Chapitre 37

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Me voilà, debout près de la porte de la salle de réunion, avec des employés figés et une Wilkerson debout, les bras croisés, qui va finir par broyer ses dents à force de les serrer.

- Bonjour Mr. Jonathan, vous savez je préfère qu'un employé nonchalent ne se présente pas au lieu de venir en plein milieu de la réunion en courant, dit-elle avec un sourire ironique qui s'efface en une fraction de seconde.

Je reprend mon souffle lentement pour empêcher les mots 18+ qui me passent dans la tête de sortir.
Moi, un homme aussi grand que la porte derrière moi, viens de se faire réprimander par une jeune femme de 24 ans. Vive la dignité !

- Excusez-moi mademoiselle mais quand j'ai reçu le message je n'étais pas dans l'entreprise, je finis par sortir.

- Ah oui ?

Elle fronçe encore plus ses sourcils et me regarde d'une façon faussement surprise.

- Je ne vous ai rien demandé de dehors et votre pause est terminée il y a dix bonnes minutes, continua-t-elle les bras croisés sur sa poitrine.

Je m'enfonce encore plus. Je ne réponds pas et me contente de prendre ma place.

Isabelle tousse à côté de moi pour retenir son rire. Je lui donne un léger coup de coude dans le bras.

- Hey, me dit-elle amusée. Mais attends...

Elle me regarde.

- Tu t'es fait quoi au nez ?

- C'est maintenant que tu le remarques ? Je te le dirais après là on est en plein milieu d'une réunion si tu n'as pas remarqué.

***

Après cette journée pourrie, je n'ai pas la tête à conduire. Il y a environ une demi heure de marche de l'entreprise jusqu'au magasin. C'est pour cela que je choisis de revenir à pied.

...
... vous devez surveiller Mr. Stoglin ... surveillez Mr. Stolgin ... nous avons embauché un nouvel employé, Mr. Justin Folso... je ne veux pas une nouvelle bataille dans mon entreprise ... je t'ai envoyé la facture de la maison ... je la veux dans trois jours...

- Ah !!

Pris d'un instant de fureur, je cognes de toutes mes forces sur le premier objet à proximité: un ballon de foot avec quoi des enfants jouaient un peu plus loin.

J'ignore la mine impressionnée des enfants qui me demandaient d'aller jouer avec eux, et j'enfonçe ma tête rouge entre mes mains et essaye de me calmer.

- John ?

Après avoir entendu mon nom, je me retourne pour voir ma mère près de la place du marché de notre région.
Elle s'approche vers moi.

- Est ce que ça va ?

- Oui et toi ? Je réponds en forçant un sourire.

Elle ne me croyait pas, mais laissait passer cet incident.

- Qu'est ce que tu as au nez ? Me demanda-t-elle les yeux grands ouverts. Tu ne t'es pas encore battu j'espère !

Dans mon adolescence, je n'étais pas le gars le plus calme au monde. Je me mettais facilement en colère, et ne permettai à personne de me marcjer sur les pieds. Ça m'a permis de me faire respecter par les plus grands, sans compter les nombreux bleus que j'avais reçu.

- Non maman je..., dis-je en soupirant, quelqu'un a ouvert la porte de mon bureau alors que je m'apprêtai à sortir.

Elle me regarde pour essayer de voir une petite lueur de mensonge dans mes yeux, ce qu'elle ne voit pas, c'est pour ça qu'elle me sourie et nous continuons notre marche.

Enfin libre ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant