drunk confession ; y.seok

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[BTS + YOONSEOK]
— N/A, 2017.

3h du matin, un portable posé sur une table de chevet vibrait férocement. Il frissonnait contre le bois mat du meuble suédois, produisant un son tout aussi répétitif que moindre qui se répercutait contre les murs crème de la petite chambre aussi calme que silencieuse.

La nuit coulait, faisait son cours morne et monotone au coeur des rues et des habitations de la ville habituellement si animée. Rien ne se fait entendre à l'extérieur mis à part les basses lointaines d'une musique inécoutable et les vrombissements des moteurs rouillés.

Une masse informe se retourna dans un lit adjacent à cette table de chevet, visiblement dérangée par le bruit incessant que produisait le cellulaire agité. Mais elle ne comptait pas se réveiller, trop engagée dans un sommeil aux allures profondes et perdue dans ses rêves étranges.

Le téléphone appartenant à cette masse continuait, quant à lui, à se manifester à ses cotés, essayant désespérément d'attirer son attention. Mais rien n'y faisait. L'assoupi restait bel et bien couché sans plus bouger un seul de ses membres tétanisés par la fatigue.

On n'émergera pas, non.

L'endroit plongé dans le noir était si paisible et confortable qu'on ne pouvait se réveiller si facilement. On y était bien, allongé sur un matelas moelleux et lové contre les couvertures à la chaleur rassurante pour nos coeurs engourdis par la fraîcheur environnante.

À l'extérieur, une faible lueur émise par les néons publicitaires accroché au bâtiment d'en face filtrait à travers les fins rideaux, qui couvraient l'unique fenêtre de la pièce, pour éclairer la chevelure brune du garçon endormi, caressant sa peau nue de son faisceau blanchâtre.

Le téléphone se calma enfin, laissant ses vibrations passées se faire avaler par le silence de cette nuit d'octobre. Un son strident -bien qu'étouffé- retentit. Puis, quelques courtes secondes s'écoulèrent contre le papier peint aux teintes douces comme la mousse d'un café tiède. Et enfin, une voix s'éleva. Pâteuse, elle se faisait porter par le bas volume sonore du portable désormais immobile.

« Hoseok ? Jung Hoseok ? Tu dors ? »

Ce ton rauque et masculin était familier aux oreilles du jeune homme aux paupières closes, mais ce dernier ne tressaillit pas, définitivement plongé dans son repos plus que mérité. La voix se retrouvait à simplement parler dans le vide, ses mots percutant le corps assoupi sans jamais l'éveiller.

Le garçon au bout du fil parlait lentement et avec difficulté, comme si ses paroles étaient floues ou totalement bousculées au creux de son crâne tremblant.

« Pourquoi tu réponds pas ? T'es vraiment con. J'ai besoin de te parler moi. C'est Suga. Enfin, Yoongi... Ton pote, quoi. »

Le dénommé Yoongi marqua une pause, reconsidérant ce qu'il se devait de dire. Autour de lui, les sons de la ville tout aussi endormie que son ami pénétrait son propre téléphone pour bercer la chambre de Hoseok d'une ambiance étrange mais apaisante.

« Je sais même pas pourquoi je t'ai appelé maintenant. J'suis vraiment pas en bon état, tu sais. En fait là, j'suis dans la rue en train d'essayer de trouver mon putain d'appartement et je me suis retrouvé en au bas du tien. Alors je me dis qu'il était temps de parler. »

La masse endormie bougea à nouveau, comme si elle était maintenant mal mise. Le brun prit son oreiller entre ses bras mince et le serra au creux de ceux ci, fronçant doucement les sourcils en recroquevillant machinalement ses cuisses nues en direction de son torse finement dessiné.

« Je sais même pas par où commencer, Hobi. J'ai tellement de choses à te confier. »

Un bruit sourd se fit entendre, comme si Yoongi venait de se laisser tomber au sol pour s'y asseoir, suivit d'un fin gémissement d'inconfort. Il n'avait pas fait attention et son séant picotait de douleur. Pourtant, il n'y fit pas plus attention que ça, son état d'ébriété incertain jouant sur sa tolérance à la douleur.

« Je suis amoureux de toi. »

Tout redevint silencieux, à nouveau.

« Je sais que je suis totalement bourré mais je dis la vérité. Ça fait tellement de temps que je veux te le dire et je n'ai jamais su comment m'y prendre. Je suis perdu Hoseok ! Complètement paumé ! »

Un lourd soupir caressa le téléphone du locuteur.

« J'aimais les femmes moi. Une belle paire de seins et de jolies fesses me convenaient. Puis t'es arrivé, toi et tes lèvres pulpeuses, ton sourire adorable et ton énergie incroyable. Tu me rends fou Jung Hoseok. Qu'est ce que tu m'emmerdes ! »

Le susnommé se retourna à nouveau sur son matelas, ce dernier se retrouvant désormais bizarrement inconfortable. Sa peau le démangeait et il ne pu s'empêcher de gigoter au milieu de ses draps blancs.

« J'en ai marre. Je peux plus te voir draguer toutes les filles que tu croises, t'observer flatter les serveuses alors que moi tout ce que je veux c'est que tu me remarques, que tu m'apprécies comme moi je le fais. J'ai du mal à m'avouer que je pense à toi dans toutes les situations même les plus incongrues. »

Encore un soupir, amer cette fois.

« Tu me hantes Hoseok, jour et nuit. »

Yoongi rigola nerveusement contre le bas de son smartphone à l'écran fissuré.

« C'est dingue, 3 bières et quelques shots de vodka me suffisent pour avouer ce que je ressens depuis des années. J'suis faible quand même. »

Le garçon ivre renifla doucement, s'empêchant de sangloter. Il était tout simplement misérable, là, assis au bas de l'immeuble de l'homme qu'il aimait à étouffer ses pleurs ridicules contre la paume sèche de sa main gauche.

« Je vais sûrement regretter tout ça demain mais tant pis... »

Yoongi marqua une longue pause ponctuée de courtes inspirations paniquées et de longues expirations sensées le calmer. Il se tut, juste pour laisser à ses sanglots le temps de s'échapper et d'avoir le courage d'élever à nouveau la voix sans se briser.

« Je vais essayer de rentrer chez moi et d'aller me coucher maintenant. Bonne nuit Hoseok. »

La ville prit de nouveau la parole, enroulant le corps du plus vieux de son manteau de peine tout en berçant l'interlocuteur de ses sons vivants mais si lointains. Le blond soupira.

« Je t'aime. »

Il raccrocha.

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