walkers ; m.hyuck

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[NCT + MARKHYUCK]
— N/A, 2018.

Ce jour là, un soleil rouge brillait au centre du ciel gris, baignant l'espace à l'apparence tranquille d'une lueur claire et incertaine. On entendait peu, voire presque rien. Seule une brise tiède soufflait contre le véhicule stationné au beau milieu de la route inoccupée, faisant frétiller sa carrosserie branlante et couiner sa ferraille fortement rouillée.

Personne autour, aucune trace de vie ou d'une quelconque activité. Les brins d'herbe morte s'effritaient tendrement tandis que les arbres dénués de feuilles observaient leur bien triste solitude. Seule une simple présence de vie se faisait percevoir ; une presque imperceptible respiration affreusement calme résonnait, tranquille.

À l'intérieur du van cabossé, un jeune homme assis à même le sol comptait ses nouvelles trouvailles. Mark, adossé contre un des murs de son véhicule, observait les quelques boîtes de conserve qu'il venait à peine de récupérer, s'assurant que leur forme était parfaite et aucunement altérée, tout en suçotant doucement la sucette rouge qu'il avait entre les lèvres.

Sept. Mark s'était procuré sept conserves de plus. Il avait bien fait de parcourir toute cette route finalement. Bien que risquée, cette expédition au vieux supermarché aussi abandonné que vandalisé avait été plus que concluante. Le jeune garçon était loin d'être mécontent.

D'une lenteur extrême, il empila les boîtes, les poussant sur le coté afin d'également compter les nombreuses barres chocolatées volées. Le noiraud laissa ses longs doigts abîmés en effleurer les emballages, salivant à la simple vue de leurs couleurs légèrement fanée.

Même si la situation dans laquelle il se trouvait désormais l'avait fait grandir trop vite, le noiraud restait un enfant au fond de lui. La vision de tout ce sucre l'affama encore un peu plus mais il repris rapidement ses esprits. Mark aspira le liquide sucré qui se trouvait dans sa bouche. Puis, il compta de nouveau.

Rien ne pouvait le distraire, il était presque dans son monde. Mark était seul, sans qui que ce soit pour lui tenir compagnie et il n'aurait su dire si cela lui plaisait. Alors il n'y pensait pas vraiment. Le jeune homme n'avait point d'autre choix.

Il en croisait des gens, oh ça oui. Mais ils n'étaient jamais en état de vivre avec lui. Alors il ne les côtoyait pas. Mark se sentait seul, était seul, mais voulait aussi être seul. Au fond, vu tout le temps qu'il avait passé en solitaire, il ne savait plus vraiment si il était encore apte à socialiser. Alors d'un coté, il était plutôt content de ne croiser aucun humain sur sa route.

Le vent souffla un peu plus fort, la carrosserie vibra de nouveau et un hurlement déchira le silence de l'étendue. Le noiraud fronça les sourcils, ses yeux se levèrent des 16 barres chocolatées jonchant sur le sol en mauvais état. Alertes, tous les sens du jeunes hommes analysèrent la situation.

Mark entendit des pas, des semelles claquer le bitume détérioré ; ces sons secs entrecoupés de vagues sanglots lointains. L'adolescent n'aurait su dire si sa tête lui jouait des tours. Il sentit des perles de sueurs froides se former contre son dos, glissant le long de sa peau tout en effleurant l'intérieur de son sweat noir.

Alors il tendit un peu plus l'oreille. Les sons se rapprochaient, une vie s'amenait de plus en plus près de la sienne. Bizarrement, Mark sentit son coeur se serrer, mais ses traits restèrent fermés, inexpressifs. Il ne voulait pas se laisser avoir par sa sensibilité sensorielle. Alors il ne fit rien.

RECUEIL D'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant