34. Enchanté

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Au bout d'une semaine d'hospitalisation, ils me laissèrent sortir. Enfin « sortir » était un grand mot car même en étant libérée, je passais mes journées au chevet de Cameron. Je ne quittais pas vraiment l'enceinte de l'établissement.

Depuis trois jours, ils avaient accordés les visites aux amis – bien que j'avais enfreinte les règles avant leur accord.

Depuis, je ne lui laissais pas une minute de répit. Son père venait deux fois par jour pendant dix minutes.

Des fois, je parlais pendant de longues minutes, et puis, parfois, je restais silencieuse, à écouter son cœur battre avec l'espoir d'une renaissance.

Je me réveillai. Le soleil brillait déjà haut, je l'apercevais à travers les rideaux, et je me questionnai sur l'heure qu'il était. 10h. Les visites avaient commencées il y a déjà une heure de ça et je m'affolai. J'avais dormi trop longtemps.

C'est vrai que dans le principe, avoir une heure de retard pour les visites pour finalement y rester une demi journée, ce n'était pas si grave, mais j'avais peur qu'il se rende compte de mon retard. Les médecins m'avaient bien expliqués qu'il pouvait m'entendre. Il pourrait tout aussi bien se rendre compte de mon absence. Ma théorie se tenait.

Je ne voulais pas qu'il se sente abandonné, pas après qu'il se soit sacrifié pour moi.

Je me hâtai de rejoindre l'hôpital. Je saluai la secrétaire et elle me laissa passer sans que j'aie besoin de me présenter: elle me reconnaissait.

Arrivant dans le couloir, je reconnus deux policiers postés devant la porte de chambre de Cameron. Prise de panique, je me mis à marcher plus vite.

La porte était ouverte et il ne semblait pas réticent à l'idée que j'entre.

C'est alors que j'imaginais le pire.

Je dépassai le pas de la porte. Je vis d'abord une personne qui m'était inconnue avec un air grave dans le coin de la pièce. Puis mon regard se posa sur la personne au chevet de Cameron qui n'était autre qu'Alyson.

Sans même y réfléchir, je fonçai sur la fille qui avait brisé tant de rêves, en omettant les policiers qui attendaient à la porte.

— Qu'est-ce que tu fais là?! hurlai-je.

La femme en retrait s'avança promptement et me retint de la frapper – car l'envie était grande.

— Mademoiselle, je suis la commissaire Salmonio, c'est moi qui ait autorisé mademoiselle Blanchard à voir votre compagnon.

— Vous avez laissé cette dégénérée constater que sa vengeance a fonctionné de ses propres yeux?! m'écriai-je ne pouvant plus retenir mes mots.

Elle m'intima de me calmer et m'entraîna doucement à l'extérieur de la chambre. En jetant un dernier regard à Alyson, je remarquai qu'elle n'avait pas riposté, et qu'elle semblait fixée un point sans pouvoir réagir. Elle avait les mains menottées. Elle me faisait tellement pitié.

Elle demanda silencieusement à un des policiers de surveiller Alyson.

La commissaire rejeta un port de sa veste derrière elle pour poser sa main sur sa taille, révélant son insigne de police.

— Je sais que ça peut être choquant de la voir ici, mais ça fait partie d'un protocole. Le profil psychologique de mademoiselle Blanchard révèle qu'elle est instable. Le psychologue a donc conseillé qu'elle se retrouve face à ses erreurs pour se rendre compte des conséquences. Depuis l'accident, elle a un manque de réaction inquiétant, il a donc supposé que ça pourrait lui permettre de débloquer quelque chose en elle.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 15, 2019 ⏰

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