Suite Chapitre 1

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Mon cœur bat à tout rompre et ma cage thoracique à l'air de vouloir se détacher de mon corps. Mes mains sont moites et mes jambes sur le point de flancher.

Autour de moi l'environnement se modifie peu à peu , la salle blanche se transforme en une jungle où la chaleur est étouffante et le climat humide. 

Une odeur de terre mouillée est très présente et une envie de vomir me prend. Malgré l'avertissement de Travis de ne pas paniquer je ne peux malheureusement pas m'en empêcher. Je n'ai qu'une envie attendre. Attendre que le test s'arrête et qu'on me laisse partir.

Puis je me souviens de mon but , je marche , je ne sais pas vers quoi mais je marche , autour de moi je vois des choses que je n'avais jamais vues avant ce jour , les fleurs sont parfois plus grandes que moi , il y a une multitude de papillons qui virevoltent dans les airs au rythme d'une brise agréable. J'avance émerveillée comme une enfant ne me souciant plus de rien ,  ne pensant même plus au danger possible , je m'arrête pour sentir une fleur orangée particulièrement odorante dont le parfum me rappelle un agrume. 

J'entends un grognement sourd derrière moi , je me stoppe et écoute, il semble se rapprocher , je me retourne aux aguets mais le bruit semble venir de partout et surtout de nulle part. Les feuilles bougent , je contrôle ma respiration j'inspire et expire lentement par la bouche en espérant que cette chose s'éloigne. 

Puis plus un bruit , mon vœu s'est réalisé , je soupire de soulagement en fermant les yeux et riant de nervosité , mais quelque chose me heurte de plein fouet. Affolée j'ouvre les yeux je suis au sol sur le dos et mon bras droit me fait souffrir j'étouffe un cri de douleur. Je lève progressivement la tête afin de voir enfin la créature qui m'a attaquée , elle est à trois mètres de moi tout au plus.

Je n'ai jamais vu quoi que ce soit ressemblant un tant soit peu à celle-ci , sa peau est rose pâle quasi blanche , elle doit faire 2m00 de haut et 1m50 de long elle a quatre longues oreilles et un œil seulement au centre , sa gueule est immense et ses crocs acérés sont reliés par une multitude de filets de bave gluante. 

Elle va me tuer , je n'ai aucun moyen de m'en sortir vivante et la voix de la femme du haut parleur retentit dans ma tête et passe en boucle «quoi qu'il arrive ne mettez pas fin au processus». Il faut que j'agisse mais comment si je fuit elle va me rattraper , et je n'ai pas la moindre arme pour me défendre de plus mon bras droit me fait encore terriblement mal. 

Je regarde autour de moi et aperçois à une dizaine de mètres de moi un bout de boit taillé comme une lance celui-ci est dans main d'un homme en décomposition. Enfin son corps car le cadavre est dépourvut de tête.

Lentement je me retourne sur le ventre la , bête grogne mais ne bouge pas, je mets mes mains à plat sur le sol terreux ainsi que la pointe de mes pieds pour me donner de l'impulsion et courir plus vite je compte jusqu'à trois.

UN.

Respiration.

DEUX.

Respiration.

TROIS.

Je me lance et fais déjà trois mètre avant que la bête ne réagisse , je saisi la lance ou du moins ce qui peut servir de lance en passant dégoûtée à côté du cadavre et me retourne , l'animal me saute dessus et cache le soleil qui me brûlait jusqu'alors les yeux de part son intensité , je brandis la lance dans sa direction , elle vient se planter dans ce qui devrait être un de ses deux poumons , l'animal se débat mais reste en partie au dessus de moi , l'adrénaline me permet de le repousser vers l'arrière et de détaller rapidement , mais dans ma course folle j'ai l'effroyable impression de courir dans le vide mon effort est vain je n'avance plus , une force inconnue m'en empêche , je m'affole et ais de plus en plus de mal à respirer , mais peu à peu le décor disparaît et je me retrouve sous l'eau.

Mon pied est attaché par un nœud solide. Je tente de me dégager sans le défaire mais c'est impossible. J'étouffe de plus en plus. Je défais le nœud mais je ne suis pas assez rapide les pulsations de mon cœur sont de plus lentes , je panique , si je pouvais abandonner je le ferais mais je tient trop à la vie. Une partie du nœud bloque un de mes doigts il faut que je le défasse . Je tire d'un coup sec il se défait et je remonte à la surface mais au lieu de voir un ciel bleu je vois des lueurs rouges. J'émerge de l'eau et m'étale comme une loque sur un sol bouillant. Je me relève affaiblie autour de moi tout est fait de lave et de roche mais au loin je vois une lumière claire , peut être une sortie ou la salle. Le parcours pour y arriver est quasi impraticable.

Mais je dois le faire , je dois sortir l'air est lourd et je transpire comme si j'avais fait un marathon , mes vêtements sont secs et l'eau a disparue. Je prend de l'élan et respire un grand coup avant de sauter sur la première pierre si je la rate je meurs. Je cours et saute sans problème comme presque tout le reste du parcours. Mais les deux dernières roches qui me séparent de la sortie sont beaucoup plus éloignées. Je saute mais je vais louper la roche j'en suis sûre , je vais la louper. J'atterris sur un seul pied et sens mon poids basculer vers l'arrière , je tente alors de pousser sur mon pied qui est au sol mais je me retrouve un genou sur le rocher et une jambe dans le vide , le magma monte et touche la semelle de ma chaussure je peux la sentir fondre . 

Je me relève et court mon pied me fait souffrir mais la sortie est proche , le jour m'aveugle , je place ma main droite au-dessus de mes yeux en guise de rempart contre la lumière. Je sens un vent frais me fouetter le visage. Devant moi des lianes pendent , je ne peux pas voir d'où à cause des nuages. 

A l'autre bout il y a un pan de montagne escarpé je dois le rejoindre ou faire demi tour ce qui est impossible. Le fais de sauter de lianes en lianes me fait assez rire je me rend compte du grotesque de la situation c'est mon seul moyen de survie. Sauter de lianes en lianes. 

Je saute et agrippe la première je m'en sors plutôt bien jusque là , il me reste une dizaine de lianes avant la fin mais le vent souffle de plus en plus fort , les lianes bougent et sont de plus en plus dures à attraper mais je continue déterminée. Mes mains glissent sur une des lianes ma peau brûle sous l'effet de la vitesse. Je serre la liane avec mes pieds et stoppe cette descente infernale vers le vide et les rochers en bas , mes mains me font souffrir mais je poursuit.

 Au moment où je touche la paroi de la montagne une force surpuissante m'aspire et le décor change rapidement et je me retrouve debout face à Travis dans la salle de test son visage se tord dans une grimace de dégout. 

Je m'écroule à genoux mon bras me fait plus mal que jamais , mes mains sont en sang , mes vêtements sont sales j'y était donc vraiment ce n'était pas une illusion.

Travis me toise dédaigneusement pendant plusieurs minutes me regardant me tordre de douleur sur le sol glacé.

- Tu as réussi tes deux test , par conséquent tu es acceptée , on va venir s'occuper de toi. Et surtout n'oublie pas ma devise. Sans un seul mot de plus il quitte la pièce me laissant seule dans le plus grand désarroi.  

RebornOù les histoires vivent. Découvrez maintenant