132 - Seule

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Il était écrit que les vacances à Guétary ne se passeraient jamais comme François les avait prévues. Au début de la seconde semaine, Tamara reçut un appel sur son portable : un garage lyonnais cherchait un mécanicien en urgence. François la conduisit à la gare, et elle se présenta le lendemain au poste proposé.

C'était la première fois qu'elle se retrouvait seule à habiter dans la maison d'Annie. Elle se rendit compte qu'elle s'y sentait parfaitement à l'aise. Comme elle l'avait espéré, cet endroit était devenu son foyer, non seulement parce que les gens qu'elle aimait y vivaient, mais aussi parce qu'ils l'avaient accueillie à bras ouverts et qu'elle avait pu imprimer sa personnalité dans ces murs en se chargeant de la rénovation de certaines pièces.

Le second soir, après une longue conversation téléphonique avec François, Tamara appela sa sœur. Ses relations avec Cosima étaient très limitées depuis qu'elle habitait Lyon. À chaque fois qu'elle contactait son aînée, cette dernière semblait pressée. Elle avait proposé plusieurs fois de se déplacer pour la voir, mais Cosima avait prétendu ne pas être disponible.

Tamara décida qu'il était temps de prendre le problème à bras le corps.

Quand sa sœur répondit, elle annonça simplement :

— Je viens dimanche. T'as intérêt à être là quand j'arriverai à dix heures.

Et elle raccrocha.

Cosima était dans la cuisine de l'appartement de Dijon quand Tamara en ouvrit la porte. Elle préparait du café.

— Tu as amené les croissants, j'espère, dit-elle en guise de salut.

Sans répondre, Tamara posa le sac de boulangerie sur la table et s'assit. Cosima apporta deux tasses et s'installa en face de sa sœur.

— Je croyais que tu étais en vacances, commença-t-elle. Il t'a jetée ?

— Je suis revenue pour faire un remplacement dans un garage, répondit Tamara d'un ton neutre, se calant sur sa sœur. Il rentre ce soir, et moi aussi. Et toi, quoi de neuf ?

— Rien.

— Pas de vacances ?

— Je pense aller à Saint-Pétersbourg cet automne. Tu sais que j'ai toujours voulu voir le musée de l'Ermitage.

Elle parut soudain frappée par une idée :

— Tu m'accompagnes ?

— J'espère travailler encore à ce moment.

— Ton contrat actuel est pour combien de temps ?

— Trois semaines, mais il peut être renouvelé.

— Viens avec moi.

Tamara contempla pensivement Cosima. Cette dernière n'était pas du genre à quémander de l'aide. Il fallait savoir décrypter son humeur pour deviner si elle émettait une injonction ou un appel de détresse.

— Ça me tente, répondit doucement Tamara. Je vais y réfléchir.

— Tu vas lui demander la permission ? cracha Cosima.

— Ça dépend surtout de mon boulot et de l'état de mes finances, spécifia Tamara. Ce n'est pas une épreuve de force entre toi et lui.

Cosima changea de sujet sans insister. Ensuite, elles parlèrent de tout, sauf de François.

***

Bonjour à tous !

J'espère que vous avez passé de bonnes vacances. Pour la rentrée, je vous accompagne en reprenant la mise en ligne de mon histoire. Il reste encore une quarantaine de chapitres à partager.


Peine incompressibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant