28. Rien ne s'arrange

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   Les deux heures s'écoulèrent si lentement que je crus qu'il s'était passé le double.

Une atmosphère pesante régnait, seule la voix féminine du GPS comblait le silence.

Parfois, on se prenait la main avec Emylia pour se réconforter et se donner du courage. Je devais avouer que j'en avais peu en cet instant.

On arriva vers 22heures sur le campus et comme l'avait prédit Peggy, les allers-retours étaient libres. J'avais soudainement un doute. Et s'il était en dehors du campus?

Sans que je prenne le temps de réfléchir, Emylia me tira hors de la voiture et m'emmena sans attendre vers l'école.

— Si on est logique, il est dans les dortoirs des gars. Tiens, il y a un plan!

Elle me traîna par la manche jusqu'à un panneau, puis après l'avoir consulté rapidement, reprit son chemin d'un pas décidé.

Quant à moi, j'avais peur. J'étais terrifiée, pétrifiée. Ce n'était pas une bonne idée. Mais que faire à présent?

Je la suivis dans la cour, puis les couloirs. Elle était à la recherche d'un quelconque indice ou même le nom « Watson » grossièrement laissé aux hasards. Mais aucune trace de lui.

Je la surpris à toquer aux portes de chambre.

— Qu'est-ce que tu fais? l'interrompis-je.

— Ils pourront peut-être nous renseigner.

— On est même pas certaine qu'il soit bien dans cette prépa.

La porte s'ouvrit sur un garçon avec des lunettes. Il était plus grand que nous et avait un joli sourire, malgré son côté geek.

— Oui?

Emy me consulta comme pour me demander si je voulais parler. Constatant que je ne disais rien, elle l'aborda:

— Salut, je suis une amie à Cameron Watson, je cherche sa chambre, est-ce que tu saurais laquelle c'est?

Elle était d'un naturel étonnant.

Le garçon nous fit comprendre que non de la tête puis referma sa porte.

Elle toqua à la suivante.

— Attends, tu ne vas pas faire ça à chaque porte de chaque étage quand même? repris-je avec tourment

— Pourquoi pas? Si ça nous aide.

La porte resta close, comme les six suivantes.

On fit un étage entier de la sorte, puis elle m'entraîna au second palier.

La porte s'ouvrit sur un grand baraqué à l'air détaché, comme s'il venait de fumer. Et pas que du tabac.

— C'est pour quoi?

— Cameron Watson? Ça te dit quelque chose? répéta Emy pour la quinzième fois, lassée.

L'information prit du temps à monter à son cerveau, puis son visage se tordit en une grimace peu rassurante.

— Jim! cria-t-il sûrement à quelqu'un dans sa chambre. Watson, ça te dit quelque chose?

Encore une fois, la réponse tarda à venir. Pas vraiment des flèches apparemment.

— Watson? nous parvint la voix dans l'appartement.

— Ouais.

On soupira avec Emy. Il était clair qu'ils n'allaient pas nous aider.

— Non! déclara la voix inconnue.

— Désolé les minettes, continua le baraqué. On peut vous aider pour autre chose?

Juste pour le jeu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant