Chapitre 22 : Explication

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Nous sommes samedi, premier jour du week-end. Je regarde mon réveil en baillant et constate qu'il est seulement neuf heure. Je décide quand même de me lever, le sommeil n'étant pas près de reprendre possession de mon corps. Je sors donc de ma chambre seulement vêtu d'un caleçon et d'un jogging. Je me frotte le visage essayant de faire sortir un brun qui entrait déjà dans mes pensées. Je sors ensuite de ma chambre et commence à descendre les escaliers.
À présent sur le bas des marches, j'aperçois Thomas qui se tient devant la porte d'entrée entrain de supplier ma mère de le laisser venir dans ma chambre. Je m'apprête à rapidement rebrousser chemin mais Thomas me voit et se lance à ma poursuite.
Mon premier réflexe et de partir dans la salle bain, seule pièce de la maison possédant un verrou. Une fois enfermé, je colle mon dos contre la porte et me laisse glisser le long de celle-ci ne comprenant pas pourquoi il insistait autant à venir me parler. Je préférais autant qu'il m'envoie un SMS que je pourrais ignorer et supprimer sans difficulté. Tandis que là, je n'arriverais pas à l'ignorer et encore moins à le supprimer. Comment voulez-vous ignorez la voix qui pour vous est la plus douce et la plus belle mélodique même si la personne la possédant n'a pas de bonnes attentions envers vous. 
J'entends soudain quelqu'un frapper contre la porte.

- Newt, ouvre s'il te plait...

Je préfère ne pas répondre afin qu'il comprenne que je ne veux pas l'écouter, et que je désire seulement qu'il parte.

