Chapitre 1

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La nuit cède enfin sa place aux premières lueurs du jour qui annoncent leur arrivée en tapotant sur la fenêtre, qui soit dit en passant est toute petite par rapport à l'immensité de notre cellule. Cette lumière me fait du bien.

Tel un rituel quotidien, j'observe ces premiers signes de lumière apportant leur signe de bonheur dans une cellule remplie du moisi de la tristesse et de la mort. Ces quelques rayons de soleil ne vont pas transformer ce cimetière en parc fantastique.

"Jonathan Sagara !"

Je saute de mon lit et me dirige vers le garde qui me regarde à travers la petite ouverture de l'immense porte en métal. La seule chose que je vois de lui sont ses iris verts et perçants.

Il ouvre, me met les menottes et m'emmène je ne sais où.

On va se promener ? J'en doute... Et je ne veux même pas lui demander, on verra bien.

Je ne regarde que mes pieds qui bougent un pas derrière l'autre sur le sol grisâtre du couloir.
Le silence pesant n'existe plus dans ces parties de la prison. Les claquements de porte, les cris de gardes et les rires des employés ne laissent pas de place au calme.

Je traverse les longs couloirs accompagné de mon "Garde du corps" et arrive enfin au bureau du responsable de notre bloc.

Après le salut militaire de base entre le garde et le responsable, on m'invite à m'asseoir, et le responsable commence son discours que je connais maintenant par coeur, mot pour mot.

- Vous savez très bien que nous ne mettons personne en prison si nous ne sommes pas à cent pour cent sûrs de sa culpabilité...

Je reste silencieux... Ces discours me dégoûtent. Ils savent très bien qu'il y a des milliers d'innocents en ces lieux, qui n'ont rien fait mais qui sont enfermés ici simplement car ils ont été "au mauvais endroit au mauvais moment".

- Mais nous savons aussi..., continue-t-il, changeant pour la première fois la monotonie de ses paroles. Même le plus grand chef de mafia peut changer, non ? Et bien nous avons remarqué que ces dernières années vous étiez plutôt... calme.

Calme... ce mot serait plus adéquat pour qualifier un chien. Peut-être qu'on va aller me promener, ou me donner une friandise pour me récompenser.

- ... Nous avons décidé, alors, de vous libérer deux ans en avance. Au lieu de neuf ans de prison vous n'en avez passé que sept. N'est-ce-pas extrêmement généreux de la part de cet établissement ?

Je reste silencieux depuis que je suis entré, mon pied battant le sol à un rythme plus rapide que le débit de parole de cet homme.

Je vais sortir ? Ma première réaction est sûrement la plus classique... Enfin libre, enfin ! Je vais enfin pouvoir sortir de ce trou à rats misérable !

Mais après, je me rappelle... Pourquoi sortir ? N'est-ce-pas la même chose à l'intérieur de ces murs ou bien à l'extérieur ? Exactement le même calvaire, alors pourquoi m'en réjouir ?

Au moins ici, les murs qui me limitent sont visibles et palpables. Je les vois, les touche. Mais dehors, je serais limité par des murs beaucoup plus imposants et invisibles. Que je ne vois pas, mais que je sens.

- Vous semblez bien silencieux Mr. Sagara, n'êtes-vous pas content de retrouver votre liberté ? Enfin... je suppose que vous êtes du genre impassible. On vous guidera jusqu'au bureau des objets. Vous prenez ce qui vous appartient et a vous la liberté !
Nous avons déjà appelé vos parents pour vous chercher.

Un rire moqueur sort de ma bouche. Mes parents hein ? Très drôle la blague... très drôle....
J'ai dépassé mes dix-huit ans il y a un bon moment, mais cette phrase me colle toujours tel un chewing gum coincé sous ma chaussure.

Je sors, toujours menotté et suivi du gros gaillard qui me sert de garde, et arrive au bureau des objets pour récupérer mes biens.

Alors, téléphone portable, porte-monnaie qui est plus vie que la cervelle de celui qui me le donne avec un sourire artificiel, et c'est tout.

"Attendez !"

Quoi encore ?

Je me retourne et regarde l'employé qui me tend une feuille de papier.

-Une lettre vous est arrivée il y a deux jours.

- Une lettre de qui ? Je réponds calmement.

- De vos parents...

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Voila le premier chapitre !

Je sais pas si c'est bien mais à la première seconde où j'ai publié mon prologue j'ai déjà eu 5 vues !

C'est peu je sais mais pour une première je "crois" que c'est assez bien nan ? ... Non ?

Merci d'avoir lu !

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Enfin libre ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant