~ Chapitre 25

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Wouhou 25ème chapitre - champagne !!- ;)

Nate :

Sur le trajet du retour, Victoria est quelque peu éteinte.

Franchement, mon attitude me donne envie de me foutre des baffes. C'est Victoria, bon sang ! A quoi je pensais ? Je sais qu'elle n'est pas comme les autres filles. Est-ce que ça va toujours être comme ça ? Un pas en avant, deux en arrière ? A cause de moi, en plus.

Victoria ne parle pas, se bornant à observer le paysage à travers la fenêtre. Ses mains sont jointes sur ses genoux et tremblent légèrement. Putain, mais qu'est-ce que c'est ce monde où les gens ont des maladies aussi improbables ? Je ne connais personne de malade autour de moi, je ne sais pas comment gérer ça. Au lieu de me faire des nœuds au cerveau, je pose ma main libre sur les siennes. Elle relève les yeux vers moi mais je garde obstinément les miens sur la route.

- C'est de ma faute, je lâche platement.

- De quoi est-ce que tu parles ?

Victoria fronce les sourcils.

- C'est de ma faute si tu ne ris pas, si tu es malheureuse.

Je ne sais pas d'où cette réflexion sort, mais cette constatation m'accable. Je freine brutalement lorsqu'une voiture me coupe la route. Enculé.

- Je ne suis pas très rieuse, dit-elle avec une moue adorable.

- C'est quand même ma faute. Je fais tout de travers.

- Au moins tu le reconnais.

Je la regarde et constate qu'elle se mord la joue pour s'empêcher de rire. Comment peut-elle être aussi gentille avec moi ? Ses yeux ont encore une couleur crépusculaire, signe qu'elle est encore un peu fâchée après moi. J'ai l'impression de la siphonner, de lui pomper son énergie, du moins le peu qu'il lui reste. Tu es un connard, Nate.

Je ne connais pas d'autre façon de fonctionner. Je ne sais pas quoi faire d'autre. J'aimerai être quelqu'un d'autre, mais quand la vie vous trahit, il n'y a plus grand-chose à offrir. J'en veux aussi à mon connard de père qui ne m'a pas appris à gérer ce genre de situation. Ne t'aventure pas sur ce terrain, mon pote.

Je me rends compte que nous sommes garés devant l'appartement de Victoria et qu'elle me regarde, impassible. Elle est vraiment parfaite. Je n'aurai jamais pensé qu'elle puisse être mon type. Mais regarde-la deux secondes, elle est le type de tout le monde ! Sa bouche représente à elle seule un supplice et son petit nez retroussé se fronce. Ses cils épais battent tranquillement. La peau de sa clavicule est fine, transparente et ses cheveux blonds dorés mêlés à ses yeux rendent ses derniers couleur cognac. Ils changent sans arrêt de couleur. 

Elle ne mérite vraiment pas d'être malade. Elle mérite d'être pleine de vie, de santé, et surtout, d'être avec quelqu'un qui l'aime. Car je ne l'aime pas, n'est-ce pas ? En fait, pour la première fois de ma vie, mes sentiments sont ... confus. Je tiens à elle, comme un être humain pourrait tenir à un autre. Enfin non, un peu plus quand même, car Victoria n'est pas n'importe quel être humain. Mais l'amour ? Nan, l'amour, c'est pour les faibles, pour ceux qui n'attendent rien d'autre de la vie.

- Je vais y aller, dit Victoria avec un doux sourire, coupant court à mes pensées.

- Je peux entrer avec toi ?

Un éclair de regret passe dans ses yeux.

- Je ne pense pas, souffle-elle. J'ai besoin d'être un peu seule après cette matinée ... éprouvante.

Je hoche la tête avec compréhension. Elle me fait un bisou au coin de la bouche et elle s'engouffre dans les entrailles de son immeuble. Je frappe aussitôt violemment mon volant en poussant un cri de rage. Voilà.

Je l'admets.

Je suis perdu.

Perdu dans ces myriades d'émotions contraires qui sont en train de me briser. Je m'étais promis de ne pas éprouver ce genre de sensations, de près ou de loin, et en fin de compte je fais tout le contraire. Je suis en train d'aspirer dans mon vortex noir et pourri une autre âme, sombre, certes, mais paradoxalement pleine de lumière à la fois. Victoria est un soleil noir.

Elle est tout ce que je désire. Ce n'est pas que sexuel. J'adore sa bouche, ce qui en sort et ce qu'elle fait avec. J'adore son regard et les expressions qu'elle y met, les messages qu'elle y fait passer. J'adore son corps, ce que ce dernier me fait endurer et vice-versa. J'en veux à June. J'en veux à June de l'avoir amené à notre appartement, je m'en veux d'avoir renversé mon verre sur elle et de l'avoir pris sous mon aile le soir où Jace l'a touché.

Je voudrais verser de la Javel sur ma cervelle pour effacer ce dernier mois. Je voudrais qu'elle ne soit jamais venue à Seattle. Je voudrais n'être jamais venu dans l'Etat de Washington.

En fait, je m'en veux, car je suis inexorablement et irrévocablement en train de tomber amoureux d'elle. Et je la hais, et je me hais pour ça.

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Une fois encore je m'auto-complimente haha mais j'aime bien ce chapitre court et concis qui apporte beaucoup je trouve. Et j'adore Nate ! <3

Que pendez-vous de tout ça ?

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Je vous aimes, Blandine 

Manibus RetortaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant