Chapitre 16

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     Nous avions une heure de libre après la récré. Nous en profitâmes pour continuer notre jeu.

 - Comment êtes-vous arrivés dans ce lycée ? Leur demandai-je.

J'avais sûrement oublié de le préciser, mais nous étions dans un établissement français, en Amérique. Et donc, cela coûtait un peu cher. D'où ma question.

 - Moi, commença Shawn, mes parents travaillent dans cette ville, et nous avons les moyens.

 - J'ai eu une bourse, expliqua Oriana.

 - Pareil, à quelques choses près, ajouta Wayne.

 - Mes parents sont venus soutenir ma grand-mère pour le décès de mon grand-père l'année dernière, mais ils ne voulaient pas que nous arrêtions nos études pour autant. On devrait repartir en cours d'année d'ailleurs, dit un peu tristement Sarah.

 - Et moi, poursuivit Charlie, j'habitais déjà ici depuis petit.

 - Et toi ? Me questionna Shawn.

 - On habite là depuis longtemps, principalement parce que le siège de l'entreprise de mon père se trouve pas loin d'ici.

     Charlie se mit à hurler : 

 - À moi ! Avez-vous des frères et sœurs ?

 - Fille unique, répondis-je en même temps qu'Oriana et je lui souris.

 - Une petite sœur de huit ans, poursuivit Shawn.

 - Tu le sais déjà, dit Wayne.

 - Oui mais pas nous, intervint Oriana.

 - Fils unique, répondit-il.

 - Un frère de vingt-deux ans, moi, continua Sarah.

 - Et bah moi, dit Charlie, j'ai une petite sœur de deux mois. Elle est vraiment trop mignonne !

     Nous rigolâmes puis il se reprit :

 - Au fait, le week-end prochain, j'ai une compétition de skateboard ; vous viendrez me voir ?

 - Tu fais du skate ? S'exclama Sarah. Bien sûr que je viens !

Nous acquiesçâmes à sa phrase pour confirmer notre venue. Ils avaient l'air de bien s'entendre ces deux-là. Mais je n'étais personne pour juger.

 - Je ne pensais pas que tu faisais du skateboard, lui dis-je en souriant.

 - Et oui, que veux-tu : je suis un homme plein de surprises, répondit-il en faisant bouger ses sourcils de haut en bas.

     J'éclatai de rire, suivie par les autres.

 - Oui, oui, bien sûr, finis-je par déclarer en reprenant mon souffle. 

Il prit un air faussement choqué.

 - Tu brises mon pauvre petit cœur...

     La journée passa relativement bien, chaque professeur demandant à me voir en fin d'heure, me posant toujours les mêmes questions. Tout comme le reste de la semaine d'ailleurs. L'ensemble du groupe allait bien, du moins en apparence. Du côté de Wayne et Oriana, ça stagnait un peu ; ils continuaient de se parler de temps à autre, mais sans plus. Charlie et Sarah traînaient beaucoup ensemble, et moi... Moi, je tenais la chandelle... J'assistais impuissante à cet élan d'amour et d'affection. Enfin, physiquement, je n'étais pas seule, il y avait Shawn, mais bon, il ne m'aidait pas tellement. Il ne parlait pas beaucoup, avait le regard perdu dans le vide et suivait rarement les conversations.

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