- Newt... Même si tu me réponds pas... Écoute moi. Si je suis là c'est pas seulement pour m'excuser. C'est pour tout t'expliquer. De A à Z. Il est vrai que chacune de mes conquêtes, que ce soit Anna, Allison, John, Manon, Théo et j'en passe, c'était pas du sérieux. Honnêtement, je cherchais seulement à coucher avec eux pour ma fierté, pour pouvoir me la raconter auprès de mes potes, des mes cousins... Je voulais me sentir admirer, supérieur aux autres. Pouvoir ressentir ce sentiment que l'on éprouve lorsque qu'une personne nous envie quelque chose, qu'elle nous regarde avec désir. Non pas du désir amoureux, sexuel ou autre mais, le désir de vouloir et être comme nous. Voilà ce que je cherchais. Certes, c'était horrible de faire ça aux autres mais, ça me créait une image. J'avais enfin l'impression de me différencier des autres, d'avoir ma particularité que mes potes n'avaient pas et aimerait avoir. Mon seul objectif était d'enchaîner les relations, et ensuite de les écourter, après avoir baisé la personne en question. Bien souvent personne n'était au courant lorsque je me m'étais en couple avec une personne, celle-ci ne faisant souvent pas partie du lycée. Et même si elle en faisait partie, je lui demandais de ne pas révéler notre relation, afin que personne ne se doute de mes manigances en apprenant par chacune des personnes que je les ai laissés tomber après que l'on ai eu une partie de jambes en l'air, ce qui aurait sûrement éveillé des soupçons chez certains... J'essayais d'être le plus discret et le plus futé afin d'agrandir mon nombre d'ex. Et voilà enfin la partie où tu arrives. Donc, en début d'année, j'avais prévu comme à mon habitude de trouvé une nouvelle victime et mon regard s'est posé sur toi. À vrai dire, j'essayais quand même, même si ça peut te paraître horrible, de choisir des personnes au goût de tout le monde. Surtout au goût de mes potes. Je ne voulais leur dire que j'ai couché avec quelqu'un qu'ils trouvaient moche, ça aurait détruit l'image qu'il avait de moi. Et, on sa pas se mentir, t'es carrément canon... Mais comme je savais que tu restais souvent dans ton coin, que tu n'étais pas vraiment communicatif, plutôt réservé et difficilement influençable, j'ai tout de suite su que ça allait être plus compliqué que avec les autres. Mais j'ai pas abandonné, quand je décide de quelque chose, je le fais. Moi je laisse jamais tomber. Alors, je me suis dit que j'allais encore plus m'amuser et lorsque j'ai appris pour le voyage en Angleterre, j'ai su comment j'allais jouer. Je n'allais rien laisser paraître jusqu'au voyage. À partir de ce moment là j'allais commencer mon jeu de séduction, en laissant évidemment quelques petits indices quant aux faux sentiments que j'étais sensé partager à ton égard, comme le jour où tu m'a amené à l'infirmerie et que je t'ai remercié en souriant. C'était du faux, du vide... Seulement un petit avant-goût. Bien évidement, le fait que Gally tombe amoureux de toi n'as pas facilité les choses. Mais, même si c'était mon pote, j'en avais rien à faire. J'allais mettre mon plan à exécution en Angleterre et puis point. Ensuite tout allait s'enchaîner. Mais, quand tu as commencé à être sensible au charme de Gally ça m'a embêté. Mais heureusement, rien de sérieux n'a eu lieu. Ensuite, lors du départ, j'étais tout excité, j'allais enfin pouvoir jouer avec toi. Et apprendre que nous serions dans la même chambre m'a ravivé. Donc ce fameux soir, j'ai profité de l'absence de nos deux compagnons pour aller dans la chambre lorsque tu y serais, seul. Alors, quand je t'ai entendu sortir de la salle de bains, j'ai monté les escaliers quatre à quatre et j'ai ouvert brutalement la porte. Tu t'es retourné vers moi, surpris de me voir avec autant de détermination dans le regard. Oui, j'étais déterminé. Cela faisait des mois que j'attendais de pouvoir faire ça. De coller mes lèvres aux tiennes, de te faire croire en un amour inexistant, de t'influencer, de commencer le processus qui te ferrait succomber à mes charmes et à te mettre dans mon lit. Et, malgré toutes tes petites attentions à mon égard, nos moments passés à rire ensembles, j'allais le faire. Je t'ai donc violemment poussé contre le mur à côté de ta commode et je t'ai embrassé comme j'ai embrassé tout les autres auparavant... Mais, quand mes lèvres sont entrés en contact avec les tiennes, j'ai eu un sentiment différent. D'habitude, je restais indifférent et je me contentais seulement de mouver mes lèvres contre celles de l'autre personne mais, cette fois ci, j'ai ressentis quelque chose. Quelque chose au creux de mon estomac et de ma cage thoracique. Je sentais comme des chatouillements, une certaine libération. Cela était tellement agréable, j'aurais aimé le vivre toute la journée mais, j'en ai tellement été décontenancé que je me suis séparé de toi, que t'ai chuchoté de ne le dire à personne et que je suis parti tel un voleur. Mais, tu es également un voleur Newt. Tu as réussi à me voler quelque chose que personne n'avait réussi à me prendre auparavant. Tu m'as volé mon cœur. C'était bien de l'amour ce que j'ai ressenti lorsque je t'ai embrassé. Je m'en suis voulu d'être tomber amoureux de toi, je m'en suis voulu d'avoir manigancé un plan pour te faire souffrir. Pour te faire souffrir toi. Un être adorable, qui ne mérite pas ce qu'il endure actuellement. Tu ne le sais pas mais, après cet échange, je suis sorti dehors et j'ai pleuré comme je n'ai jamais pleuré. Je tirais comme un dingue sur mes cheveux, je m'insultait... Je me déteste Newt... Et... J'ai pris la décision d'entrer dans une relation sérieuse avec toi, sans te révèle mes projets de départ. Je voulais oublier et avancer. Les jours suivants, j'ai profité de l'amour que l'on partageait tout les deux. Cet amour qui était pour moi le premier à être sincère. Je ne sais pas comment tu as fait ça... Comment tu as réussi à me faire tomber amoureux de toi ? J'aimerais tant avoir une réponse de ta part même si tu ne dois pas la connaître toi-même. Comme certains le dise, on récolte de ce l'on sème. Et j'ai récolté. J'ai récolté la souffrance d'un cœur brisé. Je ne pensais pas que cela faisait si mal, que c'était si douloureux de voir la personne qu'on aime nous échapper. Jusque là, j'ai toujours réussi à mener une relation sans que la personne n'ai de craintes mais toi, tu as tout découvert. Tu as découvert ce que j'essayais de camoufler. Le seul être pour qui je nourris des sentiments  réels et profonds, me déteste à présent. J'aimerais tellement remonter le temps. Revenir au début d'année et prendre compte de mes sentiments pour toi, de te le dire et qu'on s'aime comme des malades... Mais maintenant tu me déteste pas vrai ? Ho comme je te comprends. Je suis détestable. Écoute, je ne compte pas rester là toute la journée à te supplier d'ouvrir cette porte, tout simplement car tu ne vas pas le faire et que tu as raison. Ne m'ouvre pas Newt. Je ne veux pas croiser ce regard rempli de tristesse qui m'abattra à nouveau. Je ne mérite pas que tu m'ouvres. Je ne mérite pas de croiser ton regard, ni de me faire toucher par tes mains, même si c'est pour me frapper. Je ne mérite aucun contact avec toi, qu'il soit bon ou mauvais. Je ne mérite même pas que tu connaisses mon nom. Un ange ne s'allie pas avec un démon. Je ne mérite même pas que tu m'écoutes. Je ne mérite rien de toi, une personne comme toi ne peut faire quoi que ce soit avec moi. Mais, rends moi un dernier service, contrairement à moi, tu ne mérite pas de souffrir alors, oublie moi, néanmoins, reste encré dans ma tête, garde mon cœur, fait moi souffrir aussi longtemps que tu le pourras. C'est la seule chose que je mérite. J'ai brisé des vingtaines de cœurs alors, venge les et, détruit le mien. Écrase le, bousille le, fait s'en de la poussière, crache dessus, découpe le en centaines de morceaux, mange le, tortue le... Donne lui seulement ce qu'il mérite... Je t'aime Newt... Et c'est ce qui me fait pleurer matin et soir... Alors achève moi s'il te plaît ! Rends moi la monnaie de ma pièce.

