116 - Varappe

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Les vacances de Pâques arrivèrent très vite. Annie avait prévu un séjour à Paris avec des amis à elle. Initialement, François et Julien devaient partir tous les deux durant la première semaine. Tamara les accompagna, à leur grande joie à tous. Ils s'installèrent dans une location située dans un village savoyard. Ils en partaient le matin avec leur pique-nique dans le sac et faisaient des courses en montagne.

Ils rentrèrent en pleine forme et avec de bonnes couleurs. François reprit le travail, tandis que Julien et Tamara partaient pour une semaine de varappe dans les Alpes du Sud. Quand Julien avait parlé à sa mère de ce projet, avant le début des vacances, Tamara s'était écriée :

— J'en ai fait pas mal dans ma jeunesse. J'adorais ça !

— C'est vrai ? s'était étonné Julien. Tu en faisais où ?

— Il y avait pas mal d'endroits où c'était possible, là où j'habitais. Ma sœur est sortie plusieurs mois avec un moniteur de l'association d'escalade, ce qui fait qu'on s'y est mises toutes les deux et qu'on s'était acheté du matériel. Cosima était moins fan que moi, ce qui fait que, généralement, pendant qu'elle flirtait, moi je grimpais !

— C'est génial ! Si tu venais avec moi ? On peut appeler pour voir s'il reste des places !

— Si ce n'est pas trop cher, je veux bien.

Mis au courant, François avait regardé sa compagne en dessous, et elle s'était efforcée de rester impassible. Elle se doutait bien qu'il faisait le rapprochement avec la manière dont elle s'était à plusieurs reprises introduite dans des établissements où se trouvaient les œuvres d'art qu'elle convoitait. Il s'était contenté de protester d'un ton plaintif :

— Tu vas m'abandonner une semaine entière ?

Tamara qui était assise près de lui s'était encore davantage pelotonnée contre François. Julien avait détourné les yeux et, après un baiser et la promesse de téléphoner tous les jours, François s'était borné aux questions pratiques sur les réservations de train.

La mère et le fils s'étaient inscrits dans un groupe confirmé. Tamara, bien qu'elle n'ait plus pratiqué depuis des années, avait rapidement retrouvé ses réflexes et le ravissement de sa jeunesse pour ce sport.

— On devrait revenir une autre fois avec ton père, proposa-t-elle à la fin de la première journée.

— Papa a le vertige au-dessus de cinq mètres, sourit Julien.

Ils échangèrent un regard complice, heureux de se trouver un nouveau point commun qui n'appartenait qu'à eux.

Peine incompressibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant