Une caresse, une poussière de fée venant ramener ma peau morte à la vie. De l'eau venant ressusciter une plante morte agonisante.
Le doigt fragile et plus blanc que la neige qui manifeste silencieusement sa vie, refusant de tomber dans le gouffre de la mort qui l'attend les bras grand ouverts.
Je refuse de céder à ce mirage et serre les dents pour oublier cette affreuse hallucination. Cela fait des jours que je ne dors que d'un œil, attendant son réveil qui a l'air si loin, si difficile à avoir que je le vois désormais comme un rêve hors de portée qui ne fait que me garder en vie pour quelques jours.
Un gémissement inaudible me ramène à la raison. Je me relève en sursaut. Ce n'est pas un mirage, ni une hallucination, ni un rêve. Je la regarde sans savoir où regarder, et parle sans savoir quoi dire, effrayé par deux forces qui me surplombent comme deux monstres: La peur que ce ne soit que mon imagination qui me joue des tours d'un coté, et la peur que ce ne soit que le dernier souffle d'un vivant qui quitte ce monde de l'autre. Mais entre ces deux monstres se trouve un ange gardien: L'espoir. L'espoir de voir le visage de Samar s'illuminer à nouveau de joie et de santé, de la voir sourire et rire, même de la voir pleurer ! Je préférerais la voir sombrer dans la tristesse et que je sois à ses cotés pour sécher ses larmes que de la voir agonisante et rester là sans rien pouvoir faire. Je ne veux pas qu'elle me quitte, elle ne pourrais pas me quitter aussi facilement.
- Samar... Samar oh putain tu es enfin là !
Je souris comme un gamin en lui caressant vivement le visage de mes deux mains aussi rouges que le sang. Ses yeux s'ouvrent lentement, m'offrant une bouffée d'oxygène me redonnant la vie. Je reste quelques secondes près d'elle, un sourire indélébile collé aux lèvres, caressant sa main activement et la frottant comme si je voulais imprégner sa peau dans tout mon corps.
- Bon sang tu es vivante, soufflais-je en collant mon front brûlant au sien plus froid que la mort, lui transmettant ma chaleur alors qu'elle me transmet son toucher rafraîchissant.
Un sourire faible illumine son visage alors que nos yeux se croisent pour la première fois depuis des jours. Le vert de ses yeux se mélange au bleu des miens, formant un paysage paradisiaque que nul Homme ne pourrait voir, un paysage féerique formé par l'amour de chacun, une forêt vierge et calme entourée d'une mer immense et protectrice.
- Je.. Je dois aller prévenir les infirmières, soufflais-je en sortant presque en courant de la chambre, souriant comme un bébé ayant retrouvé un jouet qu'il avait perdu sous le canapé depuis des années.
***
Je traverse les couloirs en courant, cherchant une quelconque personne en blouse blanche qui pourrait m'aider. Les personnes me croisant riant comme un retardé dans les couloirs me prennent pour un des patients de l'étage psychiatrique mais je m'en fou carrément.
Je ris encore plus quand je me rappelle que Aimée était endormie dans la chambre de Samar. J'ai dû la réveiller avec mon élan, et elle doit être en train de casser les tympans de ma Samar à l'heure qu'il est.
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Enfin libre ?
Mystery / ThrillerAprès sept ans d'enfermement, un prisonnier peut enfin faire face au monde. Mais sortir après des années de passivité est-elle une si bonne idée ? Entre profiter de sa liberté, retrouver son ancienne vie et savourer une vengeance si tentante, notre...