J'ai mal:

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Je reviens lentement à l'appartement.Complètement gaga de ce qui vient de se passer. Je ne sais pas si j'apprécie ce que je suis entrain de devenir par sa faute. Il me change d'une telle façon que j'ai du mal à me reconnaître en sa présence.

Je dois avouer que je ne suis pas le même avec lui, c'est un fait indéniable. Je crois que c'est ça qui me fou le plus les nerfs : cette manière qu'il a de me perturber avec son sourire ravageur, ses yeux d'une intensité incroyable. Quelque chose est différent chez ce gars. Il est fragile et fort à la fois. Il est lunatique. Il est con comme il peut faire preuve d'une grande intelligence.

Tout en rêvassant j'ouvre la porte avec difficulté, j'ai dû m'y reprendre à plusieurs reprises tant je peinait à enfoncer la clé dans la serrure. 

Je ne prends plus la peine de prévenir de ma présence étant donné que personne ne sera là pour me répondre, à mon plus grand désarrois. Je jette le trousseau sur le plan de travail et lance ma veste sur le canapé.

Je dois sûrement avoir des devoirs à faire, on a toujours des devoirs de toute façon. Bon élève que je suis(notez le sarcasme) je m'y mettrais ce soir, ou jamais... De toute façon ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus aujourd'hui, et de manière générale.

Je décide d'allumer la sono pour mettre le Bluetooth. Je sélectionne un morceau et la musique rapidement dans mes oreilles, me procurant un long et agréable frisson. Sans même chercher à comprendre pourquoi je me mets à onduler au rythme de la mélodie. Je me laisse emporter et ferme les yeux. Je ne suis pas un grand danseur, et j'en m'en fou bien d'ailleurs personne n'est là pour me voir. Je suis seul, je suis bien

-Bébé ils sont où les verres ?Crie une voix dans mon dos.

Je sursaute et me retourne en hurlant,provoquant le même effet à la personne se trouvant devant moi.L'intrus est un homme d'une trentaines d'années, les cheveux blonds, les yeux bruns et le torse nue de tout vêtement. Mais d'où sort-il celui là ?

Alors que je le regard avec confusion et crainte lui pâlit à vue d'œil. Je me baisse donc et prends la batte de base-ball que j'ai caché sous le canapé le jours où nous avons emménagé ici.

-Vous êtes qui bordel ?! Je lui demande d'une voix forte et, pour une fois virile.

Il met ses mains devant lui et ouvre la bouche inutilement à plusieurs reprises, comme si les mots lui sont interdits.

-Lâche ce machin ! M'ordonne ma mère.

Je m'exécute instantanément comme un robot et me tourne vers elle. Je ne comprends rien à ce qu'il se passe. Elle est en sous-vêtements, les mains posées sur sa taille. Pendant une dizaine de secondes un silence pesant plane sur nous trois et je peux voir que je ne suis pas celui qui est le plus embarrassé: les deux se fixent, inquiets. Ça turbine dans ma tête, je le regarde lui,puis elle, puis de nouveau lui.

-Tu es rentré quand ? Je demande à ma génitrice.

Elle baisse les yeux et se gratte nerveusement la main droite. C'est pas bon signe, la seule fois où elle a fait ça c'est quand elle avait jeté mon doudou parce qu'elle trouvait que j'étais trop grand.

-Il y a à peine dix minutes, Barry et moi rentrions de boîte et ses enfants étaient chez lui alors j'ai préféré l'emmené ici...

-Parce que tu as supposé que je ne serais pas là ? Je rétorque sèchement.

Vert émeraude ( BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant