Chapitre 10

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     PDV Luna : 

          Trois jours que j'étais je ne sais où. Pas un indice, pas un individu, même inconnu, je pourrissais là-dedans, dans cet espace confiné aux odeurs qui me donnaient des frissons de dégoût. Il me semblait que déjà plusieurs personnes étaient passées par cet endroit. Qu'étaient-elles devenues ? Les différents scénarios défilaient dans ma tête, d'ailleurs mal alimentée en sang à cause de l'absence de nourriture. 

Derrière la porte de ma cellule, située à l'opposé de moi, des bruits de pas se firent entendre. Je tendis l'oreille et perçus un autre bruit de gonds grinçant. Quelques voix et un son métallique sur le sol. La porte fut refermée et l'individu se dirigea vers mon cachot. Un rai de lumière passa dans l'entre-bâillement et me fit plisser les yeux.

  - Bien dormi, ma jolie ? Demanda la voix d'un homme.

  - Qu'est-ce que ça peut te faire ? Fis-je, ma main toujours devant mon champ de vision.

  - Tu es notre invitée, dit-il railleur.

  - Je ne savais pas que les invités étaient jetés dans des caves, pas nourris, mal logés, sans hygiène et tout le reste... Merci, il ne fallait pas, c'est trop, répondis-je sur le même ton.

  - Pas de quoi. Tiens ton dîner. Bon appétit, lança-t-il en fermant la porte.

Je m'approchai donc lentement du plateau rouillé et tâtonnai le contenu : une miche de pain et un verre d'eau. Je m'emparai avidement du pain et mordis dedans. On ne pouvait pas dire que c'était bon, consommable conviendrait mieux. Je le finis assez rapidement, vu la taille puis avalai d'une traite mon verre d'eau. Enfin, je retournai dans mon coin humide et me recroquevillai en mettant mes bras autour de mes genoux. Je m'endormis assez difficilement, priant pour qu'on me retrouve.

Quelques heures ou quelques minutes plus tard - je n'avais pas vraiment la notion du temps - le grincement du battant en bois me tira du sommeil. Deux grosses mains me soulevèrent et tentèrent de me mettre debout alors que mes membres tremblaient mais je parvins non sans mal à tenir sur mes pieds. La lumière du couloir m'aveugla. Nos pas se mirent à résonner, et il me semblait que nous étions dans une sorte de hangar avec un haut plafond. D'autres voix chuchotaient sur notre passage et je commençai à avoir peur. "Qui étaient-ils ?" et "que me voulaient-ils ?" étaient les deux questions principales qui se bousculaient dans ma tête. On se stoppa. J'ouvris lentement les yeux et ce que j'aperçus ne fit qu'amplifier mon effroi : une cinquantaine de personnes me fixaient d'un œil mauvais semblables à des chasseurs guettant leur proie. La proie, c'était moi.

  - Mademoiselle Blackrain, enchanté de faire votre connaissance.

Je me tournai en direction de la voix et vis un homme aux épaules et à la mâchoire carrées. Il avait un nez droit et des sourcils brouissailleux. Ses yeux brun foncé et fins me détaillaient accompagnés d'un rictus moqueur sur son visage. 

  - Alors, Mademoiselle ? On s'est perdue ? Dit-il, narquois.

  - Bah, à vrai dire, je sortais tranquillement de chez moi et je me suis miraculeusement retrouvée ici, en votre compagnie. N'est-ce pas le destin ? Ris-je.

  - Elle a de l'humour la jeune demoiselle, en fait, fit un deuxième homme en sortant de l'ombre ; Sûrement le bras droit du premier.

  - Tu n'as pas idée... Répondis-je blasée, sans prendre la peine de regarder l'individu dans les yeux.

  - Regarde-moi quand je te cause ! Cria-t-il en s'approchant dangereusement.

Il prit mon menton entre ses doigts et me força à lever la tête. Je pus donc apercevoir ses traits émaciés, ses joues creusées, le tout reposant sur un cou maigre. Son teint grisâtre lui donnaient un air quasi zombifié. Il n'était pas pour autant horrible, seulement repoussant. 

Il m'observait d'un oeil suspicieux en inclinant la tête dans tous les angles, ses cheveux gras glissèrent avec le mouvement et tombèrent en mèches collantes sur son front et devant ses orbites sombres. Lorsqu'il ouvrit la bouche, son haleine chargée d'alcool me parvint douloureusement aux narines :

  - Tu sais, quand on en aura fini avec toi, on s'amusera toi et moi, et quand la police arrivera avec tes chers parents, même eux ne te reconnaîtront plus, mais nous, nous serons loin d'ici, ne restera plus que ton corps sans vie.

Un frisson parcourut mon échine à l'entente de ses propos, je détournai mon nez des relents alcooliques, et fermai précipitamment les paupières.

  - Lincoln ! Eloigne-toi de la petite, tu l'effraies.

  - Non, vous croyez ? demandai-je en souriant.

  - Ne faites pas la maligne. Vous êtes bien mal placée pour cela, dois-je vous le rappeler ?

  - Si vous voulez, mais vous ne m'avez pas dit à qui j'ai affaire.

  - Oh, pardonnez-moi ces manières, Je me présente : Rémi Duval. Voici mon second et ami, Lincoln . Excusez-le pour son impolitesse et la frayeur qu'il vous a faite.

  - Hm hmm... dis-je sans grande conviction.

Un silence se fit dans l'immense pièce, parfois troublé par de faibles chuchotements.

  - Mademoiselle Blackrain ? Demanda Rémi.

  - Hm ?

  - Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?

  - Je n'ai pas fait mes devoirs ? Tentai-je, l'air indifférente.

  - Que de sarcasme, jeune fille, dit-il en souriant. Mais non, vous savez, nous connaissons votre père.

Je fronçai les sourcils.

  - Mon père ? ! Que vient-il faire dans l'histoire ?

Puis, j'ouvre les yeux de stupéfaction et lâche en murmurant :

  - L'argent... 

  - Pas seulement, précisa-t-il. La majorité d'entre nous est là pour ça, d'autres, juste pour se venger de ce qu'ils ont perdu ou de l'humiliation, finit-il en laissant son regard verrouillé au mien, et en appuyant sur ce dernier mot.

  - L'humiliation ? Fis-je, surprise.

  - Effectivement, l'humiliation, mademoiselle. Mais, une autre personne vous expliquera cela mieux que moi. Cette personne a été humiliée par votre père et en a terriblement souffert. Quand nous lui avons exposé nos intentions, elle s'est jetée à coeur ouvert dans la conception de ce plan et de sa suite...

  - La suite ? ! Dis-je, tremblante.

  - Oui, la suite, fit une voix rauque sortie de l'obscurité.

Oh non...

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Hello tout le monde !

De retour avec le chapitre 10 !  

Les épreuves du brevet terminées ! J'espère que ça s'est bien passé pour vous, personnellement ça a été, sauf les maths qui étaient horribles et longs, mais bon maintenant voilà les vacances, la liberté et tout le reste ! Et qui dit vacances dit aussi plus de chapitres. Attention : SI inspiration présente ! ;)

Merci de continuer à lire, ça fait super plaisir. Pareil pour les votes, commentaires (rares pour l'instant XD - Tais-toi stupide conscience ! >-<).

Sur ce bonnes vacances, biz et ciao ! ;) 






DEALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant