Juste pour le jeu...

17. Espoirs brisés

Elle

Après le départ de notre frère, on sortit au skatepark avec Anna.

Je pensais retrouver Cameron, me ce ne fut pas le cas. Je roulais un peu, durant une demi-heure à peu près, puis je finis par me lasser.

D'habitude, Cameron me distrayait un peu, mais là, je m'ennuyais.

Je lui envoyai un message, qui demeura sans réponse. Je décidai alors d'en envoyer un à Hugo. Celui-ci me répondit qu'ils se trouvaient au terrain de basket.

Je prévins ma sœur, prit à la main mon skate et m'engageai dans les rues en direction du terrain de basket près du lycée, tout sourire.

Finalement, je pus distinguer au loin deux silhouettes jouant au basket. Je pouvais discerner clairement Cameron, abordant la casquette de Lucas. À ses côtés, en revanche, je ne reconnaissais pas la personne. Elle était plus petite, plus frêle. Ça ressemblait à une fille. Plus, je m'approchai plus j'en étais certaine.

C'était Emylia.

Mon sourire disparaissait à vue d'œil et je fis une mine déconfite lorsqu'il la souleva sur son épaule.

Depuis quand ils étaient amis, ces deux-là? Je n'en revenais pas.

À peine était-il avec moi qu'il commençait déjà à flirter avec n'importe qui. Non, d'ailleurs, pas n'importe qui puisque c'était Emylia, le genre de fille qui me répugnait.

Sans même laisser le temps à Cameron de s'apercevoir de ma présence, je tournai les talons et m'enfuis en courant.

Je me sentais trahie. Qu'est-ce qui lui avait prit? Avait-il au moins un minimum de respect pour moi? Parce que si c'était le cas, il n'aurait jamais sympathisé avec Emylia!

Je lui en voulais tellement. Le pire dans tout ça, c'est qu'ils avaient carrément eu des contacts physiques.

Et pas simplement un petit frôlement parce qu'il lui avait passé sa gomme en cours. Non. C'était plus profond que ça. Il l'avait porté sur son épaule. On ne faisait pas ça à n'importe qui, au risque de se recevoir des coups de sac à main.

Peut-être que je me montais simplement la tête, mais j'étais blessée.

Je heurtai quelqu'un dans ma course folle. Je trébuchai et faillis tomber, mais l'homme me retint.

Un bras enlacé autour de mon poignet, il m'aida à revenir sur mes deux jambes stables avec un sourire rassurant. Je le remerciai, confuse.

Il était très grand et arborait une barbe broussailleuse. Il avait des épaules larges. Il portait une chemise avec un pull sur les épaules et un pantalon droit. Je sentais le petit bourgeois à plein nez.

— Je m'appelle Maxence.

— Moi c'est... Charlie, me présentai-je.

— Où tu allais comme ça? s'intéressa-t-il.

— Nulle part.

On se regarda puis je détournai le regard, gênée. Jamais ça ne m'avait dérangé de défier un homme du regard, et pourtant là, je n'étais clairement pas à l'aise.

— Ça te dirait d'aller prendre un verre pour faire connaissance? me proposa-t-il.

Je n'avais pas à me méfier, mon frère m'avait appris à me défendre dans n'importe quelle situation, alors j'acceptai. Pourvu qu'il me change les idées pendant une demi-heure au moins!

Je ne savais pas exactement pourquoi j'avais accepté l'invitation, mais au fond, je me doutais que c'était pour avoir une revanche sur Cameron.

Il nous emmena dans un café pas très loin. La décoration était sobre et la carte raffinée. Et pourtant ce n'était qu'un café !