Chapitre 18 :
Bill était resté un certain temps assis devant la chambre de Tom. Il ne savait pas ce qu'il attendait, mais il était incapable de bouger. Avait-il fait tout ça pour rien ? Est-ce que tout allait s'effondrer comme ça sans qu'il n'y puisse rien ? Il ne voulait pas. Il lui était impossible de lâcher l'affaire. Il avait séché ses larmes, ou plutôt, il n'en avait plus eux aucune à déverser.
Il avait sursauté lorsqu'au bout de plusieurs heures il avait finalement entendu du bruit dans la chambre et que la porte s'était réouverte. Il avait relevé la tête, mais Tom ne lui avait accordé aucun regard, sûrement parfaitement incapable de se rendre compte de sa présence. Malgré les circonstances, le brun ne pouvait s'empêcher de le trouver beau. Tom portait un pantalon noir qui semblait pour une fois à sa taille et un sweat blanc à capuche.
Bill ne réagit pas lorsque Tom enfila son blouson de moto. Il n'y a pas si longtemps que ça, le brun aurait hurlé au scandale si Tom avait voulu monter sur sa bécane dans un tel état, mais là, Bill était juste usé de tout ça. Tom avait recommencé et il n'y pouvait rien. Il le regarda partir, attrapant le casque et les clés dans l'entrée. Bill reposa sa tête entre ses bras, le corps encore parfaitement replié sur lui-même, adossé au mur. Il referma les yeux en se demandant si tout ça n'était pas qu'une vaste plaisanterie, qu'une immense perte de temps.
§§§
Bill fut réveillé par des bruits dans l'appartement. Il se leva difficilement, courbaturé par la position qu'il avait gardé pendant son sommeil. Il faisait noir partout et il devait se l'admettre, il n'était pas rassuré. Il pensait que c'était Tom, mais le doute persistait. Lorsqu'il alluma enfin la lumière, il resta au milieu du couloir comme un con et se demanda un instant s'il n'était pas encore endormi finalement. Il se mit à pleurer sans trop s'en rendre compte et alla se jeter dans les bras de son ami. Gustav était de retour et Bill voulait croire que la fin du cauchemar était arrivé en même temps que lui.
Il resta longtemps dans les bras de Gus à pleurer et à lui hurler dessus. Il lui en voulait, il s'en voulait aussi, mais finalement, il était juste heureux de le revoir. Il voulait tellement que Tom soit là. Il voulait tellement que tout s'arrange, que tout revienne comme c'était il y a encore quelques jours.
Ils parlèrent longtemps assis dans la cuisine devant un café, le cendrier au milieu de la table, remplit des mégots de cigarettes qu'ils avaient fumé toute la nuit. Bill lui raconta tout et Gus passa par toutes les émotions possibles. Il se sentait coupable d'avoir fait autant de mal à son meilleur ami. Il y avait bien pensé en partant, mais il n'avait pas imaginé que Tom souffrirait autant. Il n'avait plus eu le choix de toute façon, il n'était plus en état d'attendre plus. Il était content d'apprendre l'évolution dans la relation de Bill et du dreadé et soulagé par la révélation du test que Tom avait passé. Et il avait été anéanti d'apprendre l'état dans lequel son ami avait régressé en si peu de temps. Gus avait lui aussi raconté tout ce par quoi il était passé et Bill en fut soulagé à la fin de son récit. Il ne les avait pas abandonné.
Les deux jeunes hommes finirent par aller dormir dans le lit de Tom qui n'était toujours pas réapparut.
C'était l'après-midi et ce fut le bruit de la moto qui les réveillèrent tous les deux en sursaut. Ils n'avaient dormi que quelques petites heures, mais Bill et Gustav s'étaient levés d'un même bon. Tom était rentré et Bill s'était presque jeté sur lui, mais il avait été vite repoussé. Le dreadé n'était vraisemblablement pas d'humeur. Il n'avait pas dormi et avait roulé longtemps. Il planait encore un peu. Bill détestait ça, l'odeur des autres hommes sur Tom, mais il décida de ne pas en parler. Ce n'était certainement pas le bon moment.
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Illusion
RomanceTom et Gustav sont amis depuis longtemps et c'est ensemble qu'ils ont fini par sombrer dans la drogue. Lorsque Bill rentre dans la vie de Tom de façon involontaire, il ne peut déjà plus en ressortir. Il veut l'aider, il s'acharne, il s'accroche. Les...