Chapitre 8

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«Bonjour, j'aimerais prendre un rendez-vous pour heu... Un avortement.

- Bien sûr mademoiselle, vous devez remplir notre formulaire et nous donner la date qui vous conviendrait le mieux.
-D'accord, je dois me déplacer pour le formulaire ou vous me l'envoyez par courriel ?
- Par courriel, quel est le votre ?
-tamiableu@kmail.com, pour la date, samedi prochain, vous avez de la place ?
- À 14h
- C'est parfait pour moi.
- Nous vous accueillerons, je vous envoie le formulaire, au plaisir de répondre à vos questions.
- Merci, au revoir. »

Bip.
Je lâche un soupir, le rendez-vous est pris, je dois maintenant emmener Élena là-bas dans un peu plus d'une semaine. 10 jours, c'est tellement peu ! Mais la grossesse avance et on ne peut pas perdre de temps.

Appeler Élena n'est finalement pas une si bonne idée que ça, car elle peut être écoutée. Je dois passer par l'intermédiaire de Philippe.

La sonnerie annonçant la réception d'un courriel arrête mes pensées.
Nom, date de naissance, ça va, mais la date de début de grossesse, le lieu de naissance d'Élena, etc, ne sont pas dans mes connaissances. Une visite à l'hôpital est nécessaire, pour poser ces questions à mon frère.

À l'école, le lendemain matin, j'annonce les avancées dans notre projet de sauvetage. Je dois passer à l'hôpital le soir même et j'appelle Phil entre mon repas et le dessert.

«Salut! Je me demandais si tu voulais qu'on se voit demain soir ?
- Hey, Taly! Bien sûr! Demain soir, j'avais planifié aller au bar, tu pourrais me rejoindre là-bas !
-Heu... Oui-Oui pourquoi pas !
- Ce soir, tu fais quoi ?
-Je vais aller voir mon frère, ça fait longtemps que je n'ai pas été le voir.
- Veux-tu que je vienne avec toi ? Je...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que je refusai. S'il n'avait pas fait le lien entre moi et Simon, je devais garder la chance de mon côté. De plus, mon frère est tout sauf dans le coma. Il ronronne à longueur de journée. C'est sa façon de communiquer.

-Bon alors demain soir au bar, dit Phil. On pourra draguer des filles ! Héhé.
- Des filles ? J'étais un peu déstabilisée. Oui, enfin... Toi, bon...
- Ah oui ? Tu as eu ton quota la dernière fois, ça s'est sûr! Ahahaha!
- Oui! Aha...Bon alors à 9h?
- Parfait! Cho! »

Je regarde mes amis, un peu paniquée. La vraie Taly a... Draguer des filles ? Mais dans quoi je me suis fourrée ?! Je comprends un peu mieux pourquoi il n'a pas essayé de se rapprocher de moi comme tous les gars comme lui l'auraient fait. Je suis un peu comme un compagnon de chasse... Je dois remédier à ça, car si je suis capable de m'inventer une fausse identité, je ne peux pas fausser mon attirance envers les gars et à mon insu, envers Philippe. Cette dernière information,personne ne la connaît, même pas Annie. Je trouve que c'est une trahison envers Simon et je déteste cela.

La réaction de Tomy est quelque peu démesurée, il a pratiquement sauté de joie quand je leur ai annoncer, à lui et à Annie que Philippe croit que je suis homosexuelle. La justification que mon ami m'a donnée est que Phil ne pourrait pas me faire mal ou vouloir plus. Ça n'a pas trop de sens vu que quand tu forces quelqu'un, tu te fous un peu de savoir s'il est attiré par ton genre. Je lui fais part de mon raisonnement et il l'efface d'un balancement de main.

Après l'école, je me dirige vers l'hôpital, je n'ai pas les idées claires. Pourquoi Tomy a réagi de cette façon ? Pourquoi le fait que j'aille voir Phil le lendemain m'affecte autant ? Toutes ces questions furent remplacées par une seule quand j'ouvris la porte de la chambre de mon frère : Où était Simon??

Les LoupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant