~ Chapitre 35

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Hello tout le monde j'espère que vous allez bien !

Je suis méga heureuse de vous retrouver avec mon nouvel ordiiiii ! Il est vla cool, même si je n'ai pas encore eu le temps de trop l'utiliser avec tout le boulot que j'ai mais ça fait plaisir d'utiliser un ordi qui marche aha !

On s'était quitté la semaine dernière sur une fin de chapitre romantique à souhait avec cette citation de Shakespeare, voici la suite, j'espère que vous aimerez ! ;)

Enjoy your reading ! 

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Victoria : 

- Je ... tu ... quoi ?

- Ne me force pas à me répéter Victoria, dit-il avec une moue narquoise et empreinte de sincérité à la fois.

Cela signifie qu'il veut vraiment essayer d'être avec moi, pour de vrai. Qu'il va faire des efforts. Ce n'est certes pas une déclaration d'amour, mais je ne l'imagine pas plus sincère.

- Je pensais que tu n'aimais pas lire, est la seule chose que je trouve à dire.

Nate éclate d'un rire tonitruant qui fait bouger le lit. Lorsqu'il rit fort comme ça, des fossettes apparaissent et il paraît beaucoup plus jeune.

- Je connais quand même mes classiques, dit-il en tapotant mon nez.

Je ne peux m'empêcher de l'aimer encore plus quand il est aussi ouvert et enjoué. J'étouffe un bâillement.

- Je vous ennuie Mademoiselle ?

Je rougis.

- Non pas du tout.

Je suis juste morte de fatigue. Comme si il lisait dans mes pensées, Nate me recouvre avec le drap mais je me relève. Il m'interroge du regard

- Il faut que j'aille m'essuyer ... tu sais, entre les jambes.

Plus gênée tu meurs. Nate ricane.

- Tu as besoin d'aide ?

Je secoue la tête rapidement avant de filer dans la salle de bain pour effectuer une toilette de chat.

En revenant dans la chambre, Nate me regarde toujours avec un certain amusement non dissimulé. Je me glisse sous les draps, vêtue d'une culotte et d'un t-shirt trop large. Nate se recroqueville immédiatement derrière moi et m'enserre la taille.

- Dors, souffle-il.

Et comme si il était le maître de mon esprit, je sombre immédiatement.

**

C'est une douleur dans l'avant-bras gauche qui me réveille subitement. Mon réveil affiche 3 heures du matin. Nate ronfle doucement sur le dos et, sans un bruit, je me glisse hors de la chambre.

Une petite lumière filtre depuis la chambre de June et en poussant la porte, je constate qu'une veilleuse en forme de licorne est allumée. Mon amie dort elle aussi à poings fermés. Je vais discrètement dans la cuisine et me sers un grand verre d'eau fraîche et sors aussi ma boite de médicaments et mon paquet de cigarette. Je sors ma boite contenant mes décontractants musculaires. Je claque ma langue contre mon palet tout en essayant de faire disparaître les larmes qui menacent de déborder. Je fixe la boîte comme si elle était responsable de tous mes maux.

- Victoria ?

Nate se tient sur le seuil, encore endormi, les yeux tous sablonneux. Lorsqu'il voit mon expression livide, il se précipite vers moi. La pièce est seulement éclairée par les lumières de la ville.

- Tu vas bien ?

Je hoche la tête de peur que, si je parle, je me mette à pleurer.

- C'est juste mon bras, je murmure.

Tout à coup, comme si je m'étais adressé à ce dernier, il se met à trembler, comme si je recevais des décharges électriques. Je grimace, mais ce n'est pas douloureux. Juste très, très inconfortable.

- Victoria, ton bras, murmure à son tour Nate.

Il semble hypnotisé et horrifié à la fois. Cela fait un moment que cela ne m'était pas arrivé, mais malheureusement, ça arrive quand même parfois. Au bout de quelques secondes, les nerfs de mes bras se relâchent et les spasmes se calment, ne laissant qu'une sensation de fourmillement aigue.

Je prends une profonde inspiration et sors immédiatement une cigarette. La première bouffée est tremblante et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour ignorer Nate qui continue de me regarder stoïquement.

Une fois ma cigarette terminée, je craque.

Je me laisse doucement tomber au sol, enfouis mon visage dans mes mains et sanglote silencieusement. Ça c'est ma vie. C'est ce que je connais. Cet état de vulnérabilité extrême fait partie de moi. Quelque part, j'y replonge avec plaisir, car c'est une sensation familière. Douloureuse, en effet, mais familière. Ton âme est sombre. Non, ce sont mes mains qui le sont. Je me balance d'avant en arrière, livrant un combat intérieur à ma conscience.

Mon corps et mon esprit plongent dans cette partie de ma psyché que je connais bien et qui est vêtue de noire. Nate n'existe plus. Il n'y a que moi, que la douleur, que les souvenirs. Ce souvenir. Celui du jour où j'ai appris que j'étais malade. Je sombre dans un océan noir, glacé, épais, qui m'écrase. Au bout d'un moment, je ne sens plus mon corps. Je suis anesthésiée. Je suis rentrée dans la phase de la crise où plus rien n'existe, ni même moi.

Je le sens. Il lèche mon corps dans son intégralité, aspirant tout dans le vortex. Ici, le réel est rouge, et l'irréel est noir. La douleur purement psychologique, presque physique, est ahurissante et broie mon champ de vision. L'espace d'un instant, j'en perds le souffle.

Cette fois-ci, ce n'est pas Nate. C'est mon corps. Les troubles du comportement les plus fréquents chez les Parkinsoniens sont la dépression, mais moi, je peux m'estimer chanceuse. Les attaques de paniques et les hallucinations sont les pires choses qui m'arrivent. Je sens ma peau se couvrir d'une sueur glacée et mon rythme respiratoire devient laborieux. Mes oreilles sifflent et je suis étourdie. Malgré tout, mon cerveau réintègre mon enveloppe charnelle et je tends les bras vers la seule bouée de sauvetage que je sais être près de moi.

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Je sais que ce chapitre est court mais il est tellement triste ... 

Je ne sais pas si vous vous souvenez du prologue mais je vous conseille d'aller le relire pour comprendre la phrase en italique.

On me dis souvent que Parkinson n'est pas si présent que ça dans mon oeuvre mais il faut comprendre que cette maladie est vicieuse dans le sens où aux premiers stades elle n'est pas si voyante que ça, raison pour laquelle dans Manibus Retorta  j'ai voulu que Parkinson soit comme une ombre omni-présente, discrète.

Je vous publie le chapitre d'après car celui est, je vous l'accorde, assez court.

Partage, votez, commentez, à tout de suite ! ;)

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