Truth or Dare

onze

- Louis ?

Je sens le parfum qui se trouve derrière moi et.. ce n'est pas Louis : c'est Zayn. Il faut absolument que je rattrape le coup, vite. Vu le regard noir qu'il me lance, j'ai pas interêt à m'enfoncer.

- Je te taquine.

Je me retourne et le prend dans mes bras. Zayn hésite et me tire contre lui avant de déposer un rapide baiser sur mon front, toujours méfiant. Je tire légèrement sur les pointes de ses cheveux. Il sourit.

- T'as passé une bonne journée, babe ?

- Epuisante.. Mais heureusement que Lou' était avec moi.

- Lou'?

Je vois dans ses yeux qu'il regarde ailleurs. Il ne m'écoute pas et s'en fiche de ce que je dis. En même temps, c'est peut être mieux comme ça. Et pourquoi faut-il toujours le ramener dans la conversation ce Louis ? Et c'est normal que je sois aussi stressé à parler avec lui ? C'est censé être mon copain.

Il part sans dire un mot rejoindre ses amis, je souffle de soulagement

- BOUH !

- Le jour où tu feras peur, Niall, les martiens seront parmis nous.

- Bah, Louis se dis toujours être un alien, ça compte ?

Je ris en secouant négativement la tête, il fait mine de bouder. Niall n'a rien d'un adulte ; sa bouille me rappelle celle de mon petit cousin Mathieu, un petit français adorable. Des lumières dans les yeux, des émerveillements devant chaque chose, les expressions exagérées ainsi que la sensibilité et un caractère bien trempé. Remarque, je suis un peu pareille.

- Où sont les autres ?

- Sexy la robe, me fit-il avec un clin d'oeil.

Moment de panique : et si il avait parlé au gars pour l'accident de la salle de sport ! Je n'espère vraiment pas.

- Je répète, où sont les autres ?

- Louis, avec Dani' je crois, Liam il devait...

- Dani' ? je lui demande.

- Ouais Danielle, sa petite amie.

Un semblant de poignard se cogne contre mon ventre. Mes mains se posent sur celui-là, il est intact. Pourtant on aurait cru qu'il était réel. J'ai du paraître excessivement débile pendant ces quelques secondes. Pourquoi ce qu'il me dit me blesse comme ça ? Ce ne sont que des mots et je n'aime pas Louis.

- Ça va ?

- Oui ! T'en fais pas.

Je saute dans ses bras pour qu'il ne voit pas la larme couler le long de ma joue. Je l'essuie rapidement avant de souffler un bon coup. J'enchaîne rapidement :

- J'aimerai voir Liam. Où est-il ?

- Dehors. Il voulait passer à la bibliothèque chercher un truc. Tu m'appelles tout' ?

- T'inquiète !

Je cours vers l'extérieur et cherche mon ami. Liam est la seule personne avec qui je peux parler de choses aussi sérieux ; j'aime bien me trouver avec lui, c'est rassurant. Je le retrouve assis sur le petit muret devant la maison et ses doigts bougent sur l'écran de son téléphone. Il verrouille le sien et regarde le ciel. Mon cellulaire vibre.

De Joueur :
Comment se fait-il que tu ne sois pas dans ta chambre ?

Un frisson me parcours le corps, puis me rappelle que je ne sais pas qui il est, et qu'il ne me connait pas moi même. Ça fait quelques jours que je n'avais plus de nouvelles de lui. Notre jeu, enfin son jeu a continué, j'ai pu en apprendre davantage sur mon personnage, ça à l'air d'être un spécimen.

À Inconnu :
t'as rien d'autre à faire que me surveiller ?

De Joueur :
On devait se retrouver avec les gars.

Je ne répond pas. Je pose une main sur l'épaule de Liam et il sursaute avant de ranger rapidement sont téléphone pour me sourire.

- Désolé de t'avoir fait peur.

Il tape le sol de façon à m'inviter pour m'asseoir à côté de lui, ce que je fais.

- Tu ne vas pas à l'intérieur ?

- Je ne bois pas. Je ramène les gars. Et toi ?

- Je voulais pas que tu sois seul, je mens.

- Ou c'est toi qui ne voulait pas être seule ?

Je suis cramée.

- Hm..

Il passe un bras autour de mes épaules et je me confis à lui. Je lui raconte mon arrivée et mes gaffes sur Louis. Je n'oublies pas comment j'ai su que Louis avait une copine. Il écoute sans me couper.

- Tu l'aimes.

- Qui ?

- Louis.

- Non.

- Ce n'était pas une question, c'est la vérité. Tu tiens à lui plus que tu ne le crois, Kendall. Lui aussi. Vous ne pouvez pas le nier, ça se voit.

Je souris en l'entendant prononcer ces mots. Qu'est ce qu'il fait dans une école de mannequinat alors qu'il pourrait faire quelque chose d'intelligent dans sa vie, ce que j'entend par là c'est que je le verrai bien faire de grosses études.

- T'as pensé à être psy ?

- Non. Kendall, réfléchi à ce que je viens de dire.

- Non !

Je plonge ma tête entre mes mains et désespère en me rendant compte que Liam pourrait avoir raison. Je suis ridicule, mais vraiment. Liam se lève et se dirige vers la maison. Je le regarde faire sans comprendre. Je lui ai mal parler ? Qu'est ce que j'ai fait de mal ?

- Tu vas où ?

- Pisser. Tu veux m'accompagner peut être ?

- Ça va aller, bouffon.

Il rit et rentre à l'intérieur, faisant ressortir le jet de musique. Je tombe devant le mur et remonte mes jambes devant mon ventre. La porte claque et je sursaute.

J'entend des bruits de bisous. Enfin non. Des bruits de... ouais de lèvres qui se touchent ; mais loin d'être agréable à entendre. Le garçon risque d'aspirer la fille tout entière s'il continue. À moins que ce ne soit la fille qui embrasse si bruyamment. Je passe ma tête au dessus du muret sans distinguer les personnes à cause de l'obscurité et de la distance. Ils auraient pu rester à l'intérieur. La fille porte une jupe très courte en cuir noir et je crois qu'elle est en soutien gorge - ou dans un tee-shirt pris à sa petite soeur, il est bien trop léger. Le gars a une chemise légèrement ouverte et un pantalon sombre. Ses cheveux sont longs et légèrement ondulés. Harry. Ses yeux s'ouvrent et rencontrent les miens.

Il me regarde. Ma tête tourne et je ne vois plus rien, tout est flou. L'alcool ? Non, je ne crois pas. Comment un regard peut-il me faire autant d'effet. Je me mord la lèvre étonnée par la pulsion que cela m'a fait et retombe contre le mur mollement.

- Harry ? Ça va ?

Il ne répond pas. J'entend la porte claquer et des pas se diriger vers moi ; la peur monte en moi là. Je vais certainement passer un mauvais quart d'heure avec la fille parce que j'ai distrait son copain.

Elle pose ses mains sur le mur d'un mouvement le moins gracieux du monde. Je ne l'ai toujours pas regardé mais je parierais que c'est elle. Son regard est posé sur mon corps replié et ça commence à devenir très stressant. L'odeur qu'elle dégage est particulièrement attirante, une odeur d'homme. Finalement, elle finit par parler. Mais ce n'est pas elle, c'est Lui.

- Comment tu fais ?