Je suis terrifiée. Je suis terrifiée qu'il est pu arriver quelque chose à Aelie. Sinon, je ne me le pardonnerais jamais...
Dès notre rencontre, une complicité solide s'est installée entre nous. Elle promettait un longue et belle amitié. J'aimais sa manière de rire, ses yeux qui pétillaient, sa présence dans les moments difficiles, son point de vue amusé sur le monde... Je sais pas ce qui m'a fait réaliser les sentiments. J'ai mis beaucoup de temps à les accepter. C'était si soudain et si fort ! Et si nouveau...
J'avais de la peine à les contenir, chaque jour à ses côtés étaient une véritable torture.
Il y a quelques semaines, sous le chêne dans la cour, sans réfléchir, j'ai posé mes lèvres sur les siennes
Ni moi, ni elle ne savions ce que je faisais. Elle m'a gentiment repoussé en me faisant comprendre qu'il ne se passerait jamais rien. Et mon cur s'est brisé en mille morceaux.
La savoir seule, dehors, avec Selinda m'inquiète un peu. En dehors de la prison, tout peut changer. Faut que j'arrête, je deviens parano !
- Tu m'écoutes ? m'interpella Deïna, la sur jumelle de la fugitive.
- Hein ? De quoi ? Euh, non, pas du tout, j'étais dans mes pensées.- Je dois me vexer ? fit-elle dans un sourire.
- Désolé, c'est l'évasion qui me met un peu dans tous mes états.
- Je sais, moi aussi. J'avais beau ne plus parler à ma sur, je suis tellement inquiète ! Il peux tout lui arriver dehors... J'espère sincèrement qu'elles ne feront pas de bêtises ! Tu la connaissait cette Aelie ?
Si je la connaissais ? Si seulement elle savait !
- Euh, oui, un peu, de loin, quoi !
- J'espère que c'est pas une tarée qui va l'égorger au bout de deux jours de fuite... dit-elle tout en finissant de coudre la dernière bande bleue sur son drapeau. Nous étions à l'atelier de couture où nous fabriquions des drapeaux américains pour l'État. Ça se voit dans ses yeux qu'elle aime sa sur plus que tout. Je sais qu'elle a un énorme vide dans la poitrine, un trou béant qui fait terriblement mal. J'aimerais lui dire que je ressens la même chose mais ce serait signe de faiblesse et, ici, les signes de faiblesses, ça n'existe pas.
Les mesures de sécurités ont étaient renforcés depuis l'évasion de Aelie et Selinda. Nous étions fouillées deux fois à chaque entrée et sortie de l'atelier de couture. Nos surveillants étaient collés à nous comme des sangsues.
La tombée de la nuit était proche et j'observais depuis la fenêtre, le soleil commençant à caresser la ville lointaine qui commençait à s'éclairer de ses rayons. Je me demandais ce que pouvais faire Aelie à cet instant...

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Passé et regrets
Aktuelle LiteraturDans une prison pour femmes de haute sécurité, un évènement inattendu va bouleverser la routine morne de cette petite prison. Les crimes qui sont la cause de la présence des détenues resurgissent. Certaines les regrettes, d'autre non. Mais qui sont...