173 - Travail

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Julien ne tenait plus en place. Il s'était précipité à l'hôpital, dès qu'il avait reçu le SMS de sa grand-mère, demandant à ses camarades de prendre les cours pour lui. Il avait retrouvé Annie dans la salle d'attente.

— Ça peut durer longtemps, lui rappela-t-elle pour le calmer. J'attends juste que ton père vienne me donner le résultat de l'examen qu'ils sont en train de lui faire, puis je pense rentrer.

François les rejoignit un quart d'heure plus tard.

— On lui pose la péridurale, lui apprit-il. Le travail a commencé, comme ils disent, mais ce n'est pas pour tout de suite, d'après eux. Le mieux est que vous retourniez à la maison, je vous appelle dès qu'il y a du nouveau.

— Tu nous appelles même au milieu de la nuit ! exigea Julien.

— Pour que tu te précipites en cyclo à moitié réveillé ? opposa son père. Sûrement pas. N'attendez pas de message avant sept heures. Et si je ne vous ai rien envoyé, c'est qu'on n'a pas terminé.

— Quand tu dis « on », c'est surtout Tamara, je suppose, persifla Annie.

— Rester toute la nuit à lui tenir la main, c'est du travail, revendiqua François. Julien, demain tu vas au lycée, que le bébé soit là ou non, c'est compris ?

— Quoi ? J'ai pas le droit de voir ma sœur ?

— Elle peut attendreque tu aies terminé tes cours. T'en fais pas, tu auras toute la vie pour lavoir. Et les prochains mois, crois-moi, tu l'auras dans les bras plus souventque tu ne peux le souhaiter.


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