Illusion

chapitre 19

Chapitre 19 :

Combien de temps ils restèrent à s'enlacer ? Combien de temps ils restèrent sans parler ? Ils ne le savaient ni l'un ni l'autre. Ils avaient juste eut besoin de se retrouver et aucun mot n'était nécessaire pour ça. Ils avaient fini allongé sur le lit du blond à se cajoler tendrement et peut-être également tristement. Tom gardait les yeux fermés de peur de se réveiller de ce rêve. Il était bien là et ne voulait pas que ça change. Que pouvait-il faire pour garder cette illusion dans son cœur ?

Gustav était rentré chez lui pour prendre une douche et dormir un peu. Il avait beau essayer de faire le fort, tout ça le retournait plus qu'il ne voulait l'admettre. Il regrettait d'être partit, ou plutôt, il regrettait de ne pas avoir tiré Tom avec lui dans ce centre. Il savait qu'il n'aurait pas pu, qu'il fallait être volontaire et suffisamment déterminé pour l'intégrer, mais quand même. Il avait peur car il était maintenant beaucoup trop lucide pour ne pas voir l'état de son meilleur ami et il paniquait plus qu'il ne le souhaitait. La vérité commençait à lui faire appréhender l'avenir. Il s'endormit la tête remplie de question.

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Les jours passaient, certains trop lentement, d'autres beaucoup trop vite. Bill essayait de rester auprès de Tom, mais ce dernier se faisait de plus en plus distant. Gus tentait de le raisonner, de lui faire ouvrir les yeux. Il ne se rendait pas compte que le blond les avait ouvert il y a longtemps et trop vite, trop brusquement sur son monde. Chaque fois que Tom faisait un pas en avant, deux en arrière suivaient aussitôt.

Tom ne voulait plus de l'argent du brun, ce qui laissait ses deux amis angoisser déraisonnablement. Bill avait lâché les petits boulots qu'il avait accumulé ces derniers temps et ne travaillait plus que le week-end dans un magasin de fripes. Ça ne payait pas très cher, mais c'était suffisant pour sa propre vie. Il n'avait pas retouché sa guitare depuis que Tom ne lui apprenait plus. Il n'avait plus vu non plus Tom retoucher à la sienne d'ailleurs. Ils arrivaient encore à passer quelques soirées ensemble devant un film ou à se cajoler tendrement, mais ces moments devenaient de plus en plus rare. Gustav, lui, ne trouvait pas les mots pour faire flancher Tom et il désespérait d'y arriver un jour.

Un mois que rien ne changeait, ou juste en pire. Tom ne parlait presque plus et avait recommencé à se piquer tous les jours. Ses nuits, Bill ne voulait même pas y penser, il avait déjà pleurer toutes les larmes qu'il pouvait verser et hurler tout ce qu'il pouvait cracher, mais Tom lui échappait irrémédiablement. Il n'arrivait plus à trouver l'espoir et le courage nécessaire.

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Tom était chez lui, la journée avait été longue et plutôt mauvaise. Bill s'était invité à manger avec lui et avait bien sur tout ramener pour pouvoir préparer quelque chose. Le blond n'attendait qu'une chose, être tranquille et pouvoir enfin se faire son fix. Cependant, Bill ne voulait pas partir. Il comprenait parfaitement que Tom le mettait gentiment à la porte, mais il ne voulait pas céder. Il voulait empêcher son petit ami de se piquer et peut-être qu'en restant dans l'appartement, il arriverait à ce que Tom ne fasse que sniffer. Enfin c'était ce qu'il avait espéré. Il voyait Tom s'énerver de plus en plus avant de finalement lui dire clairement et presque méchamment de partir. Bill ne bougea pas.

Le dreadé crispa les poings et serra la mâchoire en grognant de mécontentement. Il se releva rapidement, la chaise tombant brusquement sur le sol alors que Bill sursautait. Il ne voulait pas avoir peur de son petit ami, mais ses vieux démons refaisaient surface, le replongeant au début de leur relation.