J'étais resté scotché devant la déclaration que venait de me faire Thomas. Je pouvais l'entendre pleurer de l'autre côté de la porte. Je ne réalisais toujours pas ce qu'il venait de me dire. Le début m'avait dégoûté et écœuré contrairement à la suite qui m'avait laissé sans voix. J'étais choqué par ce que Thomas ressentait. Je sentais dans sa voix de la tristesse, du regret, de la colère, de la sincérité. J'aurais voulu lui ouvrir mais, je gardais une certaine amertume et même si je rêvais d'ouvrir violemment la porte, de lui sauter dessus, de l'embrasser sauvagement et de lui offrir ce qu'il voulait au départ, ma raison me garda assis sur le sol tandis que j'entendis Thomas descendre les escaliers. Je me mordus violemment la lèvre inférieur en me repassant ces paroles dans ma tête. Quelque larmes s'échappaient de mes yeux mais il m'était impossible de savoir si c'était des larmes de joie, de tristesse, de colère ou autre... Je savais seulement que je pleurais. Je ne savais pas non plus à partir de quelle phrase j'avais commencé à pleurer... Sûrement au début, lorsqu'il avait commencé à me raconter le sort qu'il réservait à ses victimes. Mais, au court de son récit, un tas d'émotions m'avait traversé. Ce discours m'avait autant perturbé que le baiser qu'il m'avait offert durant notre voyage.

Mais je savais que je ne pourrais pas assouvir sa demande... Je ne peux pas l'oublier... Je ne peux pas faire souffrir la personne que j'aime et encore moins détruire son cœur. Je t'aime Thomas ! J'aurais dû ouvrir cette foutue porte et te le dire en face. Te dire que tes sentiments sont partagés mais, je ne l'ai pas fait. J'aimerais également m'excuser de te faire du mal. Même si certains personnes peuvent penser que tu les mérites, moi je t'aime et, de mon point de vue tu ne mérite pas de souffrir.

Je pars ensuite sous la douche et essaye de faire disparaître ces bouffées de chaleur qui prenaient possession de mon corps. Je ne pensais jamais faire face à une situation de la sorte. Jamais je n'aurais pensé être pris dans un tourbillon pareil. Et jamais je n'aurais imaginé être dans une situation amoureuse si compliquée, si étrange, si emmêlée et pourtant si sincère et profonde. Et je ne comptais pas laisser Thomas m'échapper.

***

J'espère que vous ne vous êtes pas endormis devant le roman de Thomas. ^^'

Désolée pour les fautes, je me suis pas relue.

Love U ❤️

Voyage / NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant