Son âge? Quelle importance puisque je l'aime... (Amour Sucré) ✅

Chapitre 2

Le lendemain, Hortense était réveillée bien avant le lever du soleil. En effet, elle était bien trop excitée pour dormir d'un sommeil tranquille, et ne parvenait pas à s'assoupir longtemps. Elle était impatiente de découvrir enfin le château qu'habitait Lysandre, et d'en apprendre plus sur lui. Elle voulait voir autre chose que la simple vie de paysanne. Et les commérages qui couraient déjà ne ternissaient en rien sa joie. Car dès que le noble était parti, les habitants du village s'étaient empressés de colporter ce qu'ils avaient vu ou cru entendre. On racontait donc que Jeanne avait vendu sa fille au vieil aristocrate retiré dans le manoir voisin en échange d'une confortable rente. Mais, étonnamment, Dakota n'était pas venu la voir pour lui reprocher de laisser courir ces bruits-là. Elle ne l'avait même pas aperçu lorsque les villageois étaient rentrés, tard dans la nuit. Cependant, cette absence ne la dérangeait pas, bien au contraire.

Pour le moment, elle était allongée sur sa paillasse, près de la cheminée. Sa mère ronflait à l'autre bout de la pièce, et la rousse soupira en plaquant ses mains sur ses oreilles tout en jetant un regard noir à la forme au fond de la maison. Cette dernière n'était pas très grande, et contenait un espace pour cuisiner, la place pour leur permettre de coucher ou accessoirement se laver lorsqu'elles en avaient le temps, et une table en bois, près de l'âtre.

Elle se retourna sur la paille en grommelant. Il lui en coûtait de rester allongée, elle qui avait envie de courir jusqu'au château... De plus, le jour pointait depuis un long moment par la fenêtre. Mais sa mère avait insisté pour être réveillée quand sa fille s'en ira, afin de lui préparer de quoi manger là-bas. Et donc la rousse se retrouvait là, à attendre que Jeanne daigne sortir du sommeil. Hortense finit par souffler, et se leva. Elle était vêtue de sa chemise, et passa par-dessus ses autres vêtements, puis, s'armant de courage, elle réveilla la matrone. Cette dernière grogna, puis, secouée par sa fille, elle ouvrit les yeux avant de les plisser à cause de la luminosité. Elle se souvint ensuite que c'était le premier jour de sa nouvelle rente, alors elle se leva rapidement, s'habilla, et commença à menacer la rousse :

« - T'as intérêt à faire bonne impression, c'est clair ?! Parce que je sais pas si tu t'rends compte, mais cinquante deniers, ça fait beaucoup d'argent ! Alors je compte bien en profiter longtemps ! »

Hortense se contenta d'acquiescer en murmurant « Oui » aux moments qu'elle jugeait opportuns tout en l'aidant à préparer son repas. Il était constitué de pommes de terre bouillies et de pain. Lorsqu'elles eurent fini, la rousse mit son plat dans une écuelle qu'elle recouvrit d'un torchon, puis, ayant du mal à contenir son excitation, elle commença à se préparer. Elle s'empara d'un baluchon, y mit le récipient, puis chaussa ses sabots, noua son fichu sur ses cheveux et se tourna vers sa génitrice. Cette dernière la fixait en fronçant les sourcils :

« - Cache ta joie, Dakota t'accompagne jusqu'au château. Comme ça, vous pourrez parler. »

Immédiatement, la joie de la jeune femme retomba, et elle se retint de soupirer. A la place, elle étira un faux sourire, se força à embrasser sa mère sur la joue, et sortit. Et comme Jeanne l'avait dit, Dakota se tenait accoudé à une barrière, en face de la maison. Lorsqu'il la vit, il se redressa, et attendit froidement qu'elle le rejoigne. Un silence gênant s'installa tandis qu'ils se mettaient en marche, qu'elle tenta de briser :

« - Euh... Merci de m'accompagner ? »

Il pila net au milieu de la route, et se tourna vers elle :

« - Merci ? Mais jamais t'aurais dû accepter ça !

- Mais je...

- Tais-toi ! la coupa-t-il. T'es au courant que y'a des rumeurs qui courent ?!

- Mais c'est pas ma faute, je...