine dormi quelques misérables heures et son reflet dans le miroir le fit pâlir. Il était horrible, même une tonne de maquillage n'arrangerait pas les choses alors aujourd'hui, autant y aller au naturel et se faire discret dans ces cas là. Il s'habilla sobrement, un jean noir avec un tee-shirt blanc légèrement bariolé, des basket de la même couleur et une veste en cuir noir, le tout était très simple, mais très stylé en même temps. Il marchait le plus rapidement possible dans la rue, la casquette vissée sur sa tête. Il était à la bourre et avait en prime raté son bus. Y a des journées comme ça...

Il devait se mêler de ses affaires, il le savait pertinemment, mais ce fut plus fort que lui, ses pas le menèrent directement où il ne fallait pas. Il se retrouva sur le parking, devant quelques jeunes et enfin il les vit de loin sortir de la voiture du plus petit. Il marcha droit sur eux et ce fut Gustav qui le reconnu en premier.

_ « Bill ? Tu... Qu'est-ce que tu fous là ? »

_ « Rien de spécial. Enfin comme vous quoi. » Son regardse tourna directement vers le dreadé jusqu'à ce que celui-ci relève enfin la tête. « Wouaw, ! La tête... Y a pire que moi apparemment aujourd'hui. Ça doit faire mal. » Conclut-il.

Effectivement, le visage de Tom, en plus d'être marqué de cernes descendantes presque jusqu'au milieu des joues, avait un énorme bleu au niveau de la tempe, la lèvre coupée et, en regardant attentivement, une légère marque de strangulation à la base du cou. Tom l'avait regardé presque avec haine avant de lâcher un simple mot, en se retournant, murmurant de façon à ce que les autres entendent tout de même.

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