Chapitre 11

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« - Ça ne marchera jamais.

- Voyons, mademoiselle, ne soyez pas si négative... »

Hortense était debout devant un miroir en pied dans une des chambres de la demeure de Castiel. La pièce était richement aménagée, avec un lit recouvert de brocard, un lustre suspendu au plafond, plusieurs tables et un bureau d'acajou à l'opposé de la pièce, ainsi qu'une grande bibliothèque et une coiffeuse en marbre blanc. La rousse était uniquement vêtue d'une chemise, achetée par le noble aux cheveux rouges. A côté d'elle se tenait Violette, une femme de chambre d'une de ses connaissances. Elle était en train de coiffer les longs cheveux roux de la jeune femme, qui se lamentait sans s'arrêter. La servante finit par dire d'une petite voix :

« - Vous devez croire en vous...

- Jamais, je ne peux pas ! Vous me voyez évoluer au milieu de tous ces nobles gens ? Je... J'en suis incapable. »

Violette resta muette, et posa la brosse sur une table avant de prendre un corset. En voyant cela, Hortense fronça les sourcils :

« - Qu'est-ce que c'est ?

- Un corset. Ça donne aux dames une taille fine et une généreuse gorge. »

La rousse haussa les épaules, et leva les bras pour que la femme de chambre puisse le lui mettre. Elle constata tandis que la servante le laçait :

« - C'est comme un corsage, finalement...

- Pas vraiment. »

Soudain, la paysanne eut des difficultés à respirer, et s'exclama :

« - Desserrez-le, je vous en prie !

- Je ne peux pas. Le principe d'un corset, c'est d'être serré. »

Hortense se maintint à un des colonnes du lit, et hoqueta, sentant l'air devenir plus difficile à inspirer. Elle ne pouvait plus gonfler sa cage thoracique comme avant. Puis, Violette vint se placer à côté d'elle, et s'inquiéta :

« - Mademoiselle, vous allez bien ?

- Oui, je... Je dois m'habituer. Ne vous en faîtes pas.

- D'accord. »

Elle alla chercher la robe que devait mettre la rousse, et l'étendit sur le lit. Puis, elle se tourna :

« - Venez mademoiselle, je vais vous coiffer. Asseyez-vous devant la coiffeuse. »

Avec grande peine, Hortense s'exécuta, puis, tandis que la servante séparait sa chevelure en deux, elle lui demanda :

« - D'où venez-vous ?

- D'Artois.

- Et pourquoi êtes-vous devenue femme de chambre ?

- Je... »

Elle ne semblait pas à l'aise, alors la jeune femme lui sourit :

« - Ne vous en faîtes pas, je ne poserai plus de questions.

- Merci. »

En silence, elle natta les deux parties des cheveux roux, puis les enroula en un élégant chignon. Ensuite, elle boucla à l'aide d'un fer les quelques mèches qu'elle avait laissé libre, et les fixa autour du chignon avec des pinces richement ouvragées. Elle soupira :

Son âge? Quelle importance puisque je l'aime... (Amour Sucré) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant