29. Retour à la maison

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Je n'avais aucune idée d'où pouvait bien se trouver Emy, et c'était le dernier de mes soucis. J'étais assise sur les marches de l'immeuble de Cameron, mes oreilles bourdonnaient et je n'arrivais pas à réfléchir correctement.

J'avais l'impression de plonger dans un puits sans fond, avec des abeilles qui me tournaient autour.

Je couvris mes oreilles avec mes mains et appuyaient dessus de toutes mes forces.

Des larmes chaudes coulaient sur mes joues, je n'essayais même pas de les camoufler. C'était peine perdue, de toute façon, mes yeux rougis m'auraient trahis.

Des étudiants avaient prit peur en m'entendant crier, et d'autres venaient me demander si ça allait, en me voyant là, toute seule, assise en train de pleurer.

Ils étaient si gentils avec moi, je ne méritais pas ça.

La transformation désastreuse de Cameron était en partie ma faute. C'est à cause de moi qu'il n'écoutait plus son cœur, qu'il était devenu ce crevard sans sentiments.

Je l'avais rejeté alors qu'il me dévoilait ses plus intimes convictions et ses sentiments les plus sincères. Qu'est-ce que j'avais fait?

C'est moi, tout est de ma faute!

Mon portable vibra dans ma poche.

Je décrochai sans me donner la peine de regarder qui c'était.

— Charlie, ça va? demanda la voix inquiète de ma sœur.

Je reniflai et essuyai quelques larmes au coin de mes yeux.

— J'ai perdu Emy. Retrouvez-la. C'est plus important.

— Pourquoi? Tu es où, toi? s'affola-t-elle.

— Rappelez-moi quand vous l'aurez trouvé.

Je raccrochai.

Je n'avais aucune envie de revoir Anna et Maxence maintenant. J'avais juste besoin d'être seule un moment.

En consultant mon portable, je remarquai que j'avais plusieurs appels manqués de Anna et des messages paniqués en attente.

J'éteignis mon téléphone, incapable de supporter les rayons bleus de l'écran avec mes yeux abîmés.

Je me levai et titubai.

Il restait que peu de monde dans les parages à cette heure tardive. Question d'être seule, j'étais servie.

Lui

J'avais tout défoncé dans ma chambre. Tout.

Putain, elle me rendait barge. Elle contrôlait toutes mes émotions rien qu'en pointant le bout de sa frimousse. Je lui en voulais tellement pour ça.

Bart était venu toquer à ma porte peu de temps après le départ des deux filles. Il avait vu Collins passer dans le couloir. Apparemment, elles étaient venues le sollicité pour avoir le numéro de ma chambre. Charmant de leur part.

Je ne lui avais jamais parlé de Collins. C'était un évènement encore trop récent et douloureux. Je ne le connaissais que depuis deux semaines, je ne me voyais clairement pas fondre en sanglots devant lui après si peu de temps passé ensemble.

Je ne savais pas si je devais partir à leur recherche ou bien les laisser s'en aller pour continuer à vivre nos vies chacun de notre côté.

Je me dis que si Collins était venu jusqu'ici pour me ramener, c'était bien parce qu'elle tenait encore un peu à moi, même après ce qu'elle m'avait baragouiné le soir de la grande décision.

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