PDV Luna :
Oh non...
La silhouette s'avança à la lumière. Je la reconnus facilement malgré la teinte grisonnante que prenaient ses cheveux. Que faisait-elle là ? Pascale... Un frisson parcourut mon échine et je commençai à trembler frénétiquement. Elle abordait un sourire mauvais sur son visage qui ne présageait rien de bon. Cela me rappelait lorsque j'étais petite. Tous ces souvenirs me revinrent en pleine figure.
- Ton séjour te plaît ? Ironisa-t-elle de sa voix rauque.
Aucun mot ne voulait sortir de ma bouche pourtant je pensais avoir tiré un trait sur cette histoire. Je pensais que sa présence n'aurait plus d'effet sur moi. Et pourtant... Je déglutis avec difficulté et essayai de lui répondre le plus naturellement possible :
- J'aime beaucoup. C'est gentil de me demander.
- Mais de rien. Tu te souviens de moi ?
- Comment pourrais-je oublier, dis-je sur un ton que j'espère de défi.
- Ahah, que de bons souvenirs ! Tu ne trouves pas ? !
- T'étais pas à ma place, imbécile, crachai-je sans retenue.
Elle se délaça si vite que j'eus à peine le temps de me rendre compte qu'elle me tenait pas le col et son visage colérique se trouvait à quelques centimètres du mien. Elle sentait un mélange de transpiration et de parfum à la rose de grand-mère. Elle devait bientôt atteindre la cinquantaine, à mon avis.
- Tu ne devrais pas t'adresser à moi comme tu viens de le faire. Tu es en très mauvaise posture, me rappela-t-elle. Tu ne sais pas de quoi je suis vraiment capable ; ton enfance n'était qu'un aperçu.
J'opinai tout en gardant mes yeux sur elle. Je tentai de paraître forte, du moins normale, alors qu'au fond, je tremblais de peur. Elle me relâcha sèchement et recula.
- Ne t'imagine pas pouvoir gagner une seconde fois, Luna. Ton père comprendra sa douleur. Et ta mère, n'en parlons pas : une vraie fontaine ! Rit-elle, suivie de ses compagnons. Vous pouvez la ramener dans sa cellule. Je reviendrai la chercher plus tard quand tout sera en place...
Ils hochèrent la tête et les mêmes deux colosses m'agrippèrent et me conduisirent de nouveau au cachot. Mon cachot. Dire qu'il m'appartenait maintenant... Pourtant, cela devait faire seulement quelques jours que je me trouvais là-dedans.
Le soir même, un bruit de chaînes traversa les murs accompagné de cliquetis métalliques. Je me demandai si d'autres personnes enfermées ici allaient subir le même châtiment que moi. Je me sentis "spéciale" en me disant que non... Une question tournait en boucle dans ma tête : allais-je souffrir ? La réponse me parut évidente. Après tout, on parlait de Pascale. La femme qui avait changé ma vie. Dans le sens négatif. A priori, elle avait gardé ses habitudes.
Je laissais mon esprit vagabonder lorsque quelqu'un entra. Je me levai et restai un instant appuyée contre le mur, prise de vertiges. Le duo vint me chercher. Je devais être trop lente à leur goût. Ils me firent presser le pas et me conduisirent jusqu'à une nouvelle salle que je ne connaissais pas encore. Une salle de torture, me souffla ma conscience. Le pire, c'était qu'elle ne devait pas avoir tort...
Une chaise en bois foncé m'attendait au centre. Contre un des quatre murs reposait une armoire massive en métal qui grinçait sous le poids de son contenu. Je regardai le vide quasi omniprésent de la pièce puis les deux hommes me poussèrent à m'asseoir. Je pris place et ils fermèrent la porte derrière eux.
Pendant ces quelques minutes de répit, je pus distinguer une caméra de surveillance dans un angle, braquée sur moi. Ils comptaient filmer quoi au juste ?
Mon ancienne gouvernant passa la porte et frotta ses mains d'un air machiavélique. Puis, elle la referma avec une petite chaînette en métal.
- Pour que personne ne nous dérange, expliqua-t-elle sous mon regard interrogateur.
Je déglutis bruyamment et cela la fit sourire. Elle bougea jusqu'à la vieille armoire rouillée, ouvrit les battants et stagna devant, l'air indécis. Je ne vis pas tout de suite ce que ce meuble comprenait, jusqu'à ce que Pascale en sorte un outil. Une longue scie. Elle n'oserait pas ? !
Instinctivement, je reculai pour toucher le dossier de ma chaise. Elle lâcha un petit rire et reposa l'instrument à sa place.
- On va y aller progressivement...
Et, sur ce, elle prit une petite dague courbe, bien affûtée à vue d'œil. La femme la frotta contre un autre couteau, faisant parfois jaillir quelques étincelles.
- Qu'est-ce que vous allez me faire ? Parvins-je finalement à demander, tout de même frémissante.
- Rien de bien méchant. Rassure-toi.
Son petit air réjoui ne ma rassurait pas du tout, au contraire, il amplifiait les tremblements de mon corps.
Pascale déposa la lame sur une tablette en bois, posée à côté de mon siège et lia mes poings au dos de celui-ci avec une fine cordelette. La ficelle me lacérait la peau au fur et à mesure qu'elle serrait avec des nœuds plus ou moins complexes. Je présumai que ce n'était rien comparé à la suite des événements. Faites qu'il soit retardé le plus possible, s'il vous plaît...
- Que le spectacle commence, entonna-t-elle, joyeuse.
J'eus plus l'impression qu'elle s'adressait à la caméra qu'à elle-même.
Puis elle se reconcentra sur moi.
J'avais beau être très peu croyante, je ne pus m'empêcher de prier très fort.
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Hello tout le monde !
Voici le chapitre 12 avec un peu moins de 900 mots et un jour de retard ! (Que de points négatifs... -_-") J'espère que vous passez de bonnes vacances et que ce chapitre vous aura plu.
_ L'arrivée de Pascale ?
_ Salle de torture ?
_ Possible torture ?
_ Quelqu'un arrivera ou pas ? Si oui, qui ?
Comme d'habitude, je compte sur vous pour commenter (pour répondre aux questions, proposer des hypothèses pour la suite ou simplement me donner votre avis), voter ou partager.
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DEAL
Teen FictionQu'est-ce qui se cache derrière ce titre ? L'histoire de Luna. Peu de temps avant la rentrée, elle se fait renverser par une voiture et reste quelques mois à l'hôpital. De retour au lycée, elle fait la connaissance de plusieurs personnes dont Shaw...