Épilogue.

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* Point de vue omniscient.

-Merci...

Les bras d'Alia qui la soutenaient alors qu'elle crachait du sang se dérobèrent sous son poids.

-Alia! s'écria Alice, se précipitant vers son amie, pleurant, secouant son corps inerte.

Aisa ne dit rien, ne bougea pas. Itona la prit dans ses bras et elle enfouit sa tête dans son cou pou cacher ses larmes. Certains partirent, ne voulant pas voir ça plus longtemps, d'autres ne purent retenir leurs larmes, quelques uns comme Itona ou Karma ne pleuraient pas, trop choqués, trop affligés. La situation les dépassaient. Même Koro-sensei perdait ses moyens. Il venait de perdre une de ses précieuses élèves.

*

Karasuma et Irina apprirent la nouvelle une fois les élèves de retour dans l'établissement. La choc passait, le ministère de la défense appela le gouvernement et fit tout son possible pour que la faute ne soit pas rejeté sur Koro et qu'il puisse rester enseigner ici. Quant à Irina, elle prit le responsabilité d'appeler le père. Et ce fut avec surprise qu'elle entendit un homme en larmes, rejetant toute la faute sur lui.

-C'est de ma faute... Je-je n'aie même pas été capable de m'occuper correctement de ma fille, tout est ma faute... J'ai perdu tout ce qu'il me restait.

Il ne dit plus rien, sanglotant, et c'est en balbutiant des excuses que la blonde raccrocha.

***

«Que l'éloge funèbre commence...»

Le père d'Alia était présent lors de l'enterrement, il était resté en retrait, assis au fond de la salle, étouffé par la chaleur de ce jour où le soleil brillait haut dans le ciel. Il ne s'exprima pas, et l'éloge funèbre fut mené par les amis de la jeune fille.

Aisa fut la première à y passer, elle monta sur la petite estrade devant tout le monde, mais n'osa pas les regarder. Son corps tremblait et elle retenait ses larmes. Elle se rendait compte qu'elle ne reverrait plus jamais Alia lorsque le cercueil serait fermé. 

- Alia, commença-t-elle, sa voix se brisant. Alia était le genre de fille déprimante, agaçante, lunatique, déclara-t-elle en souriant légèrement, et déjantée qui pouvait agacer plus d'un. Mais aussi attachante, qui se plaint jamais, sauf pour des trucs sans importance, je savais que je pouvais compter sur elle, même si je la connais depuis deux ans à peine. J'aurais jamais pensé que tout se finirait comme ça, si brusquement. Ça ne peut pas être fini, ce n'est pas possible. Mais pourtant si, ça l'est.  La mort frappe sans prévenir et enlève tout signe d'avenir. J'aurais aimé la connaître plus tôt, c'est une fille formidable qui méritait mieux. Mieux que cette vie qu'elle a mené, mieux que cette mort. Alia va me manquer, ça ne sera plus pareil sans elle, elle me remontait souvent le moral sans le savoir. Mais ce n'est jamais pareil quand l'on perd quelqu'un.

Elle rouvrit la bouche, tremblante, mais ne rajouta rien et descendit de l'estrade pour retourner s'asseoir sans rien ajouter.

«Que les vivants s'expriment...»

Itona, qui était à ses côtés, se leva à son tour et rejoignit l'estrade.

- J'étais pas la personne la plus proche d'Alia, mais dès qu'on s'est connus, j'ai su qu'on allait s'entendre un minimum. Elle est souriante, sociable, vulgaire et bavarde mais elle sait quand se taire ou quoi dire quand la situation était tendue. Avec sa maladresse elle peut mettre à l'aise tout le monde dans des situations pas commune. Je dirais qu'elle m'a un peu changé, en quelqu'un de mieux. J'aurais aimé rigoler plus avec elle, des soirées à rigoler comme on en a déjà fait, il rigola un peu, se rappelant d'un moment avec elle. C'est évident qu'elle me manquera. Je suis pas vraiment doué pour les longs discours alors je vais m'arrêter là. Alia, tu vas beaucoup me manquer.

«Que les bons souvenirs ressurgissent...»

Une fois Itona assis, ce fut au tour d'Alice de s'exprimer.

-Moi non plus, je ne connais pas Alia depuis longtemps. Mais je n'aurais jamais hésité à lui donner un de mes reins si ça pouvait la sauver. Alia pouvait remonter le moral à n'importe qui sans même faire exprès. Je suis sûre qu'elle pouvait le faire sur chacun d'entre vous. Elle était du genre à croire qu'après la mort on n'était rien à part un amas de chair en décomposition. Moi, je suis plus du genre à croire à tout ce charabia sur le paradis, même si elle dirait qu'elle préférerait visiter l'enfer en premier pour se décider, elle eut un petit rire nerveux, les larmes lui montant aux yeux. Je- je sais pas quoi dire. Je n'aime pas m'exprimer devant des gens. Mais Alia, tu vas me manquer, je vais vivre pour toi à partir de maintenant, d'accord?

Elle retourna s'asseoir, ne pouvant plus retenir ses larmes plus longtemps.

«Que la tristesse arrivent...»

Karma se leva à son tour, traversa la salle et se plaça sur l'estrade. Ce Karma debout devant tous le monde n'était pas le Karma bagarreur, sadique ou rempli de malice. Il était juste un garçon qui a perdu un être cher avec qui il n'avait pas partagé assez de bon moments.

-Maintenant, je me rends compte à quel point je suis rempli de regrets. Le regret de ne pas l'avoir connu plus tôt, de ne pas avoir partagé plus de bons moments avec elle. De ne pas lui avoir dit certaines choses, de ne pas avoir pu réaliser la dernière chose qu'elle voulait. Parce que moi aussi j'en avais envie. La mort coupe court à tout sur cette terre, on peut la voir comme une simple étape de la vie, la fin d'une et le commencement d'une autre, on peut l'attendre avec impatience, la forcer à venir à nous, ne pas y faire attention, ne pas s'en soucier quand elle vient frapper à notre porte ou encore, en avoir terriblement peur, il continua à parler sans faillir, ne laissant pas paraître ses sentiments. Alia, elle était du genre à ne pas y faire attention mais, en même temps, à en avoir peur. Alia était forte, mentalement. Il pouvait lui arriver n'importe quoi; elle souriait quand même. Quand elle était au porte de la mort, elle continuait à sourire. Comme si elle voulait nous faire croire que tout allait bien, nous dire de ne pas nous inquiéter pour elle. Ce qu'elle ne savait pas, ce qu'elle n'aurais jamais cru, c'est qu'elle comptait pour nous, et qu'elle compte encore. Elle faisait de son mieux pour être acceptée, ne se plaignait jamais et ne faisait que sourire. Même si elle avait envie de pleurer. Elle ne voulait pas être un poids, mais jamais elle ne l'aurait été. Elle pouvait faire ce qu'elle voulait, jamais elle n'aurait été un poids pour nous. Tout simplement parce qu'elle arrive à entrer dans notre vie, et on finit par ne plus s'imaginer sans elle. Mais elle est partie. Et ça fait mal. Tellement mal que je me demande si la douleur est réelle. Elle laisse derrière elle des personnes remplies de tristesse et d'amour pour elle. Alia était fantastique mais ne croyait pas assez en elle, sûrement son plus gros défaut. Alia me manquera, elle manquera à tous. Qu'on soit vraiment proche d'elle ou qu'on soit simplement un camarade de classe. Parce qu'elle était attachante et formidable. Parce qu'elle était elle, avec ses qualités et ses défauts. Parce qu'elle ne jouait pas un rôle. Parce qu'elle était parfaitement imparfaite, parfaitement elle.

«Que les sentiments les accablent...»

Karma baissa la tête, se pinçant les lèvres. Puis il se tourna vers le cercueil ouvert où reposait Alia, un visage serein. Il déposa une rose noir sur son corps pâle et froid. Lui envoya une prière silencieuse, puis descendit de l'estrade, et quitta la pièce, faisant claquer derrière lui les grandes portes de l'église. Il ne voulait pas qu'on le voie encore une fois pleurer. Et il ne voulait pas rester plus longtemps dans une pièce où Alia était, mais sans vie.

«Et que la mort repose en paix.»

[AC] Nouvelle assassinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant