Les Loups

Chapitre 1

  La maison est vide et silencieuse. Enfin un peu de paix, pensais-je. Mes parents sont à un souper quelconque et je n'avais aucune idée de ce que faisait mon frère et je m'en foutais un peu. Il était très distant ces temps-ci et j'aimais mieux le laisser à ses occupations que me mêler de ses histoires d'amour à deux balles et les conneries qui vont avec. Malgré notre ressemblance physique troublante, nous sommes différents, à l'opposé même.

Je suis de nature calme et douce, je ne me rappelle même pas la dernière fois que j'ai levé le ton, c'est dire.
Simon, lui, vit au jour le jour, tout mérite d'être vécu et il repousse sans cesse les limites. Les filles tombent dans ses bras comme des mouches tandis que je n'ai jamais eu de copain.

Arrivée à l'étage je m'étale de tout mon long sur mon lit et commence à lire une nouvelle collection de livres. Les livres sont mes meilleurs amis,avec Annie . Annie est tout pour moi, la sœur que je n'ai jamais eue, une jumelle cosmique. Nous nous côtoyons depuis le début du secondaire et nous ne nous sommes plus jamais quittées.

Après avoir lu quelques pages je m'arrête. C'est encore et toujours la même histoire, la jeune fille sage qui tombe amoureuse du bad boy et à chaque fois, il se révèle au final gentil et affectueux.
Je prends un autre livre et lis la 4 ème de couverture. "Un amour les lie à jamais, tel est leur destin, l'éternité. "
Bon.Est-ce que j'ai le goût pour le fantastique et une histoire qui n'a aucune chance de se réaliser? Oui, j'adore ça. Trans-planer dans un monde où tout est possible est un de mes passe-temps favoris.

Je commence ma nouvelle trouvaille quand la porte d'entrée claque. Simon est arrivé, je regarde l'heure, 7h30, il arrive drôlement tôt! C'est contraire à ses habitudes et prise de curiosité je vais le voir dans la cuisine, au rez-de-chaussée.

« Salut le frère!M'exclamais-je, qu'est-ce que tu fais ici si tôt? La petite blonde t'a laissé ? Tu es en grande peine d'amour?
-Ta gueule Tam, je reste pas longtemps je viens juste manger.
-Dommage,j'aurais aimé entendre cette belle histoire. Tu me fais une assiette? J'ai une de ces faims !

Il fouille dans le réfrigérateur et sort deux plats déjà préparés par notre mère.

-Tiens, fait-il en me donnant un bol plein de salade aux concombres,t'es joyeuse aujourd'hui.
J'éclate de rire.
- C'est quand la dernière fois où j'étais triste? Je crois que tu me confonds avec toi, j'ai beau avoir le même sourire ou presque, c'est pas le tien.
-C'est vrai, tu ne voudrais pas me le prêter quelques jours? Me demande-t-il la bouche pleine.
-Voyons,il y a vraiment un truc qui ne va pas, qu'est-ce qui se passe Sim?
-Élena, je ne peux plus la voir...
-Pourquoi? Elle a découvert ton tableau de chasse?
-J'ai dit je ne pouvais plus la voir, pas qu'elle ne voulait plus me voir.
-Alors quoi?
-Son père m'en empêche, il dit que je ne mérite pas d'être son gendre et encore moins de faire partie de la famille.M'explique-t-il en raclant les derniers morceaux dans son assiette.
-C'est chiant, mais c'est quoi la raison qu'il t'adonné?
- Oh! Heum...Mes gaffes, mes conneries, tout ça quoi... Je dois y aller! À plus petite sœur!
-Oui, c'est ça bye... Grognais-je »

Je déteste qu'il m'appelle petite soeur car je suis plus vieille que lui. D'un quart d'heure seulement, je l'avoue, mais c'est vrai quand même. Le qualificatif "petite"est venu au début de notre adolescence quand il a commencé à me dépasser de plus en plus. Passant d'un demi-centimètre à 20.

Je soupire et finis ma salade. Mon estomac plein, je range mon bol et son assiette dans le lave-vaisselle. Mes yeux tombent sur le téléphone de mon frère, il l'a oublié dans sa presse. Un nouveau message d'un certain Billy s'affiche : *Tu l'approches, t'es mort.*