Chapitre 73

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°•○°•○Point de vue de Samar°•○°•○

Aimer quelqu'un c'est lui donner le pouvoir de nous détruire...

Je pense que c'est vrai... Quand il m'a regardée dans les yeux et avouée que tous mes soupçons, toutes mes peurs étaient bien vrais, j'ai bien entendu mon cœur se briser en mille morceaux. Cet enregistrement m'a montré un Jonathan complètement différent de celui que je connaissais, le vrai Jonathan. Cet enregistrement m'a montré à quel point j'étais aveugle, à quel point j'étais stupide de croire qu'il existait un homme aussi gentil et mignon que lui. Il m'a menti jusqu'au bout sans aucun scrupule, et je pense, maintenant, que j'ai du mal à croire qu'il existe un homme aussi insensible et aussi cruel que lui... ou une femme aussi crédule que moi.

Une faible lumière entre dans ma chambre sombre alors que l'embrasure de la porte commence doucement à s'agrandir.

- Non maman, murmurais-je dans un souffle presque inaudible en plongeant ma tête dans mon oreiller blanc.

- Ma chérie il faut que je tu me parles, supplie ma mère en refermant la porte derrière elle.

Je me sens légèrement apaisée une fois que la lumière qui s'est infiltrée dans ma chambre disparaît et laisse sa place au noir complet qui me convient si bien...

À travers mon moelleux petit oreiller, je vois ma mère qui s'assoit près de moi au bord du lit. Ses caresses s'infiltrant dans mes cheveux me rappellent le merveilleux souvenir des mains de mon amour qui me caressait les cheveux sans arrêter, et qui maintenant ne pourront plus jamais retrouver contact avec moi. Cela me fait lâcher des larmes qui coulent lentement le long de mes joues alors qu'un long souffle s'échappe de ma gorge.

- Ma chérie, continue ma mère en intensifiant ses caresses. Je n'arrive pas à croire que c'est ce jeune homme qui m'avait l'air si aimable qui a réussi à te faire ça.

- Maman, pleurais-je en enfouissant ma tête encore plus dans les oreillers.

Je détruis le barrage que j'avais construit dans mes yeux et libère le torrent de larmes et de pleurs que j'avais emprisonnés longtemps, beaucoup trop longtemps.

Elle se lève et vient s'asseoir rapidement à coté de moi dans le grand lit. Ma tête repose alors sur la poitrine de ma mère qui n'arrête pas de me caresser lentement les cheveux. Je pleure toutes les larmes de mon corps, essayant de retenir les cris de rage et de tristesse qui me viennent à chaque fois que la silhouette de Jonathan se dessine dans ma tête, à chaque fois que je vois ses yeux bleus qui me regardent amoureusement.

- Oh mon dieu, souffle ma mère. Qu'est-ce-que ce garçon t'a fait ma chérie ? Dit-le moi, chuchote ma mère une fois que mes sanglots s'atténuent.

- Il m'a brisée maman, pleurais-je comme une petite fille. Il a joué avec mes sentiments... comment a-t-il pu maman ?! Sifflais-je dans un dernier souffle de rage.

Ma concentration diminue rapidement, m'empêchant de prononcer un mot de plus. Ma tête est si serrée, je déteste tout, je ne veux rien. Je veux juste pourrir ici, dans le noir. La lumière est mon ennemi, la nourriture mon adversaire. C'est à se demander si je suis toujours humaine, si je suis toujours en vie. Même les bras de ma mère qui m'étaient si réconfortant toute ma vie ne paraissent que de simples bras entourant un corps inerte, sans vie, sans sentiments.

- Ma chérie, chuchote-t-elle en embrassant mon cuir chevelu. Tu es Samar Wilkerson: la fille multimilliardaire du grand Gérard Wilkerson. Et tu es une femme magnifique, extrêmement belle. Une jeune femme comme toi ne va pas rester à l'abris de ce genre de chose trop longtemps...

Enfin libre ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant