~ Chapitre 19

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On se retrouve avec un chapitre plutôt long -pour bien finir haha-. 

J'espère qu'il va vous plaire, personnellement je l'aime beaucoup celui-ci, je ne saurai vous dire pourquoi :)

Bonne lecture

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Victoria :

16 jours, c'est un long moment. Pour moi.

Mais ça va mieux. Beaucoup mieux. Je suis les cours, je suis assidue et mes notes sont excellentes. Darwyn et moi nous fréquentons en tout bien tout honneur et au fil des jours, sa timidité a laissé place à un garçon amusant et plein d'esprit. J'ai aussi bu quelques cafés avec May. Je l'adore, et son côté pince-sans-rire me fait mourir de rire. Avec June en revanche, c'est différent ; nous marchons sur des œufs. Mais je suis secrètement ravie de savoir qu'elle me soutient dans mes choix. Maintenant qu'elle sait pour moi, je ne me cache plus. Et à mon plus grand étonnement, elle s'est lancée dans de vastes recherches sur la maladie, m'apprenant des choses que j'ignorais moi-même. Malheureusement, s'il y a bien quelqu'un que je ne peux pas tromper, c'est ma mère, Diane.

Mes mails faussement enjoués ne l'ont pas dupé et elle s'inquiète de plus en plus de mon état psychologique. D'ailleurs, le ton de mon dernier mail a dû franchement l'inquiéter car dans le sien envoyé il y a quelques jours seulement elle me supplie de rentrer à la maison. Je lui écris donc que ma baisse de moral est à mettre sur le compte du climat peu ensoleillé de Seattle.

Je suis en train d'écouter Aqualung dans ma chambre tout en bossant sur ma dissertation quand June arrive –sans frapper bien entendu- et se jette en travers de mon lit.

- Cette semaine était vraiment merdique, pleurniche-elle. Mon prof d'art abstrait est un vrai connard. Il dit que mes tableaux manquent de profondeur ! Je lui en foutrai moi de la profondeur !

Je souris dans ma barbe tout en continuant de rédiger mon grossier brouillon de dissertation. June se plaint continuellement, mais j'ai appris que c'est une habitude chez elle.

Le vendredi est mon jour préféré, car les week-ends me laissent toujours l'opportunité de découvrir la ville ; je suis allé voir la Space Needle, je me suis baladé en bateau dans Puget Sound, je suis allé voir la maison de Kurt Cobain, j'ai pris le monorail, et June a insisté pour qu'on aille voir la maison de Meredith Grey dans Grey's Anatomy. Et je m'améliore de jour en jour ; parfois, je peux passer plusieurs heures sans penser à Nate. Mais je ne suis qu'une humaine, et le moment d'aller dormir est toujours le plus dur. Je me souviens d'une nuit où je me suis réveillée en sursaut. Je ne me souvenais pas exactement de ce dont j'avais rêvé, mais je me souvenais de Nate et de glaçons. Je n'avais jamais fait de rêves érotiques de toute ma vie, et June m'a chambré avec ça pendant des jours.

- Il faut qu'on sorte, pépie-elle. J'en ai marre de tes visites culturelles.

- Je ne t'ai jamais forcé à venir avec moi, je lui dis doucement tout en continuant à travailler.

- Mais même ! Il faut qu'on sorte. Et qu'on rencontre des mecs !

Je grimace.

- C'est vendredi soir, on est jeunes, on bosse comme des tarées.

- J'ai une dissertation à faire, je dis sur la défensive.

- Elle est pour le début du mois prochain ! On n'a qu'une vie !

Manibus RetortaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant