Chapitre 17

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Le soir, après une journée passée dehors, ils se détendirent dans la chambre de Lysandre. Ils avaient encore leurs tenues de la journée, et Hortense avait insisté pour qu'il lui lise quelque chose. Le fait qu'il puisse assembler toutes ces arabesques mystérieuses pour former des mots la laissait admirative. Il s'était donc assis sur un fauteuil, et elle avait choisi de s'asseoir à ses pieds. Elle posa ses coudes sur les genoux du noble, et attendit avec impatience qu'il commence à lire. Il posa sur elle un regard attendri, et ouvrit le livre. Elle l'observa se racler la gorge, et il entama sa lecture. Sa voix chaude résonna dans la pièce, et elle se cala plus contre lui, fermant les yeux pour mieux écouter. Malgré le fait qu'elle ne connaisse pas la plupart des mots, qui étaient trop compliqués pour son maigre vocabulaire de paysanne, elle appréciait ce moment. Elle ne voulait pas se l'avouer, mais elle se concentrait davantage sur la voix de Lysandre que sur l'histoire. Elle aurait pu l'écouter pendant des heures et des heures sans se lasser. Elle sombra bientôt dans une douce torpeur, bercée par sa voix, et lorsqu'il s'arrêta de lire, elle ouvrit légèrement les yeux en murmurant :

« - Le livre est fini ?

- Non, Hortense, mais vous êtes fatiguée.

- Mmh ? Non, ce n'est pas vrai, je... »

Un bâillement la coupa, et elle l'entendit rire. Il bougea légèrement, puis l'attrapa par les bras pour la relever vers lui. Il l'assit sur ses genoux, et elle se blottit contre lui. Il avait le nez dans ses cheveux, et elle le sentit inspirer l'odeur qui s'en dégageait. Il l'entoura de ses bras, et elle marmonna :

« - C'était bien. Vraiment bien.

- Merci. »

Il embrassa son crâne, et elle soupira :

« - On peut rester comme ça encore un peu ?

- Si cela vous fait plaisir, oui. »

Il resserra son étreinte autour d'elle, et la rousse laissa sa tête reposer au creux de son épaule. Elle demanda à voix basse :

« - Pourquoi vous n'aimez pas Nathaniel ? »

Elle le sentit se raidir, et elle tourna légèrement sa tête vers lui :

« - Je demande ça parce que vous n'aviez pas l'air heureux quand il est venu ce matin. »

Elle plongea ses yeux dans les siens, et frissonna devant l'intensité de ses prunelles. Aussitôt, elle secoua doucement la tête :

« - Ce n'est rien. »

Elle referma les yeux, gênée, et l'entendit soudain lui murmurer à l'oreille :

« - Je ne l'apprécie pas, car... Car il vous regarde comme s'il était épris de vous, et... »

Il s'interrompit, mais elle resta silencieuse, comprenant que ces aveux étaient difficiles. Il finit par soupirer :

« - Et cela ne me plaît pas du tout. Je veux être le seul à vous regarder ainsi, et... J'ai peur qu'un jour, vous le préféreriez à moi. »

Elle comprit avec un coup au cœur ce qu'il ne disait pas : il était jaloux. Elle eut un léger sourire en se tournant vers le noble, et elle s'assit correctement sur lui. Elle arrangea ses jupes, laissant ses deux jambes pendre d'un seul côté. Puis, elle appuya lentement sa tête sur le torse de Lysandre, au niveau de son cœur, et écouta en silence les battements qui parvenaient à son oreille. Les bruits sourds étaient réguliers, et elle s'écarta ensuite pour prendre la main du noble, et la posa sur son cœur à elle. Il tressaillit lorsqu'il sentit sa gorge sous sa paume, mais ne bougea pas, et sentit à son tour les battements. Elle lui murmura doucement :

Son âge? Quelle importance puisque je l'aime... (Amour Sucré) ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant